Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Grâce au prêt d'un riche collectionneur, les oeuvres de celui qu'on surnomme le « Saint », peintre anonyme et mondialement connu, sont exposées dans la ville où réside Naïs.
Elle se précipite alors au musée et s'offre alors à son regard le portrait d'Humphrey Back, huile sur toile. À la voir ainsi subjuguée, le collectionneur lui offre la toile, d'une immense valeur. Comment convaincre son mari de ne pas la vendre ?
Et quand la toile est volée, qui soupçonner ?
Le tableau renferme trop mystères qu'il va bien falloir percer ; Naïs entreprend de démasquer le peintre.
Mais son passé va la rattraper...
Lire un roman de Bénédicte Rousset, c’est se plonger dans un monde au-delà du romanesque. Son dernier, "Le Portrait d’Humphrey Back" ne déroge pas à cette règle. Et le commencer c’est avoir envie d’aller au bout, de savoir, tout en souhaitant parfois ralentir le rythme pour savourer. "Stop or go", gros dilemme !
Lecture addictive, disais-je, de son précédent et si je ne me retenais – je ne sais si l’enseignante de lettres qu’est l’auteure apprécierait une telle répétition – je pourrais réitérer. Pourquoi ses récits possèdent-ils cette force qui pousse à aller de l’avant ? Certes il y a l’écriture, belle, élégante, recherchée et travaillée toute en délicatesse. Elle est fluide, tantôt lente et détaillée, tantôt chantante et vive. Certes il y a le rythme, plutôt musical, parfois syncopé, qui accompagne parfaitement les sentiments évoqués par les personnages. On ressent tout à la fois, la tristesse, la joie, la peur, les regrets, les espoirs, toute une palette d’émotions décrites avec une grande justesse. Justement, les personnages… Qu’ils soient principaux ou secondaires, ils sont peints par le menu. On sait tout de ce qu’ils sont, aiment ou détestent, dévoilent des points forts et des points faibles et des plus désagréables d’entre eux émane parfois une petite lumière. Et puis il y a la construction, parfaite, qui sait ménager les effets jusqu’à une fin que je ne dévoilerai naturellement pas…
Et bien sûr, il y a l’histoire. Et Bénédicte Rousset est une véritable conteuse qui nous entraîne avec bonheur à la suite de Naïs, femme rêveuse, peu heureuse dans sa vie de couple, avec Philippe, un mari sans grande envergure mais quelque peu "macho". Une femme qui a renoncé à son amour pour l’Art. Mais voilà qu’un grand collectionneur prête ses œuvres à un musée proche de chez elle. Elle se rend à l’exposition et tombe en arrêt devant un tableau "Le portrait d’Humphrey Back", signé "Le Saint", un artiste que personne n’a jamais rencontré. Subjuguée, elle revient chaque jour l’admirer. Le collectionneur, seul et très malade, témoin de cet amour pour son œuvre décide de lui en faire don. C’est une histoire d’amour, d’amour de l’art. Et c’est là tout le sel du roman…le don surnaturel d’un tableau, tableau aussi mystérieux que ne l’est son auteur, qui interroge sur la vie, les sentiments, les chemins à prendre. Et le chemin à prendre par Naïs ne sera pas sans embûches.
Un roman noir et lumineux à la fois, un roman aussi beau et artistique que l’œuvre, "Le Portrait d’Humphrey Back", qui l’a inspiré.
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Dès le début j'ai été captivé par l'ambiance du roman sans savoir encore où Bénédicte allait me mener.
Naïs et Philou vivent ensemble depuis plusieurs années. Ils auraient pu former un beau couple, mais c'est peine perdue. Naïs est une jeune femme qui a souffert dans son enfance et qui reste marquée. Philou aurait pu l'aider lui redonner confiance en elle, ouvrir son cœur, mais c'est un homme très intéressé, fainéant qui ne pense qu'à lui. Quand, au retour d'un musée Naïs de fait offrir une toile “Humphrey Back”, valant plus d'un million d'euros, Philou voit déjà sa vie se transformer. Mais Naïs ne l'entend pas comme ça… C'est son tableau et elle est bien décidée à le conserver malgré le chantage et les menaces de son conjoint !
Quelque temps plus tard, la toile est volée, disparue ! Tout naturellement, elle pense à son mari, mais elle se rend compte bien vite que tout n'est pas aussi simple qu'il n'y parait, et décide de mener son enquête.
Je n'ai pas vu arriver tout de suite le sujet du roman et c'est tant mieux. Je me suis laissé porter par la plume de l'auteure. Il y a de la magie dans les yeux de Naïs, du moins c'est comme cela que je l'ai perçue. Je l'ai tout de suite trouvée forte malgré ses rapports difficiles avec Philou. Un roman que l'on pourrait caser entre drame et passion. Naïs est le pilier de cette étrange histoire, son présent, son futur, mais son passé aussi… Passé qui sera la source de toute cette histoire.
J'ai aussi appris un nouveau mot : “Bovarysme”.
Sans le connaître, alors que pourtant, il me suit presque tous les jours dans mon quotidien professionnel de créatif et d'exécutant, cette impression pesante dans ma tête et sur mes épaules, que je peux faire mieux, que je ne suis pas encore tout à fait prêt, que ce n'est pas tout à fait fini, encore une petite touche ici et une autre là…
À partir de là, je me suis approprié la fin du récit. J'étais, parce que je le comprenais, le “Saint” (Santos ! Hasard ou coïncidence ?), j'étais celui qui lisait et à la fois celui qui était dans l'ombre.
Quelque chose a vraiment plané au-dessus de moi, durant toute la lecture ce très beau roman magnifiquement traité.
Je le ressens souvent, je ne le dis que très rarement. Les bons romans écrits par des femmes, sont envoûtants, ils ont une puissance extraordinaire que peu d'hommes arrivent à atteindre…
Bravo Bénédicte !
Et comme tu le dis si bien : “Retirez sa passion à quiconque, vous le tuez”.
« Jusqu’aux bords de ta vie
Tu porteras ton enfance
Ses fables et ses larmes
Ses grelots et ses peurs. »
Andrée Chedid
D’une force inoubliable, incandescente, entre une fiction captivante et l’enjeu exutoire de l’art, ce livre a tout pour lui et nous aussi.
Trépidante, sans arrêt sur image, la trame d’une haute contemporanéité est prenante et d’une lucidité radicale et touchante dans un même tempo.
Nous sommes en plongée dans un huis-clos. Dans l’antre mouvementée et triste d’un couple, celui de Naïs et de Philou, alias Philippe.
Ce dernier est d’emblée un anti-héros. On a du mal à lui donner des circonstances atténuantes. Tant il est égocentrique, macho et intéressé. Naïs est une jeune femme mélancolique, un peu perdue, effacée et soumise. On ressent une relation toxique empreinte de non-dits. Seul l’art est une consolation pour cette jeune femme. Elle aime glaner dans les musées. En son cœur des blessures d’enfance. Un tableau jeté en pâture dans le caniveau. Elle se rappelle, même si cette toile est trempée d’eau et d’amertume.
Tout est symbole. Elle a un compte à régler avec elle-même. Le récit devient un panthéon. Une superbe démonstration des troubles ancestraux et qui resurgissent subrepticement.
Ce n’est pas le hasard des évènements, d’un rituel journalier qui brusque les pages, mais la force intrinsèque d’une histoire de vie. Celle qui frappe sur la vitre dans l’orée des doutes en plein hiver, dans les tourmentes et les tempêtes. L’histoire s’approche du lecteur et assigne à l’écoute. Ici, l’art est le fil rouge. Le chemin de traverse. Celui que Naïs va prendre. Sa destinée, comme un modèle sublime pour un peintre emblématique.
Naïs est en proie au bovarysme. Elle plonge dans ses rêveries qui vont la guider doucement, fébrilement, vers un musée. Une exposition réputée et prodigieuse. Enfin, admirer « Humphrey Back », huile sur toile. Elle est ici, comme en lévitation. Le regard noyé dans l’œuvre. Elle est habitée, conquise et spéculative. En elle, (mais elle ne le sait pas encore) le tableau va œuvrer. Le portrait devenir signifiant. Elle revient dans un rythme pavlovien, chaque jour, admirer cette toile qui lui parle.
Un homme l’observe. C’est le collectionneur. Il va comprendre. Lui faire don de ce chef-d’œuvre inestimable.
Déroutée, étonnée, elle accepte. Ce sera comme une passation. Il est malade, très. Âgé et vulnérable, il pressent sa finitude.
Naïs va recevoir chez elle ce tableau qui va tout bousculer. Car le peintre n’a pas dit son dernier mot ! (Chut).
Les frustrations de Philou vont être exacerbées. Lui, qui a le complexe de Peter Pan et qui dépense aussi plus que de raison. Il voit dans ce tableau de quoi devenir riche.
Cette toile devient le point d’appui d’un roman dramatique, superbement maîtrisé et empreint de finesse et d’intuition féminine. Comme si Naïs et Bénédicte Rousset se connaissaient depuis toujours.
Que va-t-il se passer ? Qui est-il ce peintre si mystique ? Que veut-il lui aussi ?
Le tableau est magnétique, crépusculaire, profondément vivant.
Un portrait résurgence et le Saint , cet artiste qui lance des signaux comme des traits de couleur sur le visage de Naïs.
Ce livre est aussi un objet esthétique. Un roman superbe et délicieux. Intense et initiatique, il est le macrocosme d’une renaissance à la vie.
« Il n’y a point de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va ». Sénèque.
Publié par les majeures Éditions La Trace.
Un roman sur la passion de l’art qui flirte avec folie
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Rajouté à ma PAL, déjà bien haute..... :-)