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« Comme ils disent en lettres d'or fané au bas du monument où s'alignent par ordre alphabétique tous ces jolis garçons que j'ai si bien connus et tant aimés, "la gloire est le soleil des morts". C'est du Balzac, m'a dit le docteur Joël. Et alors ? La gloire, je m'en tamponne. Mais le soleil, le vrai, le soleil des vivants, rien n'aura pu m'en rassasier, surtout en hiver, quand il ouvre les volets et craque sur la neige. » Selon son habitude, François Thibaux emmêle avec délectation tous les écheveaux qui tissent son roman : la guerre avec ses vaincus et ses résistants, les maîtres et les « esclaves », la religion et la philosophie, l'amour le plus éthéré et les folles parties de pelotage, la musique et la peinture... Par petites touches successives, l'auteur campe une atmosphère presque onirique, malgré des personnages formidablement ancrés dans la réalité. Il y a du Grand Meaulnes là-dedans, et on aime à parcourir sans fin les pièces bruissantes de souvenirs du vieux manoir de famille.
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