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Au coeur de l'Amérique puritaine sudiste des années 1960, la chronique flamboyante et impitoyable d'une famille soumise à l'autorité démentielle de son chef, une mise en scène magistrale des drames familiaux dans toute leur complexité et leur violence. Par l'auteur du Prince des marées, un roman d'une beauté troublante, tour à tour sombre et lumineux, sur les traces de Faulkner ou Tennessee Williams. As de l'aviation américaine, marine exemplaire, colosse pétri de morale catholique, le colonel Bull Meechan, alias le Grand Santini, dirige sa famille comme son escadron : sans tolérer qu'on discute ses ordres. Une insolence de sa descendance, et la punition tombe. A ses risques et périls, Lilian, son épouse, tente de protéger ses quatre enfants des excès paternels. Grâce à sa douceur, frères et soeurs résistent tant bien que mal, chacun à sa manière. Mais c'est surtout l'aîné, Ben, dix-huit ans, qui se heurte aux projets tout tracés que le colonel veut leur imposer. Pour gagner le droit de suivre sa propre voie, et tourner enfin le dos aux blessures d'une enfance chaotique, Ben va devoir affronter le Père dans un combat qui s'annonce terrible...
Le Grand Santini, c’est « Bull » (Wilbur) Meecham, lieutenant-colonel chez les Marines. Époux exigeant, père strict qui élève ses quatre enfants comme des soldats. Chrétien fervent mais raciste. Misogyne irrécupérable et vulgaire (il surnomme ses deux filles « les fendues » et ses fils « les babouins » …) Nous sommes dans les années soixante, époque où les machos régnaient encore sur l’Occident …
Pratiquement chaque année, la famille Beecham doit changer de lieu de résidence pour une nouvelle ville de garnison – où les enfants n’ont guère le temps de se faire des amis avant le prochain déménagement … Jusqu’à leur l’arrivée à Ravenel (Caroline du sud) Si le « grand patron » donne l’impression de tolérer les insolences de sa progéniture ou les railleries à peine déguisées de sa femme, tous savent qu’il ne faut pas trop « tirer sur la corde », la patience de Bull Beecham étant plutôt limitée … Cet homme brutal, fait régulièrement preuve de violence morale et physique avec les siens (jusqu’au sadisme le plus éhonté) aussi bien qu’avec ses compagnons d’armes … Insultant et tyrannisant ses semblables qu’il utilise tels des défouloirs …
Un roman très dur, qui pousse rapidement le lecteur à exécrer ce personnage particulièrement odieux ! Des enfants qui poussent (hélas! mais logiquement …) de « travers »… L’esprit forcément déformé par une haine grandissante – au fil des ans – pour ce père dénaturé et par une rancoeur tenace pour cette mère bien trop passive … Cette mère et épouse qui malgré son mépris total (voire son dégoût) n’a pas eu le cran de le quitter …
Une lecture – par moment insupportable – devant autant de méchanceté et bêtise gratuites (qui semblent avoir plus ou moins « contaminé » et terriblement cabossé la descendance du Grand Santini …) Un livre choc (et autobiographique) d’un formidable auteur sur qui un père maltraitant a laissé des traces indélébiles ! Pour ma part, ce ne fut pas vraiment un coup de coeur, toutefois un très grand plaisir de lecture !
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