Cette semaine, Michèle a choisi Anne pour partager sa lecture et son avis sur le livre Le livre secret de Dante de Francesco Fioretti (éd. Hervé Chopin), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Est-ce vraiment la malaria qui a tué Dante comme tout le monde le croit ?
Ou quelqu'un avait-il des raisons de désirer sa mort et de faire disparaître avec lui un secret particulièrement gênant ?
La fille du poète, un ancien templier et un jeune médecin décident de mener une double enquête pour faire la lumière sur ce qui s'est réellement produit.
En se lançant sur les traces des assassins présumés, ils vont découvrir que le poète avait un grand nombre d'ennemis. Les trois amis n'ont pas d'autre choix que de trouver la clé cachée dans La Divine Comédie et de découvrir pourquoi les 13 derniers chants du Paradis ont disparu. Ils ne se doutent alors pas qu'ils sont à la recherche de l'un des plus grands mystères de la chrétienté.
Avec pour arrière-plan la crise politique et économique du Trecento, Le Livre Secret de Dante mêle brillamment faits historiques et personnages fictionnels, tissant ainsi la trame d'un grand thriller ésotérique.
Le livre secret de Dante présageait des heures heureuses de lectures, en effet l’auteur Francesco Fioretti présenté comme un spécialiste de littérature et de Dante propose une intrigue autour de l’œuvre mythique du célèbre poète. Je m’étais laissée entraînée avec plaisir dans le Da Vinci Code de Dan Brown et pensais que ce roman italien me tiendrait également en haleine. De plus, je n’ai lu que des extraits de la Divine Comédie incitée par Si c’est un homme où Primo Levi, raconte qu’il a résisté à l’inhumanité, porté par cette œuvre.
Le début m’a paru un peu embrouillé, mais perdre son monde pour mieux le retrouver est une démarche classique, que tout lecteur accepte de bonne grâce une fois mordu par l’intrigue. Dans ce roman, je n’ai pas été mordue si ce n’est par l’agacement. Le style est plat, le vocabulaire simple saupoudré çà et là de mots techniques : hexamètre dactylique, églogue… qui surprend et gène la cohésion : au milieu du livre je ne voyais plus que la forme. Est-ce lié à la traduction ?
Je regrette vraiment de n’avoir pas adhéré au thriller alors que les ingrédients sont présents : une œuvre riche et mythique comme point de départ, une intrigue, des personnages liés par le sang, l’amitié ou le corporatisme, enquêtant sur une disparition ; un code secret habile et cohérent, des voyages, de l’amour, une base historique que je ne connaissais pas, qui est riche et intéressante. Par contre, l’analyse sociétale qui résonne dans notre actualité m’a agacée, je cite: c’est la crise, les gens se sont endettés et ne peuvent plus rembourser leurs dettes, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.
Dommage, mais je n’ai pas aimé ce roman qui pourtant a été un succès en Italie.
Francesco Fioretti a vu son roman publié à 500.000 exemplaires, traduit en 8 langues, premier roman pour cet enseignant qui a étudié en Italie et en Allemagne. La Divine Comédie est l’un des trésors littéraires de la culture européenne et mondiale. Francesco Fioretti, grand spécialiste de Dante Alighieri s’est fait un réel plaisir à écrire son thriller ésotérique et il a probablement réussi un vrai tour de force en mettant cette œuvre célèbre à la portée de tous.
Aujourd’hui, l’ouvrage est en tête de gondole un peu partout, ce qui prouve bien que l’on cherche à atteindre un public large. Pas forcément facile à lire pourtant pour le commun des mortels : les références sont nombreuses, les citations et les passages le sont tout autant, l’intrigue n’est pas indigeste, mais on peut se lasser de ces investigations tortueuses. Des liens étranges avec les Templiers, une clé secrète contenue dans son œuvre et finalement, une mort tout aussi mystérieuse, un meurtre et non la malaria.
Au départ, je me suis sentie portée par le texte, ma foi bien décidée à relire Dante ! Puis, j’ai eu de plus en plus de mal à m’y mettre et c’est dans la souffrance que j’ai terminé ma lecture en regrettant d’être probablement passée à côté de quelque chose. Trop d’érudition, une mauvaise traduction, ce mélange de français italien et latin qui exige d’aller sans cesse en bas de page … ? Je l’ignore, mais je ne suis pas séduite et j’éprouve vraiment de grandes difficultés à conseiller cette lecture. Quelques phrases restent en mémoire, notamment en rapport avec la liberté d’expression, l’importance des mots et de l’écriture dans leur interprétation. Mais c’est à mon sens un peu facile et je ne vois pas où l’auteur veut me mener.
C’est une grande déception pour moi.
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