D'où vient-il que l'homme d'aujourd'hui soit devenu calculateur et dominateur par principe, qu'il ait perdu tout enracinement ? Lui est-il encore loisible d'habiter son monde, de trouver un sol et un chez soi, d'entretenir avec les choses et les êtres une relation de proximité et de connivence ? Si le projet métaphysique des Temps modernes s'accomplit dans la conjonction de la raison, de la technique et de la science -en leur sens essentiel comme Arraisonnement- comme ce qui menace tout ce qui constitue pour l'homme son « pays natal », le questionnement en direction de la modernité en tant que problème est une interrogation portant sur ses racines impensées et sur l'aboutissement possible de la crise qu'elle traverse. Notre manière d'être pris et engagés dans l'histoire et le destin de l'Être même nous conduit à penser une ouverture conciliante de l'ontologie et de l'éthique, c'est-à-dire une pensée de l'unité. Car, dans cette ère de nihilisme techno-scientifique planétaire, une éthique à fondement ontologique du sens et de la responsabilité est le lieu de la présentification essentielle de l'homme à lui-même, aux choses et à l'Être, dans sa libre quête de bonheur.
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