Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
« J'ai grandi à Chesterfield County en Virginie. Au bout de ma rue, je pouvais apercevoir un champ et les ruines solitaires d'une plantation, datant d'avant la Guerre Civile, qui se détachaient au milieu de la banlieue en expansion de Richmond. Une image qui m'habite encore aujourd'hui. » Cette plantation est au centre du second roman de Kevin Powers, dans lequel il tente d'approcher la vérité de ceux qui y ont vécu. Nul n'a jamais su par exemple ce qu'il était advenu d'Emily Levallois. A-t-elle péri en 1865 dans l'incendie criminel de la plantation, dont elle est la coupable désignée, et qui a causé la mort de son esclavagiste de mari ? Ou bien a-t-elle réinventé sa vie ailleurs, comme le suppose la rumeur. L'Histoire ne le dit pas, laissant au romancier le soin d'en décider.
L'Histoire ne dit pas plus ce que sont devenus Rawls et Nurse, ce couple d'esclaves affranchis dont le destin est intimement lié à la plantation.
Des années plus tard (dans les années 1950), à Richmond, un vieil homme cherche lui aussi à retracer sa propre histoire. De ses origines il ne sait rien, sinon qu'il a été recueilli par Miss Dolores à l'âge de trois ans, après qu'elle l'ait trouvé devant sa porte, avec ce mot : « Suffolk, Virginie 1866. Je m'appelle Georges. J'ai presque trois ans. Prenez soin de moi. » À travers les destins croisés de ces personnages à la dérive, Kevin Powers replonge dans l'histoire violente et déchirée du Sud et explore la question du sens de la vie. Quelle empreinte sur la terre laissons-nous derrière nous ?
https://ffloladilettante.wordpress.com/2019/11/05/lecho-du-temps-de-kevin-powers/
L’esclavage, la ségrégation et la guerre de sécession marquent durablement le sud des États-Unis et c’est à mon avis ce que veut démontrer Kevin Powers dans ce roman dense et un peu fouillis. Il situe l’action, vers 1865, en Virginie, autour de Richemond, une ville qu’il connaît bien puisqu’il y est né. Une autre partie se déroule, toujours dans le sud, dans les années 1950. En décrivant la violence, la sauvagerie de la guerre civile Kevin Powers tente de nous faire appréhender la complexité des mentalités actuelles dans les états du sud.
L’auteur passe d’une époque à l’autre avec de multiples personnages et il faut attendre la fin pour comprendre ce qui les lie, George, un descendant d’esclave de sa naissance à sa mort. C’est un roman choral avec pas mal de digressions dont l’intérêt est de donner des points de vue différents.
Cette lecture demande de l’attention pour assembler les pièces du puzzle. On ne sait pas toujours ce que deviennent les très nombreux personnages mais qu’importe…. L’essentiel c’est l’atmosphère décrite par l’auteur avec cette guerre de sécession que nous, Français, connaissons si peu, alors que son impact est toujours très fort.
Vous aimez les jeux de construction? Ce livre en est un, où chaque chapitre est une pièce qui vient se placer pour donner forme à l'histoire finale.
Les chapitres s'alternent sur deux époques. Celle de la grandeur de la plantation Beauvais dans les années 1860 avant le grand incendie, propriété de M. Levallois, homme machiavélique et sadique qui ne recule devant rien pour accroître sa fortune et son pouvoir. Et celle des vieux jours de George Seldom dans les années 1950, en quête de ses origines, lui qui a été retrouvé, commençant à peine parler, avec ce simple mot épinglé sur sa poitrine "Prenez soin de moi. Je vous appartiens maintenant."
De nombreux personnages jalonnent le récit, certains sont les personnages principaux, d'autres les secondaires (pas forcément si secondaire) et enfin ceux qui ne font que passer. Cette multitude de personnages et les allers-retours d'une époque à l'autre auraient pu être déstabilisant mais j'ai été tellement happée par l'histoire que tout m'a semblé fluide. J'ai particulièrement aimé les chapitres sur les années 1860, où il est question de l'esclavage, de la domination masculine, de la guerre de Sécession, du désir de liberté et d'émancipation. J'ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture même si une petite question me taraude encore...
Un roman qui emmêle personnages et époques que l'on prend plaisir à démêler
Officiellement, Emily Reid, fille de Lucy et Bob Reid, serait morte dans l’incendie de son mari, Antony Levallois, en 1870.
En 1956, George Seldom est au crépuscule de sa vie. Il pense avoir vécu environ quatre-vingt-dix ans.
Rawls, le fils d’Aurelia, esclave noire qui a accouché la mère de la jeune Emily, est un fugueur. Ne voulant pas renoncer à son amoureuse, il s’enfuit une fois encore afin de retrouver Nurse, éloignée dans une autre plantation. Ils seront vendus tous les deux à Monsieur Levallois, un français émigré.
George a été trouvé à l’âge de trois ans par un soldat nommé Edgar Seldom, à la fin de la guerre de sécession, et confié par ce dernier à Mademoiselle Dolores qui accepte de l’élever.
L’originalité de cette oeuvre consiste à tenir le lecteur dans un flou artistique pendant les premiers chapitres. Lentement, les détails de l’intrigue viennent s’imbriquer, un par un, comme les pièces d’un puzzle. Ainsi, le destin croisé des principaux protagonistes nous est habilement révélé au fil de l’histoire …
Juste un tout petit peu trop narratif à mon goût …
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