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Le jour venu

Couverture du livre « Le jour venu » de Driss C. Jaydane aux éditions Seuil
  • Date de parution :
  • Editeur : Seuil
  • EAN : 9782020859233
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Le narrateur et héros de ce premier roman est un adolescent d'une quinzaine d'années, élève de
troisième dans un lycée francophone de Casablanca. L'action se passe il y a une vingtaine
d'années, sous Hassan II. C'est un fils de riches venus de la ville de Fès, qui vit dans une villa
luxueuse... Voir plus

Le narrateur et héros de ce premier roman est un adolescent d'une quinzaine d'années, élève de
troisième dans un lycée francophone de Casablanca. L'action se passe il y a une vingtaine
d'années, sous Hassan II. C'est un fils de riches venus de la ville de Fès, qui vit dans une villa
luxueuse du quartier résidentiel de la ville et partage son temps entre la piscine et les courts de
tennis. Il a pour meilleur ami un Pied-Noir d'origine espagnole, Daniel, chez qui il va volontiers,
malgré la différence de leurs niveaux sociaux. Daniel est plus déluré que lui et lui sert un peu de
guide, dans le monde superficiel et facile de « Fassis » où il est confiné.
Le narrateur, dont le nom n'est pas dit (on l'appelle du titre honorifique de « Moulay ») a un
chauffeur particulier, Si Mohamed, qu'il appelle Simo. Il a une petite amie, bourgeoise elle aussi,
Yasmine, avec qui il a des relations sexuelles, mais ils sont assez habiles pour préserver sa
virginité.
Un jour, le narrateur est invité par Daniel à participer, dans un garage, à une nuit de beuverie et
de fumerie de shit. A cette soirée est présent un journaliste, Malik qui sympathise rapidement avec
lui. Mais l'adolescent se laisse aller, palabre et tombe ivre mort. Au matin, recueilli par Daniel, il
apprend qu'il a monologué en prenant la défense de sa classe sociale et du roi, dont il approuve la
dictature. Malik, le journaliste, le revoit souvent et tente de le former politiquement et
religieusement. Mais il ne s'agit pas d'embrigadement.
Malik, qui fascine le narrateur par sa liberté, lui fait découvrir le respect pour les autres,
notamment pour « Simo », le chauffeur, que le narrateur considérait sans mépris mais avec
condescendance de classe.
La mort de la grand-mère du narrateur, Lalla, éveille, par ailleurs, sa sensibilité et lui révèle
l'artifice de certaines conventions familiales et sociales. Son père, particulièrement raide, se saoule
de principes sur tous les plans, politiques, religieux, familiaux. C'est un homme pratiquant, satisfait
de son pouvoir économique et social, et assez méprisant pour le peuple marocain, heureux du
régime fort préconisé par Hassan II. Malik, de son côté, fait visiter au jeune garçon les quartiers
défavorisés de la ville. Notamment la « Montagne des déchets », où des familles entières et des
enfants abandonnés vivent dans les immondices (il y a un portrait saisissant du « fils de l'oignon »,
enfant trouvé dans un cageot d'oignons) et Bab Marrakech, bidonville où règne le trafic des contrefaçons.
Mais surtout, Malik conduit l'adolescent et son chauffeur dans une Zaouia, lieu de prière, où les
fidèles pratiquent des cérémonies de recueillement, de lecture et de transes, le Dikr, qui est une
version plus intérieure de l'islam. L'adolescent découvre alors une forme de spiritualité qui n'a rien
à voir avec l'islam politique et social qu'il connaissait. La leçon de son ami journaliste est accueillie
par lui avec une certaine méfiance, parce qu'il comprend qu'il s'agirait pour lui de renoncer à des
privilèges de classe auxquels il tient. Mais Simo, le chauffeur, lui, peu à peu, se laisse gagner par la
pratique religieuse et est de plus en plus intégré dans la Zaouia.
Des émeutes très graves éclatent alors. Le père du garçon l'empêche de sortir de sa maison
protégée. Pendant ce temps, Daniel qui ne peut pas faire d'études longues va changer d'orientation
scolaire. Et Malik disparaît, en lui laissant une lettre. Il est parti avec son amie française, Isabelle
(qu'il avait présentée au garçon quelques semaines plus tôt) pour la France. Il ne peut pas
s'exprimer librement dans son journal et il laisse à son ami l'article qu'il aurait voulu publier, où il
dénonce le paternalisme répressif du roi et la lâcheté hypocrite des dirigeants, face à un peuple
affamé, exploité, soumis par la force et intérieurement révolté.
Le narrateur est surpris par son père dans cette lecture et vertement sermonné. Encore trop jeune
pour résister à l'autorité de son père et au confort familial, il n'est pas prêt à quitter sa famille et à
suivre l'exemple de Malik. Le « Jour venu » du titre est donc encore lointain.

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