"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On pénètre dans le Ravissement comme dans un conte. Le personnage principal, Lavrenti, est un brigand des montagnes, fou de meurtres gratuits et d'exactions, fou de ses rêves. Un univers merveilleux hors de l'espace et du temps.
C'est dans un hameau de montagne, « au nom incroyablement long et compliqué, que même ses habitants ne savaient prononcer », et qui « tirait sa gloire d'être exclusivement peuplé de goitreux et de crétins », que le brigand va découvrir la femme aimée qu'il va devoir conquérir : Ivlita, sorte de Blanche-Neige illuminant de sa présence un univers de glaciers et de forêts, où les hommes sont des monstres dégénérés.
C'est un monde féerique, où la laideur, puisqu'elle est la règle, n'est plus conçue comme telle et où se cache la beauté pure, Ivlita, fille unique d'un ex-forestier lui aussi affligé d'un goitre, « mais si peu apparent qu'il pouvait passer pour une pomme d'Adam. » Toutes les interprétations sont possibles dans ce roman à surprises, à précipices, riche de mots inventés, de syntaxe tarabiscotée et d'un fort accent de la Géorgie natale de l'auteur.
Écriture en abime où les paragraphes, les chapitres, le livre lui-même, ignorent le point final et vous laissent en plan, au bord d'un inconnu qui ravit le lecteur. Aux marges du surréalisme et du réalisme magique, dans un véritable éblouissement d'images, d'inventions verbales et sonores, d'humour fantastique et drolatique, une légende de mots fous et d'amour fou.
Inclassable.
« Un roman. Et peut-être bien le plus original de la littérature russe de ce siècle. Cocasse, railleur, satirique, faussement mystique, fantastique, surréel. Le Ravissement est un livre hors-normes. Libre, aérien, vivant et fatal comme une épopée populaire, et, parmi une époque d'expérimentations littéraires, bien à l'opposé de ce que les expérimentations littéraires peuvent avoir de sec, de glacé, d'artificiel. L'histoire passionnée d'un brigand et d'une belle surnaturelle au chevet des neiges éternelles d'un pays de contes de fées. Une poésie de la nature. » (extrait de la préface de Régis Gayraud.) Étrange livre que ce roman magique et mystérieux, resté largement ignoré depuis sa parution confidentielle en 1930, connu de quelques poignées de lecteurs émerveillés par son réalisme cru, son ironie et sa prose envoûtante.
Etrange livre à l'étrange titre, qui s'empare de tous les sens du mot « ravissement » : rapt, ravage, extase, émotion, exaltation, qui ponctuent toute l'action du roman.
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