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Entre 1898 et 1950, de Normandie en Lorraine, un destin de passions : Ange, brillante jeune fille issue d'une famille campagnarde modeste, devient une des grandes figures de la facture d'orgues, un univers très masculin.
Le jour inoubliable de l'enfance d'Ange, qui décide de son destin, est celui où elle entend l'orgue de Saint-Georges de Boscherville, une abbaye de sa Normandie natale. Aussitôt, sa conviction est faite : elle consacrera sa vie à cet instrument dont la voix la fascine.
Pas facile quand on est une femme d'origine rurale et modeste en 1900 ! Ange devra quitter son pays et les siens, gagner la Lorraine où, dans les Vosges, elle se formera au métier de facteur d'orgues, embrassé avec une ferveur qui ne la quittera jamais. Et puis il y a les rencontres, les amitiés, la découverte de sa patrie d'adoption et de coeur, les succès et les déceptions, le deuil, le temps qui passe et... l'amour !
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Une plongée généreuse dans le monde de l'orgue, une ode aux mille beautés de deux régions envoûtantes et le parcours audacieux d'une femme digne et déterminée.
Une femme dans le monde des facteurs d’orgues…
J’aime les romans qui donnent une vraie place aux femmes, qui leur rendent justice sans phrases qui sonnent creux, qui nous en parlent à travers des faits et des actions. Ici, c’est Ange qui va se mesurer au talent des hommes détenteurs d’un savoir ancestral.
Nous sommes en 1898, en Normandie. Ange est la fille unique d’Émelie, brodeuse et de Garin, responsable des jardins du Domaine de La Maizerie. Lors d’une visite à l’abbaye de Saint-Wandrille, sur le chemin du retour, elle entend une musique qu’elle ne pourra jamais oublier, celle jouée sur un orgue. À partir de ce jour, elle ne pensera qu’à une seule chose, devenir la meilleure pour créer un instrument qui la fascine. Mais comment partir rejoindre l’une des meilleures fabriques, située en Lorraine ? Comment quitter ses parents et Fortunato ?
Ce roman est dense, nourri d’informations sur la politique de l’époque, le monde du travail, les peurs et les envies d’un début du XXème siècle qui voudrait laisser derrière lui les affres de la guerre mais qui ne peut supporter d’avoir perdu l’Alsace-Lorraine. Mais il y a aussi, Ange, une jeune femme reçue brillamment au Certificat d’Études et qui ne veut pas suivre la voie royale qui s’offre à elle en continuant ses études. Elle veut apprendre « un métier d’homme ». Avec quel brio et quelles connaissances l’auteur nous parle d’elle et de son apprentissage auprès des meilleurs !
Ce roman est bien construit autour de l’histoire d’une vie de jeune femme partie en Lorraine, amoureuse, malmenée par la vie mais fière et déterminée. En même temps, le monde des facteurs d’orgues nous est offert avec une précision qui ne peut venir que de recherches importantes auprès des spécialistes. Le mélange est intéressant pour qui aime lire dans le but de se divertir mais aussi d’apprendre.
Pour ma part, les nombreux plats normands ou lorrains typiques (turgoule, cholande, bourdelot, fiouse, etc.), tout comme les costumes (Lorraines en halette et Alsaciennes en coiffe papillon) ou la vaisselle (coupes tulipes de Lunéville et faïences à cigogne de Soufflenheim) m’ont entraînée dans un dépaysement que je recherche à chaque lecture.
Je remercie Gilles Laporte, l’auteur, et Marie-Jeanne Denis des Presses de la Cité pour leur confiance en me confiant ce SP.
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