Alors que les grands empires coloniaux s'étendaient au XIXe siècle, sur les cartes demeuraient des terres inconnues, perdues dans les brumes et les montagnes.
De nombreux aventuriers Français, Anglais, Hollandais. s'élancèrent à la conquête de ces terres pour se faire proclamer roi, rajah ou empereur aux milieux de tribus qui n'avaient le plus souvent pas rencontré de Blancs.
Marie Ier fut de ces hommes à l'esprit d'entreprise qui sut profiter de l'aubaine qu'était la conquête de l'Indochine.
Personnage historique, il gravit les marches des hauts-plateaux vietnamiens en Annam et, peu à peu, se fraya un chemin vers une royauté qui exaltait la haute opinion qu'il avait de lui-même.
S'appuyant sur le pouvoir colonial et s'en défiant à la fois, dupant les prêtres missionnaires des Missions étrangères de Paris, il s'autoproclama roi des Sedangs et des Banhars entre deux sacrifices de buffles et des libations autour de jarres d'alcool de riz.
Créant un service postal, arborant un pavillon frappé de trois marguerites, fabricant des médailles pour soutenir l'ordre de chevalerie qu'il venait d'instituer, Marie Ier fut tour à tour inspiré et bonimenteur. Son royaume de pacotille ne dura guère et sa fin solitaire, perdu aux milieux des rêves qu'il avait nourris, raconte une épopée peu ordinaire et véridique.
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