Après "La petite communiste qui ne souriait jamais", Lola Lafon nous captive avec son nouveau roman de "Mercy, Mary, Patty"
Oui j'ai remarqué que ce livre avait la note maximale pour l'instant... mais c'est vraiment à lire et ce n'est pas long.
Ils sont deux à la surveiller, à l'interroger pour lui faire dire ce qu'elle n'a pas vu. Ils dressent de son fils un portrait dans lequel elle ne le reconnaît pas et veulent bâtir autour de sa crucifixion une légende qu'elle refuse. Seule, à l'écart du monde, dans un lieu protégé, elle tente de s'opposer au mythe que les anciens compagnons de son fils sont en train de forger. Une réinterprétation bouleversante de la figure de Marie, un roman puissant et envoûtant.
" Le testament de Marie est une sorte de tour de force : Colm Tóibin parvient à " tenir" la voix, le ton, pendant plus de cent pages, et à transformer en personnage romanesque, vivant, une icône descendue de son vitrail. " Le Figaro littéraire Traduit de l'anglais (Irlande) par Anna Gibson
Après "La petite communiste qui ne souriait jamais", Lola Lafon nous captive avec son nouveau roman de "Mercy, Mary, Patty"
Découvrez le palmarès des romans de la rentrée littéraire 2015 par les explorateurs de lecteurs.com Tous nos conseils de lecture pour les incontournables de cette rentrée
Dès que j'ai vu cette couverture, j'ai vraiment été intriguée. J'avais qu'une hâte c'était de le lire.
Et bien moi qui aime les livres historiques, je n'ai pas du tout été déçue.
On rencontre une femme, Marie, qui nous raconte ce qui passe autour de son fils.
Elle ne comprend pas réellement pourquoi toutes ces personnes suivent son fils.
Elle trouve que "les disciples" qui entourent son fils sont malveillants et surtout très grossiers.
On va la suivre avant la perte de ce dernier et surtout avant sa crucifixion.
On comprend très bien la douleur de cette mère qui a peur de perdre son fils.
J'ai vraiment apprécié ma lecture qui se lit d'une traite. L'écriture est très poétique ce qui appuie bien les propos de Marie.
Le sujet abordé (la religion) peut peut-être rebuté certaine personne mais tellement que le livre est bien écrit que vous mettrait votre a priori de côté et vous vous laisserez emporter par cette histoire.
Ce roman nous raconte la vie de Jésus, à travers les yeux de sa mère.
On vit le ressenti d'une mère face à son fils, qui devient inaccessible, protecteur, se sacrifiant pour le plus grand nombre et améliorer leur devenir.
C'est émouvant de lire comment elle se retrouve sans moyens de changer le destin, et comment l'engrenage final est déjà en place.
En effet, le pouvoir présent ne voyait pas d'un bon oeil, qu'un orateur acquiert à sa cause autant d''habitants, au risque de pouvoir démettre le pouvoir en place.
C'est un récit intéressant, synthétique et fort, qui permet d'imaginer un point de vue différent et qui remet en valeur le rôle de Marie.
Concernant les couvertures du roman, je préfère la première, qui, à mon sens, représente le contexte du désert, de la chaleur, de la mère et de son essai de protéger son fils, par son voile protecteur.
Marie est, comme on le sait, bénie entre toutes les femmes et Jésus est le fruit de ses entrailles. Colm Toibin salue cette Marie pleine de grâce, avec un texte relativement court, précis, froid et parfois digne d'un récit de John Le Carre. Peut-être et sans doute parcequ'il ne parle pas seulement de Marie, icône chrétienne, mais aussi et surtout de toute femme, mère, qui perd son fils deux fois. Une première fois il lui échappe, porté par sa vanité et de mauvaises fréquentations et une deuxième fois à l'heure de payer devant la justice des hommes.
Alors Marie est de toute évidence le portrait de toutes ces femmes, au Liban, en Syrie, en banlieue parisienne ou en Corse...Le monologue est celui d'une mère qui n'a pas tout compris dans le dérapage de son fils, le moment où le lien s'est rompu avec celle qui l'a porté, bercé, aimé.
Charge contre l'entourage de ce fils, les prosélytes qui veulent écrirent l'histoire, dans une maison abandonnée, un commissariat, les sous-sols d'un stade...
Le texte de Tobin est universel, beau et percutant même si certains vont le cantoner dans le révisionnisme religieux alors qu'il en est un éclairage intéressant.
http://alombredunoyer.com/2015/10/13/le-testament-de-marie-colm-toibin/
Le testament de Marie est le dernier roman traduit en français de l'auteur irlandais mondialement reconnu Colm Toibin.
La littérature irlandaise me réussit en cette rentrée littéraire 2015. Après La neige noire de Paul Lynch, le Testament de Marie est un nouveau coup de cœur.
Court roman d'à peine plus de 120 pages, le dernier opus de Colm Toibin bouscule, marque, interroge, perturbe... et raisonne encore longtemps après avoir tourné sa dernière page. Il est d'une force et d'une puissance inouïe! Je pense que je ne suis pas prêt d'oublier cette lecture poignante et intense.
Le sujet du livre a déjà été abordé par d'autres (parler de Jésus, des événements connus de tous tels les noces de Cana, la résurrection de Lazare et sa crucifixion n'est pas novateur) mais la façon de le traiter est aussi original qu'ambitieux. En effet Colm Toibin donne la parole à Marie en tant que "mère ordinaire d'un enfant", une mère comme les autres, une mère "normale" qui souffre et veut protéger son fils.
"Je me souviens de trop de choses ; je suis comme l'air par un jour sans vent, qui se contient lui-même, immobile, et ne laisse rien échapper. Je contiens la mémoire de la même façon que le monde retient son souffle."
Cette dernière va se confier lors d'un long monologue à la première personne devant ses 2 gardiens (que l'on suppose être 2 apôtres) dans un texte émouvant, touchant et souvent dense. Elle va nous exprimer ces doutes face aux agissements de son fils (qu'elle ne nommera jamais) qu'elle ne comprend plus mais également son amour maternel dont elle ne se départira jamais.
"L'homme qui ne me prêtait aucune attention, qui n'entendait personne. L'homme puissant qui semblait avoir perdu tout souvenir de ces années où il avait eu besoin de mon sein pour boire le lait, de ma main pour le guider, de ma voix pour l'apaiser et le conduire au bord du sommeil. Et la puissance de cet homme avait cela d'étrange qu'elle me faisait l'aimer et me donnait envie de le protéger plus encore que du temps où il ne la possédait pas. "
Elle partagera aussi ses remords, sa culpabilité de mère face à son impuissance. Ce point de vue différent est réellement très intéressant et convainquant. Il conviendra à la fois aux croyants (même si je pense que beaucoup auront du mal avec ce livre; Gardons en tête que c'est un roman et non un pur récit historique ou spirituel) et aux athées car s'il est plus "terre à terre" (on pourrait dire que c'est un roman laïc), il n'est pas pour autant dépassionné.
«J'étais là. Je me suis enfuie avant la fin, mais si vous voulez des témoins, alors je suis un témoin, et je peux vous le dire à présent. Vous affirmez qu'il a sauvé le monde, mais moi, je vais vous dire ce qu'il en est. Cela n'en valait pas la peine. Cela n'en valait pas la peine. "
L'écriture est sublime, d'une force et d'une violence que j'ai rarement rencontrée dans mes lectures. On prend une vraie claque. On est immergé dans le texte, limite hypnotisé par la beauté des phrases. C'est le très gros point fort du livre. Je l'ai lu quasiment d'une traite en dégustant chaque page, chaque phrase, en prenant vraiment mon temps. C'est très dense (peu ou pas de dialogue) mais la lecture reste fluide, limpide. On ressent parfaitement la tristesse, la douleur et la culpabilité de Marie.
"Car le monde est un lieu de silence, et quand tombe la nuit, après le départ des oiseaux, le ciel est un vaste endroit silencieux. Aucune parole ne fera jamais la moindre différence au regard du ciel de nuit. [...] Je dis la vérité non pas parce que cela va changer la nuit en jour ni rendre infinie la beauté des jours, la grâce et le réconfort qu'ils nous offrent, à nous qui sommes vieux. Je parle simplement parce que je le peux, parce qu'il s'est produit suffisamment de choses et que l'occasion ne se représentera peut-être pas de le faire."
Il m'est réellement très difficile de parler de cet ouvrage si atypique. Il m'a réellement subjugué et durablement marqué. Je ne peux que vous conseiller de lire Le Testament de Marie: une vraie, grande et belle réussite de cette rentrée littéraire. Il ne faut surtout pas passer à côté de cette lecture.
5/5
http://tribulationsdunevie.weebly.com/je-bouquine-et-je-donne-mon-avis/le-testament-de-marie-colm-toibin
Cette femme dont on ne connaîtra jamais le prénom est surveillé par deux hommes. Ils la forcent à se souvenir du pire jour de sa vie durant lequel elle vu la foule s'acharner contre son fils. Un jour qu'aucun parent ne devrait avoir à vivre, assister à la torture et à la mise à mort de son enfant.
Elle, elle ne pourra jamais effacer ces heures de sa mémoire. Mais de là à tout leur raconter.
A nous, lecteur, elle nous raconte sa souffrance, son désespoir, son incompréhension face à ces événements qui l'ont complètement dépassés. Elle se livre à nous comme pour s'exorciser de ce démon qui la hante. Qui ne cessera de la ronger de l'intérieur jusqu'à la fin.
"Le Testament de Marie" est un roman court, condensé et puissant. C'est une histoire qui ne laisse pas insensible, poignante, qui hante longtemps le lecteur.
Un roman intimiste, une confession d'événements dramatiques. La souffrance d'une mère qui assiste au pire: la mise à mort de son enfant dans la pire des tortures.
L'auteur a su utiliser les mots justes pour toucher au plus profond la sensibilité de son lectorat. On parvient à ressentir les mêmes émotions, le même désespoir que cette femme.
L'horreur est personnifié entre ces lignes qui impactent à leur lecture.
"Le Testament de Marie" a été une vraie claque littéraire pour moi. Une histoire émouvante et poignante que je vais garder à l'esprit quelques temps, un uppercut de cette rentrée littéraire 2015. 121 pages d'émotions, de haine, de rage et d'angoisse. Jamais roman n'a été aussi puissant et réaliste d'émotions.
A lire sans faute !
Beaucoup de livres érudits se sont penchés sur la vie de Jésus et des apôtres, le dernier d’ Emmanuel Carrère en témoigne avec brio par contre il est plus rare que l’on se penche sur la vie intime de Marie.
« Le testament de Marie » est un grand petit livre qui laisse par son écriture puissante, résonnant comme une mélopée, quelques images fortes et durables comme des rêves et nous amène au terme de la dernière page à nous poser bien des questions.
La force de l’auteur c’est de de ne pas imposer un point de vue tranché mais de nous présenter une Marie descendue de son piédestal incarnée, humaine, un être ambivalent avec des parts d’ombre, capable de lâchetés.
Dans le livre on la trouve vers la fin de son existence réfugiée à Éphèse vivant solitaire dans et par ses souvenirs qu’elle raconte à deux apôtres qui ont une idée très précise de ce qu’ils aimeraient entendre et retranscrire dans leur livre. Mais Marie leur donne des anecdotes à retordre et des vérités qu’ils ne veulent pas entendre comme ce qui s’est passé le jour de la crucifixion de son fils sur la colline et qui la hante. Ce jour où l’ instinct de survie a été plus fort que son instinct maternel.
Tout au long du monologue venu des profondeur et qui semble se frayer un chemin entre ombre et lumière on découvre une Marie à l’intelligence instinctive qui connait la noirceur et la faiblesse des hommes qu’elle préfère fuir « Les hommes quand ils sont plus de deux sont des dangers ». Elle voit le faux, la froideur chez certains d’entre eux, chez son fils qu’elle ne reconnait plus quand il commence à faire des miracles.
Celle qui se désintéresse de ce que fait son fils adulte, aimerait juste retrouver le paradis simple de sa jeunesse quand elle vivait entre Jésus enfant et son mari et s’apaise en se recueillant devant une statue de déesse grecque ignorant qu’un jour elle sera elle même une icône adulée.
L’auteur né dans la très catholique Irlande était probablement plus prédisposé qu’un autre à parler de Marie. Le genre de sujet rebutant pour tout athée dont je fais parti et pourtant c’est un des plus beau roman que j’ai lu cette année.
Le rendez vous de la page 60 ou 57 ça dépend...
Si la photo de couverture du livre frontale et dure (une femme bâillonnée par une couronne d’épines) laisse présager un récit à cette image on est vite rassuré. Dès les premières pages on est plongé dans le monologue d’une femme âgée, lassée de la fureur du monde et des hommes.
Une femme Marie de Nazareth racontant d’une manière sensitive sa vie à travers celle de celui qu’elle appelle « mon fils ».
Marie plonge dans ses souvenirs que deux étranges hommes, des apôtres? consignent traçant des signes qu’elle ne comprend pas. Elle se méfient d’eux qui semblent chercher d’autres vérités que celles qu’elle leur donne et puis elle est hanté par un drame, le drame qui s’est tramé sur une colline, théâtre de la mort de son fils… La suite on l’imagine mais j’ai hâte de me replonger dans le récit hypnotique sombre et clair de cette Marie revisité, bien différente de l’icône tant montré au cours des siècles.
Oui j'ai remarqué que ce livre avait la note maximale pour l'instant... mais c'est vraiment à lire et ce n'est pas long.
Merci Sofi C, je le rajoute à ma PAL ! Vous êtes unanimes sur ce titre
Les Explorateurs de la rentrée littéraire
Deux anciens compagnons de son fils sont présents chaque jour pour la surveiller, l’écouter et surtout recueillir le « témoignage » dont ils ont besoin. Mais elle refuse de se soumettre et va délivrer ses souvenirs, sa version de l’histoire. Que sa vérité soit dite au moins une fois avant qu’elle ne s’éteigne.
Colm Toibin nous livre un très beau portrait de Marie de Nazareth, femme digne, mère courageuse mais aussi désemparée. Elle nous raconte l’histoire de ce fils qu’elle a perdu au fil de son périple, entouré de ces « égarés ». C’est une nouvelle facette de l’histoire, vue à travers les yeux de cette mère. On s’éloigne de la légende pour parler d’une femme et de ses choix, de ses doutes, ses forces et ses faiblesses. L’écriture est intense, parfois poétique. L’auteur nous emmène vraiment au cœur des émotions sans emphase ni circonvolutions. C’est un texte court où chaque mot tombe juste. Il n’a pas de place pour des phrases superficielles ce qui participe à l’intensité de cette lecture.
J’ai vraiment été agréablement surprise par ce roman. Si l’auteur était un gage de qualité, je n’étais vraiment pas convaincue par l’idée que l’histoire puisse me toucher. Finalement, la légende s’efface pour faire place aux personnages et à leur condition et le récit à la première personne renforce vraiment le sentiment de proximité et l’empathie que l’on peut ressentir. Un texte sensible et fort pour cette rentrée littéraire 2015 et qui aura j’espère l’attention qu’il mérite !
Le rendez-vous de la page 60
Ce n’est pas un roman vers lequel je me serais tournée mais aujourd’hui, en cours de lecture, je ne peux m’empêcher de tourner les pages, fascinée par ce portrait moderne et extrêmement fort de Marie de Nazareth. Assez loin de l’image traditionnelle de Marie, Colm Toibin nous présente une mère, seule face à ces hommes « égarés », seule face à ce fils qu’elle ne reconnaît plus. Tandis que deux hommes vont tenter de lui faire raconter la version des faits qu’ils souhaitent faire perdurer, Marie va remonter le fil de ses souvenirs. C’est un roman intense et digne, porté par une écriture forte en émotions. Je me plonge de ce pas dans la suite !
La Vierge Marie. Une femme, mais aussi une mère. Colm Toibin imagine avec brio les confessions de cette femme, mère de la figure la plus importante de notre Histoire. Au-delà de l'admiration presque malsaine que vouaient à son fils les nombreux disciples, elle raconte sa méfiance et sa peur face aux changements de personnalité d'un petit garçon qu'elle a élevé et adoré.
Avant même de m'embarquer dans le livre, j'ai été effrayé de le voir si court au vu du sujet qui allait être traité. Et pourtant, après l'avoir refermé, je peux le dire : j'ai été charmée, envoûtée. Les mots sont justes, les phrases courtes, un vocabulaire où chaque mot à sa place, et une utilisation de "je" qui nous rend proche du personnage. Ni trop, ni trop peu. Le style est poétique et les émotions de Marie sont très bien transcrites. Comme ce passage où elle nous décrit à quel point la transformation de son fils en un inconnu insensible lui est douloureuse. J'ai été très touchée par cette réflexion sur le temps qui passe et qui voit un bébé, un enfant, se transformer en un adulte inconnu.
Ce témoignage fictif, c'est aussi une repentance : Colm Toibin imagine une mère qui a fui devant la mort de fils, malgré ce qu'en disent les évangiles. Une vérité bien dure à révéler puisque les apôtres ne veulent en aucun cas de cette version trop humaine. Je pense que l'auteur a voulu imaginer et nous donner à voir une femme avec ses défauts et ses peurs ; et non une icône religieuse béate et sereine.
Cette histoire a l'intérêt d'être originale, avec un sujet peu traité en littérature, notamment d'un point de vue aussi réaliste. Une fiction somme toute très vraisemblable, en tout cas bien plus que ce que nous propose les versions enjolivées par les textes sacrés.
Et finalement, je me pose la question ; peut-être celle que Colm Toibin souhaite nous soumettre : le plus important est-ce la réalité historique et humaine ou bien la légende, celle qui restera à travers les siècles et rassemblera des millions d'individus ?
"Le rendez-vous de la page 100"
#explolecteurs "Les explorateurs de la rentrée littéraire"
L'auteur imagine avec brio le témoignage de Marie, mère de Jésus, à propos de la vie de ce dernier et sa crucifixion.
L'écriture est fluide, très douce, poétique. Ce n'est pas la Vierge Marie que l'on a face à soi, mais une mère inquiète pour son fils et nostalgique de son anonymat perdu.
L'utilisation du "je" permet une proximité que j'aime beaucoup, qui me rapproche de ce personnage historique.
Une autre vision de Jésus, sous forme d'un homme sûr de lui, peu enclin à écouter ses proches.
Pour le moment, ce livre est une belle surprise.
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