Cheryl est une quadragénaire hypersensible qui vit seule, avec son globus hystericus : une boule dans la gorge créée par ses angoisses. Elle est hantée par un bébé qu'elle a rencontré quand elle avait six ans et qui lui apparaît parfois dans les enfants des autres. Cheryl est aussi obsédée par Philippe, un charmeur, membre bénévole tout comme elle de Paume Ouverte, une organisation qui enseigne l'autodéfense aux femmes. Elle est persuadée qu'ils font l'amour depuis de nombreuses vies, même si, en réalité, ils en sont encore loin.
Quand ses patrons lui demandent si leur fille de vingt ans, Clee, peut s'installer chez elle pendant quelque temps, le monde bizarrement organisé de Cheryl explose. Et pourtant, c'est Clee, la bombe égoïste, blonde et cruelle, qui, à force de persécutions, va jeter Cheryl dans le monde réel et l'entraîner, contre toute attente, vers l'amour de sa vie.
Ce premier roman de Miranda July surprenant d'originalité et plein de malice la confirme comme une des voix actuelles importantes.
Voici une œuvre on ne peut plus insolite. A la lecture de la quatrième de couverture, je m’attendais à quelque chose d’assez prévisible, du moins je m’étais fait une idée des grandes lignes du scénario. Eh bien, rien ne s’est passé comme prévu ! Si il y a une lecture qui m’a surprise ces derniers temps, c’est « Le premier méchant » de Miranda Joly. Je n’ai senti venir aucun des rebondissements et le contenu de l’histoire est pour le moins original. Au départ, il y a le personnage de Chéryl, quinqua célibataire et grande angoissée (elle a un globus). Travaillant dans une association qui apprend à un public féminin l’auto-défense, elle voue un amour sans limite à un de ses collègues, et semble installée dans une routine hyper rangée/millimétrée. Tout bascule le jour où Chéryl se retrouve forcée de prendre en charge chez elle la fille de ses patrons, Clee - 20 ans, à la personnalité pour le moins surprenante. A partir de là, l’histoire prend un virage imprévisible et plutôt barré ! Cela sort totalement de l’ordinaire, c’est curieux, étrange, cela peut mettre vaguement mal à l’aise. Je me suis demandée à plusieurs reprises : mais où va-t-on ?? C’est humoristique et sérieux à la fois, c’est rocambolesque, farfelu mais cela délivre aussi un vrai message de tolérance et d’amour. La question de la maternité est traitée comme je ne l’ai vu nulle part ailleurs, avec une pertinence et une originalité certaine. C’est un livre qui ne laisse pas indifférent, les avis sont partagés. Je ne sais pas si j’ai aimé cette lecture, ce qui est sûre c’est que je ne vais pas l’oublier. Il ne me rappelle aucun livre déjà lu, et rentre joyeusement dans la catégorie des « inclassables »
https://animallecteur.wordpress.com/2016/04/18/le-premier-mechant-miranda-july/
Le premier méchant est une histoire originale et surprenante aux personnages improbables , étranges, vulnérables et même parfois pathétiques. Du coup ça m’a fait pensé à Courir avec des ciseaux d’Augusten Burroughs où les personnages sont tous plus dingues les uns que les autres. Et puis en même temps Le premier méchant a un petit côté Bridget Jones avec une Cheryl psychologiquement compliquée qui a une vie de célibataire bien rodée (même si elle s’en passerait bien ou partagerait bien cette vie).
Le style est dynamique et fluide, parfois on s’y perd un peu dans les relations fantasmées de Cheryl mais il y a toujours des rebondissements inattendus.C’est parfois farfelu, bizarre, surréaliste, déjanté mais c’est agréable à lire. L’invention de Kubelko Bondy (comprendrons ceux qui ont lu le livre) est assez folle et pourtant je sure qu’on en a presque tous un.
Le premier méchant c’est aussi l’histoire d’une vieille lesbienne qui n’en est peut-être pas une du fait que Cheryl partage une relation assez particulière avec Clee faite de mépris, de violence, de cynisme, de fantasme mais aussi d’amour.
Bref tout ça pour dire qu’à 45 ans on n’est pas forcément encore/déjà accompli et ce n’est pas grave…
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