"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Après le départ de ses parents, elle se glissa dans la forge. Jérôme, assis sur un escabeau, avait posé un bloc de bois, mal dégrossi, en travers de ses genoux. Plantée derrière lui, Elisabeth observa son travail avec intérêt. A chaque coup de maillet, la lame, guidée d'une main ferme, mordait dans la bûche de chêne et en détachait un copeau. Le morceau d'arbre devenait un visage. Autrefois, Jérôme s'occupait encore de ferrer les chevaux, de réparer les machines agricoles, mais depuis qu'une forge moderne s'était établie près de la gare, il avait perdu sa clientèle. Il ne s'en plaignait pas d'ailleurs, trop heureux de pouvoir, sur ses soixante-dix ans, se consacrer à la sculpture (...) - Sais-tu que tu as beaucoup de talent, grand-père ?
- Oui, répondit-il avec une majestueuse simplicité, je crois que j'ai une bonne main pour le bois. Mais c'est l'instruction qui me manque. Si j'avais lu plus de livres, je ferais mieux encore ! » C'est en ces termes qu'Henri Troyat, l'auteur de la célèbre série Les semailles et les moissons, décrit et met en scène le grand-père de sa femme, Léonard Lissandre qui, d'un bout de bois, savait tirer un visage. Il deviendra « Jérôme ».
Et c'est bien ainsi qu'était Léonard, né en 1865, forgeron puis sculpteur, à un moment où le vieux monde rural va s'éteindre. Son arrière-petite-fille, Suzanne Lachaud, vient nous révéler ses oeuvres, touchantes de simplicité, de tendresse et de malice.
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