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« Comment aurait-il pu imaginer qu'il aimerait de nouveau à ce point ? Il s'était fait une raison, pensant qu'il finirait sa vie en célibataire?: ce qu'il avait vécu lui suffisait. Et voilà qu'elle était arrivée et tout avait basculé, son amour pour elle était parfois comme une douleur physique. C'était pour toujours, il le savait au fond de lui, pour toujours. » Le bonheur, en somme. Mais comment, derrière cette petite souris, cette tulipe, ces jeunes femmes qui traversent ce recueil, ne pas voir de subtiles réincarnations de Gioconda, le premier amour de l'écrivain ? Nìkos Kokàntzis, que l'on a longtemps cru l'homme d'un seul livre, nous entraîne ici vers de nouveaux rivages, pour notre plus grand bonheur.
« Le vieil homme et l’étrangère » de Nìkos Kokàntzis est un kaléidoscope de fragments, vibrants, d’ombre et de lumière. Parfois caustiques, lucides, analytiques, essentiels.
On ressent au travers des nouvelles, d’une fable, des scènes de vie, les parcours d’un homme : lui-même, psychiatre côté ville, qui rassemble avec intuition, toutes les disparités humaines.
Affûté aux faiblesses du monde, Nìkos Kokàntzis détient l’ultime connaissance de l’âme humaine.
Les effluves autobiographiques, l’amour et la mort, les souffrances, et les amertumes. Les déceptions et les trahisons, toutes les affres qui sonnent le glas dans ce livre aux multiples lectures.
La maturité bouleversante d’une écrivain qui délivre l’exutoire de toute chose.
Un pessimisme qui libère de toutes détresses. Il n’attend plus rien.
À contrario, les images, les paraboles, les personnages de ce recueil symbolisent Gioconda, son amour à jamais.
Ce serait alors comme un écrin rédempteur dont le destinataire est lui-même.
Cercle où les mots, voie de traverse, acclament la raison et la vie.
On pleure en lisant : « Livret pour un opéra en un acte. (D’après le récit homonyme).
Le sacre pour Gioconda, survivante dans l’âme. Gazée parce que juive.
Les évocations de ce livre sensuel et magnétique, doux et vif, sont immenses et invincibles.
L’olympien qui s’élève est l’intelligence des émotions.
La traduction d’une existence bousculée par le malheur. Ici, c’est un homme qui veille et ne cède rien aux malfaçons éprouvantes de la vie.
Elles sont son ressort.
On aime ce livre deux fois plus fort.
Comme un lâcher de crayons de couleur.
Écrire, c’est vivre.
Une postface : Roméo sans Juliette, apprenante, et la traduction du grec par Hélène Zervas, renforcent l’érudition de ce chef-d’œuvre. Publié par les majeures Éditions de L’Aube.
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