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Mon premier contact avec le syndrome postabortif remonte à plus de vingt-cinq ans. C'était peu après la Loi Veil, une amie étudiante en médecine, sympathique, jeune femme libérée, avait décidé d'avorter à la suite d'une grossesse non désirée. Elle ne se voyait pas poursuivre sa relation avec le père de l'enfant et avait décidé unilatéralement,sans aucun état d'âme, d'interrompre sa grossesse. Lorsque je la revis quelques semaines plus tard, elle était très marquée, elle me confia : C'est dur d'avorter. À chaque fois que je croise un bébé dans une poussette ou un landau, je ressens une terrible douleur au bas-ventre,comme un coup de poignard. Je n'aurais jamais pensé réagir comme cela. Par la suite, en tant que psychiatre, j'ai été témoin de beaucoup de confidences à ce sujet. Les femmes n'en parlent jamais d'emblée, il leur faut une grande mise en confiance, en général, cinq à six heures d'entretien sont nécessaires pour qu'elles puissent évoquer cette souffrance. C'est souvent une souffrance mêlée de honte et de culpabilité. .
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