Le Marché de Saint-Pierre est un drame qui, à l'encontre d'autres oeuvres dramatiques de la même époque, est reconnu pour les rapports qu'il entretient avec l'actualité politique. Ce n'est pas parce que la pièce aborde directement la question de l'abolition de l'esclavage et des abus du système esclavagiste qu'on lui attribue cette pertinence exceptionnelle. C'est parce que, à l'instar de la nouvelle de Mme Reybaud dont elle est tirée, l'oeuvre d'Antier et Decomberousse se sert de conventions littéraires pour rendre ces questions philosophico-politiques plus concrètes, plus sensibles et donc plus à la portée du public.
Aujourd'hui, quand des films comme 12 Years A Slave (Steve McQueen, 2013) ou Chocolat (Roschdy Zem, 2015) ont su toucher le coeur de tant de spectateurs, l'on ne s'étonnera pas de l'efficacité de cette pièce de 1839 et on lira Le Marché de Saint-Pierre avec un intérêt à peine diminué par le passage du temps.
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