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Après le succès du Dit du Mistral, Olivier Mak-Bouchard nous offre un nouveau roman mêlant toujours aussi habilement ode à la Provence, fable politique et imaginaire débridé. Le livre raconte les péripéties d'une amitié entre trois adolescents pris dans les conséquences d'un événement inexplicable: du jour au lendemain, les appareils photographiques cessent de fonctionner.
Du jour au lendemain, partout sur la planète, c'est la stupéfaction : les appareils photographiques n'enregistrent plus la présence des personnes. C'est à croire que l'univers, saturé de nos présences, a décidé de se révolter contre l'espèce humaine. En Provence, un enfant observe ce nouveau monde, si chamboulé qu'il bascule dans une réalité que personne n'aurait imaginée...
Olivier Mak-Bouchard est l'auteur du Dit du Mistral (Le Tripode, 2020). Avec Le Temps des Grêlons, il nous offre un nouveau roman teinté de réalisme magique, où l'on voit réapparaître des figures du passé inattendues comme les mystères scientifiques les plus récents. Et c'est un nouveau voyage en Provence, une ode à l'amitié... mais aussi une fable acerbe qui rappelle les menaces qui pèsent sur notre temps, la lutte qui oppose l'espoir à la haine de l'autre.
J’avais été complètement séduite par Le Dit du Mistral et j’espérais retrouver le même plaisir de lecture avec Le temps de grêlons. Las ! Je n’ai pas réussi à me laisser embarquer dans cette fable dystopique.
Bon, l’idée était alléchante. Dans notre monde où l’image est partout, imaginez que les appareils photo mes caméras se détraquent et qu’on ne peut plus se servir des photos.. Tout commence par la saturation du stockage des photos, plus possible de prendre un portrait. Et voilà que le « Nuage » rejette tout cela sous forme de grêlons, d’où le titre, naturellement ! Cela commence comme un conte ou une fable pour se poursuivre vers le récit d’un monde pris de folie. L’histoire de la photographie s’en mêle et on croise des personnages surgis du passé comme Arthur Rimbaud.
Tout cela est raconté par un enfant, dans un style simple avec quelques naïvetés. J’ai eu l’impression de lire un roman pour ados. Ce gamin qui a perdu son père est parfois touchant mais j’ai vite été ennuyée par toutes ses digressions qui freinent l’histoire.
Il y a quelques personnages attachants comme Jean-Jean, ami du narrateur et souffre-douleur à cause de son bégaiement. Et, bien sûr, on retrouve la Provence déjà évoquée dans le Dit du Mistral.
Au-delà du cliché
Dans un second roman étonnant et détonnant, Olivier Mak-Bouchard imagine un monde dans lequel le numérique a des ratés, qu'il ne peut plus enregistrer les personnes sur les photos et au-delà de cette panne qu'il recrache des données, faisant revivre ceux qui ont été photographiés. Un conte tout à la fois drôle, tendre et profond.
L'événement aurait pu passer inaperçu, d'autant que Mme Philibert, leur prof de français avait prévenu ses élèves que les indiens ne devaient pas être pris en photo, parce qu'ils avaient peur de perdre leur âme. Et même si ces indiens ne sont que des employés d'Ok Corral, le parc d'attraction provençal où le narrateur passe la journée avec sa classe, ils n'apparaissent pas sur les photos. Si la première hypothèse est un souci technique sur les smartphones, il va bien falloir se rendre à l'évidence. Le problème est bien plus grave, d'autant qu'il va vite s'étendre à la planète toute entière. Tous les humains ne figurent plus sur les clichés que l'on prend d'eux. Les premières analyses montrent que le traitement des données par le cloud est défaillant. «Là, ce que le Nuage relâche, ce n'est pas des 0 et des 1, du binaire. C’est autre chose, un langage qui n’a ni queue ni tête, de la data d’un nouveau type, qui s’échappe du Nuage au milieu du reste en petits paquets. Des micro-averses qui tombent, comme çà, alors qu'on n’a rien demandé. Il ne s'agit pas de flux, qui sont vectorisés; non, le Nuage nous crache dessus des micro-averses de data sauvage.» Ces averses de grêlons effacent les personnes. Du coup le cinéma, la télévision et la photo elle-même perdent de leur intérêt. À contrario le dessin connaît une nouvelle jeunesse.
Mais dans ce fantastique roman, nous sommes loin d'être au bout de nos surprises. Quand la gare de la Ciotat est envahie par un groupe de personnes habillées comme au début du siècle dernier, on pense à une flash-mob, avant de se rendre compte qu'il s'agit des personnages tombés de l'un des premiers films des Frères Lumière. Du coup un policier a l'idée de remonter aux origines de la photographie et va dénicher l'homme qui figurait sur la première photo de Daguerre! Les grêlons sont alors le seul sujet de conversation. Même le Président de la République s'en empare, bien qu'il n'ait pas d'explication plausible à livrer. En revanche, il doit mettre en place un système permettant d'identifier ces personnes et leur éviter de causer de gros dommages en descendant de leur nuage. Car si la résurgence des photographiés est chronologique, elle va très vite devenir ingérable, la production de photo étant exponentielle au fil du temps.
Jean-Jean et Gwen, les deux copains de classe du narrateur, vont du reste jouer un rôle dans les gestion des grêlons. Lui-même se voyant confier le rôle de leur rafraîchir la mémoire, de les illuminer, surtout s'ils s'agit de célébrités telles qu'Arthur Rimbaud. Une tâche qui va s'avérer très délicate, voire risquée.
Pour son second roman Olivier Mak-Bouchard, qui nous avait épaté avec Le dit du Mistral, fait preuve de la même imagination débridée, mais creuse davantage le côté fantastique. Autour de l'histoire de la photographie, qui est habilement retracée au fil du livre, le romancier explore cette manie du selfie, ce besoin d'avoir des images, de remplir sa vie. Avec humour et un sens affûté de l'autodérision, il va nous prouver qu'Arthur Rimbaud a encore de beaux restes, que l'amour peut s'immiscer où on ne l'attend pas et qu'une mère a eu une vie avant d'enfanter. Derrière la joyeuse comédie peuvent se cacher quelques profondes réflexions et la belle confirmation du talent d'Olivier Mak-Bouchard.
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Le jour où les appareils photo ont cessé d'enregistrer la présence humaine (révolte de l'univers contre le narcissisme de notre espèce ?) ; la terre a continué de tourner... mais un phénomène météorologique s'est accentué : la chute d'étranges grêlons tombés du Nuage -Cloud- saturé !
En Provence, un garçon grandit sans se douter que son monde va s'en retrouver irrémédiablement changé.
Un OLNI qui m'a replongé dans les territoires de l'enfance à travers les yeux de ce petit garçon un brin naïf dont le prénom est révélé à la toute fin du livre. Vous ne pourrez pas le louper à moins que quelques larmes ne viennent troubler votre vision. Outre d'avoir la larme à l'oeil, j'ai également goûté la nostalgie du bol de Floraline avalé devant le journal télévisé ou plutôt dessiné puisque le corps humain n'imprime plus à l'écran.
Puis le petit héros devient grand et le roman devient une fable qui dénonce des menaces bien réelles : la fin des libertés individuelles au nom de principes sécuritaires, un parti politique qui monte dans les sondages comme la petite bête (ici les frelons) pour atteindre la barre des 10% des intentions de vote avant d'arriver au sommet du pouvoir et de nous rappeler les plus heures les plus sombres de l'histoire contemporaine.
Il n'y a que de belles idées dans ce roman follement inventif et terriblement original. Que des trouvailles génialement teintées de poésie.
Dans un monde très légèrement dystopique, le monde commence à se dérégler lorsque les appareils photo ( smartphones compris ) puis les caméras refusent d'enregistrer la présence humaine. le décor, oui, les animaux oui, mais les hommes, niet, numériquement invisibles. Et puis, vient le temps des Grêlons. L'espace de stockage du Nuage est tellement saturé de data qu'il commence à recracher chronologiquement des Grêlons, tous les êtres humains photographiés et filmés depuis le premier portrait de Constant Huet par Louis Daguerre au Museum d'histoire naturelle en 1837 … Bientôt, le monde est submergé de Grêlons qui atterrissent de partout, totalement hébétés.
« Là, ce que Le Nuage relâche, ce n'est pas des 0 et des 1, du binaire. C'est autre chose, un langage qui n'a ni queue ni tête, de la data d'un nouveau type, qui s'échappe du Nuage au milieu du reste en petits paquets. de micro-averses qui tombent comme ça, alors qu'on n'a rien demandé. Il ne s'agit pas de flux, qui sont vectorisés ; non, Le Nuage nous crache dessus des micro-averses de data sauvage. Un peu comme si Le Nuage était plein à ras bord, qu'il était trop lourd et qu'il n'arrivait plus à se contenir un jour de plus de façon normale. Imaginez des grêlons qui tombent du Nuage : de la date congelé à l'intérieur et maintenant elle est trop lourde pour y rester alors elle chute. »
C'est la voix d'un narrateur assez étrange qui nous conte ces événements étranges. Au début du récit, c'est un tout jeune adolescent. On va le voir devenir jeune adulte tout en restant résolument accroché à l'enfance, le nez dans son bol banania et sa soupe Floraline préparée par sa maman, confondant de candeur mais avec une touche de lucidité, peut-être malgré lui. Avec à ses côtés son meilleur ami et son amoureuse secrète, qui eux aussi vont devoir grandir en se trouvant une place dans ce drôle de monde.
Lorsqu'on écrit un roman à touches fantastiques empreintes de réalisme magique, le plus difficile est de parvenir à créer un univers cohérent et à le conclure. Il y a peut-être quelques longueurs mais le grain de folie douce est tellement plaisant et surtout l'avancée de l'intrigue si ingénieusement millimétrée que je me suis régalée, portée par une écriture enjouée, pleine d'humour. C'est sans doute cela le plus fort, en fait, parvenir en toute légèreté à parler avec intelligence et profondeur des dérives de notre société : narcissisme, consumérisme, dangers d'un populisme de plus en plus extrémiste, xénophobie ( superbe idée des Frelons anti-Grêlons ) … les métaphores / échos à aujourd'hui sont multiples et jamais lourdauds.
Mais le plus touchant, c'est la façon qu'à ce merveilleux roman à nous inviter à conserver notre âme d'enfant face aux déchaînements du monde. Avec Arthur Rimbaud en guest star pour soigner la peur du basculement dans le monde des Grands. Et attention à bien lire jusqu'à la dernière ligne, y compris le « Achevé d'imprimer » final. Lorsque j'ai découvert le prénom du narrateur et l'identité de l'auteur, c'est juste magique et m'a emplie de reconnaissance envers Olivier Mak-Bouchard. Illuminée.
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