Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
« Le Théâtre du génocide » croise l'Histoire collective et le drame individuel. Cet ouvrage rend compte de toute une orientation du théâtre depuis la deuxième moitié du XXe siècle. Espace du témoignage, dans les adaptations d'oeuvres fondatrices, de Primo Levi, de Wladyslaw Szpilman et d'Imre Kertesz entre autres, le théâtre du génocide se situe parfois aux frontières du genre incluant d'autres arts, notamment la musique. Eugène Ionesco a ainsi recours à l'opéra pour représenter Auschwitz. Le théâtre documentaire de Peter Weiss à Olivier Py, dans une esthétique de la totalisation, répond à l'exigence de vérité qui sous-tend toute tentative pour révéler et interroger l'événement. Quand il s'agit de montrer l'extermination, le théâtre est tenté de renoncer. Plusieurs dispositifs jalonnent cependant le paysage théâtral : Charlotte Delbo, Jerzy Grotowski, Jorge Semprun convoquent l'ob-scène et dressent sur scène l'espace-camp. Au-delà de cette dichotomie, s'ouvre une réflexion sur un théâtre de la survivance chez Jean-Claude Grumberg, Richard Kalinoski, George Tabori. Le vécu s'énonce par bribes, le trauma est exhumé, l'humour est déporté. Le camp universel, le non-lieu que constitue Tatenberg, imaginé par Armand Gatti, clôt le parcours. Touchant à tous les tabous, le théâtre rétablit la qualification même des faits, retourne le terme de « tragédie» appliqué à tort au fait de génocide, proclame le verdict d'imprescriptibilité, milite pour la reconnaissance d'un crime hors normes. Tour à tour tribune, tribunal et mémorial, il confronte les victimes et les bourreaux, les vivants et les disparus, réalisant le paradoxe de dire et de représenter l'inhumanité pour nous rendre également plus humains.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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