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Le mystère de Dieu ; Un et Trine

Couverture du livre « Le mystère de Dieu ; Un et Trine » de Louise-Marie Antoniotti aux éditions Beauchesne
  • Date de parution :
  • Editeur : Beauchesne
  • EAN : 9782701014111
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« Quid Deus ? Qu'est-ce que Dieu ? » Telle est - selon les chroniqueurs -la toute première parole sortie de la bouche du jeune Thomas d'Aquin, alors oblat au mont Cassin parmi ceux qui « cherchent vraiment Dieu » (Règle de saint Benoît). Et, de fait, toute l'oeuvre intellectuelle de saint Thomas... Voir plus

« Quid Deus ? Qu'est-ce que Dieu ? » Telle est - selon les chroniqueurs -la toute première parole sortie de la bouche du jeune Thomas d'Aquin, alors oblat au mont Cassin parmi ceux qui « cherchent vraiment Dieu » (Règle de saint Benoît). Et, de fait, toute l'oeuvre intellectuelle de saint Thomas est comme portée et traversée par ce désir ardent de connaître Dieu, dont l'Aquinate sait qu'il s'accomplira pleinement dans la vision face à face que Dieu promet à ceux qui l'aiment. « Nous Le verrons tel qu'Il est » (1 Jn 3, 2). Cette promesse rend audacieuse l'intelligence, car, de cette vision béatifique, les différentes formes de connaissance de Dieu que l'homme peut et doit développer ici-bas, in via, sont comme des participations, une sorte d'avant-goût. Dieu déjà se donne à connaître à travers sa création. Plus encore - mais toujours en énigme -, il nous fait la grâce de participer par le don surnaturel de la foi à la connaissance qu'Il a de lui-même et de toutes choses. Et c'est de cette connaissance que la théologie tente d'exprimer en termes humains tout le suc intelligible. Par suite, rien d'étonnant à ce que la Somme de théologie s'ouvre par les questions consacrées au mystère de Dieu: là est le début et la fin de toute entreprise d'intelligence de la foi.

Soeur Louise-Marie Antoniotti, o.p., arpente de longue date, sous la conduite des meilleurs maîtres, ces belles questions de la Somme. Il faut donc lui savoir gré de mettre à la disposition d'un large public le fruit d'un enseignement dispensé jusqu'à présent dans le cadre de la formation des moniales. Clarté et rigueur se conjuguent ici pour donner au lecteur une première et solide connaissance des thèmes essentiels de la théologie du Docteur commun sur ces questions fondamentales.

Il est vrai que ce discours sur Dieu - tel qu'il s'est développé dans la scolastique et tel qu'il est assumé par l'Église dans son patrimoine de sagesse - est aujourd'hui soumis à rude critique. On suspecte son authenticité chrétienne. N'a-t-on pas coupé le vin pur de la Parole avec l'eau de la sagesse humaine ? L'usage de la métaphysique dans l'enseignement chrétien ne conduit-il pas à une forme larvée de rationalisme qui a fait le lit de l'athéisme contemporain ? Bien plus, en traitant de Dieu d'une manière toute philosophique avant de parler de la Trinité, saint Thomas n'est-il pas à l'origine de l'exil de la Trinité dans la pensée catholique ?
On se gardera de souscrire trop naïvement à ces critiques dont les présupposés gagneraient à être critiqués. En fait, le projet thomasien d'intelligence du mystère de Dieu n'a rien perdu de son actualité. Loin de juxtaposer deux approches censées irréductibles, saint Thomas scrute de bout en bout en théologien le Mystère du Dieu révélé en Jésus-Christ tel que l'Église le prêche. Certes, pour des raisons méthodologiques bien compréhensibles, il est amené à envisager d'abord les perfections communes au Père, au Fils et à l'Esprit avant de considérer ce qui les distingue au sein de la Trinité. Mais il ne divise pas le mystère. Certes, aussi, pour mener à bien sa recherche, saint Thomas fait appel à la métaphysique et à une métaphysique qui' en reçoit dans son ordre propre un singulier accomplissement. Mais loin d'être une contamination de la foi, comme le craint « le fidéisme qui ne reconnaît pas l'importance de la connaissance rationnelle et du discours philosophique pour l'intelligence de la foi » Jean-Paul II, Fides et ratio, n° 55), le recours à la raison éclairée par la foi est une exigence pour la théologie chrétienne. Les noces de la métaphysique et de la révélation ne sont pas contre nature : elles sont à la source de la fécondité de la sagesse chrétienne. On en aura ici un bon aperçu. Père Serge-Thomas Bonino, o.p., directeur de la Revue thomiste.

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