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L'ÉCOLE FRANÇAISE DE SOCIOANTHROPOLOGIE L'École française de socioanthropologie n'est pas seulement un groupe de philosophes ayant, autour de Durkheim et de Mauss, créé véritablement la sociologie en France entre la fin du xixe et le début du xxe siècle. Elle est aussi au fondement d'une approche et d'un regard particulier porté sur le monde, qui renouent avec la philosophie des Lumières et se prolongent dans un projet scientifique d'ampleur jusqu'à nos jours inégalée ; une perspective qui structure encore intimement une grande partie des travaux actuels de la sociologie et de l'anthropologie. Tout en émancipant la sociologie de sa tutelle philosophique, beaucoup de ses membres se sont engagés dans l'action socialiste ou radicale, dans le mouvement associatif et coopératif. L'EFSA a inventé le concept de morale laïque - qui renaît de nos jours - tout en s'intéressant spécialement aux faits religieux ; elle a institué une science sociale hybride, à la fois sociologique et anthropologique, à partir d'une définition unifiée du genre humain. C'est la spécificité française, cette union féconde, cette naissance dès le commencement d'une socioanthropologie qui marque la pensée sociale française. (Balandier) Lorsque le fondateur et principal artisan de cette école sociologique, Durkheim, écrit ses premiers textes, même s'ils sont critiquables de plusieurs points de vue, les ingrédients de son école sont déjà présentés. On relève un sens manifeste de la solidarité humaine, l'attachement à la cohésion sociale, un point de vue institutionnel pour interpréter la pensée et l'action humaines ; d'un côté, le passé historique et culturel explique de nombreux faits et événements ; de l'autre, les êtres humains agissent pour changer de façon permanente ces institutions et en créer de nouvelles. Ce n'est certes pas par le hasard des circonstances académique que les durkheimiens seront impliqués dans la création de services publics (par exemple d'éducation ou de culture) ou dans des organisations, privées mais solidaristes, telles que les associations (y compris les coopératives de travailleurs) ; c'est pour le plaisir et la volonté d'appliquer les valeurs à la fois d'ordre scientifique et d'orientation sociale, constitutives de l'EFSA.
L'enquête de S. Juan s'attache ainsi à montrer les variations d'un bassin de courants intellectuels d'hier à aujourd'hui, mettant l'accent sur tel ou tel phénomène, réhabilitant au passage tel ou tel auteur oublié, démontrant enfin que la situation actuelle exige la même imagination sociologique et scientifique qu'au temps des grandes turbulences face auxquelles Durkheim et Mauss établissaient la science sociale.
Un siècle après la mort de Durkheim, on est toujours durkheimien, par allégeance ou par imprégnation (.) Salvador Juan le montre en excluant la commodité d'une pure chronologie.
Il s'attache à révéler une aventure intellectuelle continuée, ainsi que ses répercussions sociales et politiques encore actives dans la France contemporaine.
(G. Balandier, Préface de l'ouvrage) Salvador Juan : après avoir été maître de conférences à l'université de Paris-Dauphine durant 17 ans, Salvador JUAN est aujourd'hui Professeur de sociologie et Directeur du master de sociologie à l'université de Caen, Basse-Normandie (depuis 1999).
Ses principaux domaines d'investigation sont la théorie et l'histoire de la pensée, l'environnement naturel ou urbain et la vie quotidienne. Il a écrit ou dirigé une quinzaine d'ouvrages et publié une centaine d'articles scientifiques sur ces différents thèmes.
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