Il s’appelle Donatien Lachance, avec un tel nom, on peut espérer qu’il en ait…. De la chance. Oui, je sais, c’est facile, mais bon je ne pouvais passer à côté.
Ce Beau gosse à la belle tournure se voit confier par Bonaparte, pas encore empereur la lourde tache de déjouer un complot qui se...
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Il s’appelle Donatien Lachance, avec un tel nom, on peut espérer qu’il en ait…. De la chance. Oui, je sais, c’est facile, mais bon je ne pouvais passer à côté.
Ce Beau gosse à la belle tournure se voit confier par Bonaparte, pas encore empereur la lourde tache de déjouer un complot qui se tramerait contre lui par Cadoudal revenu d’Angleterre. Donatien se souviendrait de cet instant unique, quand le chevalier perdit son armure, quand le maître des batailles sembla soudain un gibier qu’on force dans son terrier. Bonaparte était l’homme de l’audace, le prince du danger, le général du risque. Aujourd’hui il avait peur : la menace était donc mortelle
Donatien se donne à corps perdu dans l’enquête, jusque dans le lit de la belle Aurore de Condé ! Cette jeune femme ne fut pas du même côté de la barricade pendant la Révolution. Petite fille du prince de Condé, elle suivit sa famille en Angleterre. Pendant ce temps Donatien fouraillait du côté des ci-devant et finit par se rallier à Bonaparte Ceci n’empêchant pas cela, l’enquête continue avec tous les moyens modernes de cette époque. Donatien remonte la filière. Les informations qu’elles soient données par les indicateurs (ils sont nombreux) ou soutirées par la torture ou par la peur, permettent d’avancer doucement jusqu’à Cadoudal. Cette enquête est émaillée de chausse-trappes, de rebondissements, de sous-terrains…. une histoire digne d’un bon feuilleton du 19ème siècle. La fin du récit, très inattendue nous rappelle que Laurent Joffrin est un brillant journaliste politique, doublé d’un bon historien. Tous les faits sont réels, Cadoudal, Pichegru, le général Moreau ont réellement existé et ont bien fomenté un complot visant à capturer ou tuer le Bonaparte et porter Louis XVIII sur le trône. La conspiration est déjouée par la police de Fouché dont fait partie notre cher Donatien (mais là, c’est de la fiction). Bonaparte ne s’y couvre pas de gloire, le commissaire sera un peu roulé dans la farine, l’Intérêt prime (tiens cela me rappelle quelque chose).
Ainsi Georges, Pichegru, Enghien, jusqu’à Bonaparte en passant par Donatien lui-même, avaient été des marionnettes dont les ficelles étaient tirées par un seul homme. Fouché l’observait avec un œil curieux. Il semblait suivre sur son visage le cheminement de son esprit.
C’est la seconde fois que Lachance apparaît sous la plume de Laurent Joffrin et gageons que nous le retrouverons. Mais ce sera la dernière fois qu’il servira le premier consul Bonaparte, car celui-ci va être sacré Empereur.
L’écriture de Laurent Joffrin est alerte, gaie. On sent qu’il aime cette période, qu’il s’est fait plaisir en écrivant ce roman historico-policier et je n’ai pas boudé le mien en le lisant. J’ai retrouvé quelques concordances avec nos actuels « monarques » qui m’ont soit amusée, soit agacée.