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Jusqu'à la moitié du XIXe siècle, le théâtre était un art étranger au monde arabe qui ne le découvrit qu'en 1847, quand un commerçant libanais du nom de Marun al Naqas décida de donner la représentation d'une pièce intitulée al Bahil (l'Avare), largement inspirée de la célèbre pièce de Molière. Depuis lors, l'art dramatique arabe est resté étroitement lié au théâtre européen qui devint et demeure une source d'inspiration inépuisable pour plusieurs générations d'hommes et de femmes de théâtre arabes. Le Maroc, qui ne vit l'émergence des premières troupes qu'à partir des années 1920, n'échappa pas à cet état de fait. Si la première pièce jouée au Maroc fut Salah al-Din al Ayubi (Saladin), une adaptation orientale du roman Le Talisman de Walter Scott, la première pièce marocaine publiée en 1927 fut une traduction de Tartuffe de Molière. Le théâtre étranger, surtout européen, depuis les années 1920 jusqu'à aujourd'hui joue un rôle crucial dans le l'évolution du quatrième art au Maroc.Adaptation, arabisation, marocanisation ou simple traduction, toutes ces formes d'emprunt au texte étranger furent massivement pratiquées par les dramaturges marocains.Le travail que nous livrons aujourd'hui est le fruit de plusieurs années de recherches et d'investigations. Tout en défrichant des zones jusque-là inexplorées de l'histoire du théâtre au Maroc, nous retraçons la généalogie de la pratique de l'emprunt au texte théâtral étranger en analysant les processus intertextuels et interculturels mis en oeuvre dans les pièces et les spectacles adaptés les plus marquants du répertoire marocain.L'analyse porte sur cinq périodes qui constituent des moments charnières dans l'évolution de cette pratique interculturelle: la période des "premiers contacts avec le théâtre étranger", "celle de l'implantation et de l'adaptation", celle de "la marocanisation et de l'expérimentation", celle de "la transplantation" et enfin celle des "nouvelles dramaturgies".L'emprunt au théâtre étranger au Maroc reste forcément lié à des hommes et des femmes de théâtre qui se sont illustrés dans une pratique particulière de la traduction ou de l'adaptation et/ou ont inventé de nouvelles approches du texte occidental. Une partie importante de ce travail a donc aussi été consacrée à quelques-uns de ces faiseurs de théâtre, comme Mehdi Mni?i, ?Abdessamad El Kenfaoui, Ahmad Tayeb Al-Alj, Tayeb Saddiki, Mohamed Kaouti, Abdalmajid Elhaouasse, Asmaa Houri.
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