"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De 1981, l'année du mariage d'une princesse britannique, à nos jours, une fresque foisonnante racontée par un analyste de la DGSE, nostalgique des années où il était en poste à Shanghai. L'auteur excelle à décrire une histoire occulte de la France et d'un monde où la vertu des grands principes est quelque peu malmenée. Un monde où l'on croise des personnages dont les modèles originaux ressemblent à Lady Di, Pierre Bérégovoy, dont els fins tragiques et mal expliquées n'ont pas manqué de déchaîner les théoriciens du complot... Refusant cette théorie, celui-ci préfère tout expliquer selon les deux principes de la thermodynamique : - tout corps se refroidit au contact d'un corps froid. - dans un système clos, le désordre va en augmentant. Un roman ample, foisonnant, fort bien documenté, très cinématographique.
Quel joli titre pour décourager un lecteur hésitant ! Et la couverture (photo en noir et blanc de l’auteur) itou. Serge Bramly y sourit, de toutes ses dents, comme s’il était ravi de nous jouer un bon tour. A quoi joue-t-il avec ses deux premiers principes de la Thermodynamique ? A faire croire au lecteur de passage que ce livre est trop fort pour lui, trop cérébral, trop germanopratin ? A-t-il un peu honte d’avoir « commis » un thriller ou pire de flirter avec le roman d’espionnage ?
Oui, c’est vrai, ce n’est pas ce que vous croyez. C’est un « page turner » formidablement bien écrit (on a envie de relever une citation toutes les deux pages) avec un sujet brûlant et un suspens qui tient jusqu’à la dernière page. Les jurés de l’Interallié de 2008 ne s’y étaient pas trompés.
Il déroule cinq destins qui s’entrecroisent tragiquement sur fond de Mitterrandie triomphante puis finissante. Ca commence par un mariage princier en 1981 qui se terminera mal contre un des piliers du tunnel du pont de l’Alma ; ça se poursuit par le suicide d’un ex-premier ministre au bord d’un étang en Normandie et ça se pimente avec un paparazzo, son officier traitant des services secrets et un marchand d’armes. Ces cinq personnages se sont croisés à de nombreuses reprises, des liens se sont créés, puis trois d’entre eux sont morts tragiquement et les deux autres ont pris la poudre d’escampette. Pourquoi ? Y a-t-il d’autres vérités que les vérités officielles ?
Les pages consacrées aux « coups tordus » des photographes de presse, de la faune politique, de celle des services secrets et des trafiquants d’armes sont brillantes. Il serait dommage de ne pas découvrir le compte-rendu d’une Garden Party de 14 juillet à l’Elysée, les exactions dont sont capables certains roitelets africains et leurs complices européens ou orientaux, les pratiques routinières des services secrets tant on s’y croirait, souvent étonnés, parfois effarés, toujours scotchés. « Tout est vrai. Rien n’est vrai. C’est un roman », prend-il la peine de préciser en préambule. On peut comprendre qu’il ait pris soin de s’éviter bien des tracas car, vous l’avez compris, la matière de son roman est explosive.
Quand il écrit, parlant de cet ex-premier ministre suicidé que les membres de son parti surnommait l’Enflure ou le Bœuf (Matignon lui ayant donné la grosse tête) et qu’il glisse, au détour d’une phrase, que le Sphinx de l’Elysée avait installé ce Bœuf qu’il méprisait « puisqu’il s’agit d’administrer des veaux », on se doute bien qu’il ne s’agit pas uniquement de pure invention littéraire.
On y découvre également (Serge Bramly est un érudit) ce qu’il appelle le théorème Lincoln-Kennedy qui s’appuie sur le nombre anormal de corrélations qui existent entre l’assassinat d’Abraham Lincoln et celui de JF. Kennedy. C’est ahurissant, je vous laisse le découvrir.
Bref, un formidable roman, des personnages romanesques en diable, une plume magnifique. Enthousiasmant !
Un photographe doué mais sans scrupules, une princesse malheureuse au destin tragique, un marchand d’armes, un ministre qui se suicidera, quelques conseillers du Prince, des agents secrets (le lecteur devinera aisément les noms des protagonistes) : Serge Bramly nous raconte avec beaucoup d’intelligence et de subtilité une période de notre histoire, une république avec ses ambitions, ses coups fourrés, ses intrigues ; une magnifique fiction sur la part cachée du pouvoir ou comment derrière l’apparence des grands principes d’un état démocratique des hommes de l’ombre tirent des ficelles, manipulent pour satisfaire leur passion, leur intérêt, leur goût du pouvoir. Dans une très belle écriture l’auteur nous invite à suivre ces hommes en Russie, en Iran,en Afrique et tout au fond de la Chine.
Un superbe roman sans temps mort qui a obtenue le Prix Interallié 2008.
Impressionnant de maîtrise sur les secrets de l'Etat qui use de ses pouvoirs pour liquider et trafiquer. Une écriture efficace et un climat pesant, en pleine période électorale on retrouve des similitudes troublantes, pas rassurant du tout.
J'ai été fascinée par les premiers chapitres de ce livre, cette façon qu'a eu Serge Bramly de se glisser dans la peau de cette jeune femme dont la Mercedes s'est fracassée sur une pile de pont par une des dernières douces soirées du mois d'aout 1997. Le fil des pensées aurait très bien pu être celles qu'a prêté l'auteur à son personnage.
Ce livre se lit comme un roman policier, avec la même avidité. Même si quelque fois, le lecteur est noyé dans des détails, qui pourtant, donne une impression de vécu à cette fiction.
Au final, je me suis demandée si la version des faits relatif à cette triste affaire, version que la justice, les médias et les proches avaient du mal à arrêter, n'était tout simplement pas à rechercher dans ce roman.
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