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Les pauvres du tiers monde sont plus riches qu'on ne le croit. Mais, explique Hernando de Soto, les biens qu'ils possèdent constituent un «capital mort», et ce à cause de l'inadaptation du système juridique de la propriété. Tel homme possédera, par exemple, une maison, mais faute d'un titre de propriété officiel, il ne pourra s'en servir pour emprunter et créer une entreprise. Au Pérou, pour obtenir les documents rendant légale une fabrique textile équipée de deux machines à coudre, il faut effectuer dans les services administratifs un périple de 300 jours, à raison de 6 heures par jour... Le résultat n'est pas surprenant : les populations gonflent peu à peu les rangs du secteur «extralégal»- qui regroupe entre 50 et 75% de la main-d'oeuvre des pays émergents. Il faut donc mettre au point des processus de légalisation massive, en s'appuyant sur les règles consensuelles des clandestins eux-mêmes, pour savoir qui peut légitimement se dire propriétaire de quoi. Ce qui revient aussi à imiter ce qu'ont fait les pays occidentaux au cours des siècles passés, notamment les États-Unis qui, en régularisant la situation de millions de pionniers, ont su se transformer en une économie moderne. La pauvreté n'est pas une fatalité. Pour changer le monde, il faut commencer par changer notre regard sur lui. Clair et bien étayé, Le Mystère du capital nous invite à cette conversion nécessaire.
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