"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Joseph est né le 8 juillet 1919 à Paris et il en est fier. Paris ce n'est pas seulement la ville, c'est la plus grande des villes, belle de jour comme de nuit, enviée dans le monde entier, il est un titi, un petit bonhomme de sept ans, maigrelet mais robuste, on ne croirait jamais à le voir, la force qui est la sienne. ».
Joseph vit heureux entre sa mère, plumassière, sa grand-mère qui perd gentiment la boule, les copains du foot et les gens du faubourg. Mais la vie va se charger de faire voler en éclat son innocence et sa joie.De la Petite Roquette à la colonie pénitentiaire de Mettray - là même où Jean Genet fut enfermé -, l'enfance de Joseph sera une enfance saccagée. Mais il faut bienheureusement compter avec la résilience et l'espoir.Véronique Olmi renoue avec les trajectoires bouleversées, et accompagne, dotée de l'empathie qui la caractérise, la vie malmenée d'un Titi à l'aube de ce siècle qui se voulait meilleur.
Le gosse, c’est Joseph (sept ans) qui vit à Paris (près du square Richard Lenoir) avec Colette (sa mère) et une grand-mère paternelle à moitié sénile (elle a perdu ses trois fils à la guerre …) Deux sur le champ de bataille. Le troisième (le père de Joseph) à son retour du front, une « gueule cassée », frappée par la ravageuse grippe espagnole … Nous sommes en 1919.
Joseph – hélas – va brutalement connaitre le chagrin et le « déshonneur » à la mort de sa mère, une disparition dramatique que la population « bien-pensante » considère comme honteuse et qui éclabousse le petit orphelin de l’opprobre général … Suivront le placement nourricier en ferme campagnarde, le centre de redressement à la maison de la petite Roquette (pour lui apprendre à fuguer …) et d’autres endroits tout aussi sordides ! Il faudra endurer la souffrance physique et morale. La peur et le manque d’amour seront également au rendez-vous …
Un roman tragique. Belle écriture d’une Véronique Olmi particulièrement bouleversante ! Une intrigue parfois à la limite du supportable ! Les épreuves, que cet enfant de huit ans (qui peine à grandir) va avoir à traverser, seront d’une cruauté sans nom ! Année après année, Joseph touchera le fond pour mieux se relever … Mais il lui faudra affronter bien des épreuves, avant de parvenir à atteindre une forme de résilience … Poignant !
Joseph se retrouve orphelin à l'âge de 7 ans, il va rester quelques temps avec sa grand mère qui perd un peu la tête et il va finir par être rattraper par les services sociaux. Là va commencer un long parcours de mal en pis entre prison, famille nourricière et colonie de Mettray, summum de l'inhumanité.
C'est donc le parcours de cet enfant que nous allons suivre, entre horreur et petites bribes de bonheur avec toutes les incompréhensions que Joseph va avoir face à la vie. Un roman qui mêle des frais réels à l'histoire de Joseph, avec justesse et réalisme, en pointant sur la résilience et l'espoir de vivre.
Un roman, fort, bien documenté.
Le gosse - Véronique OLMI
Joseph Vasseur à sept ans. Après la perte de son père pendant la Grande Guerre, il perd sa mère lors d’un avortement qui s’est mal passé. Elevé par sa grand-mère, Joseph par sa naïveté imprudente va se retrouver auprès de l’Assistance publique.
Joseph, balloté dans une famille nourricière d’Abbeville puis dans une Colonie à Mettray va connaître une autre vie que celle de l’amour familial.
Des lignes fragiles qui nous bousculent sur le regard d’un enfant menu, attaquable et qui va exister dans un monde d’adultes.
Il va s’accrocher comme une note de musique à une partition pour se faire sa place.
Véronique OLMI arrive toujours à nous émouvoir, à écrire des lignes tendres et brisées, entrecroisées de joies et de douleurs dans un univers historique.
Un coup de cœur !
En 1926, à Paris, Joseph a sept ans quand sa maman meurt.
C'est alors l'assistance publique.
Il connaîtra la prison pour enfants et terminera son parcours à la colonie pénitentiaire de Mettray, sans jamais rien comprendre à ce qui lui arrive.
Il se forge sa carapace pour survivre.
Véronique Olmi sait bien raconter l'enfance.
Dans « La nuit en vérité » déjà elle l'avait fait avec brio.
Liouba, Bakhita, Joseph, des enfants pour qui la vie est loin d’être facile.
Elle entre complètement dans la peau de Joseph.
Mais quelle horreur cette époque !
Le pire est que ces établissements ont bel et bien existé et font partie de la face noire de notre histoire.
Il ne faisait pas bon être orphelin.en ces temps là.
Comment une vie qui avait si bien commencé quand Joseph s'épanouissait dans l'amour de sa mère et de sa grand-mère peut soudain basculer dans la pire des horreurs.
Parce que oui, être de l'assistance publique c'était une véritable horreur.
C'est dramatique de nos jours aussi, mais d'énormes avancées ont été faites même si tout est encore bien loin d'être parfait.
L'émotion que je n'avais pas ressentie avec Bakhita était bien présente avec Joseph.
J'ai aimé ce petit garçon.
J'ai aimé l'écriture qui racontait son parcours.
J'ai passé un moment dramatique et tendre à la fois avec lui.
Exceptionnel
Ma chronique : Histoire d'une enfance saccagée.
À partir de 1945 les prisons pour enfants ont été définitivement fermées, parce que des hommes courageux comme Alexis Danan ont dénoncé la maltraitance dont ils étaient victimes. Il suffisait d'être orphelin, pupille de la nation, pour se retrouver derrière les barreaux pour la moindre parole ou le moindre geste qui déplaisait au surveillant. Véronique Olmi nous saisit au cœur en évoquant ces maisons de redressement ou "maison de supplices" qui existaient il n'y a pas si longtemps. Le lecteur se dit " Ce n'est pas pensable en France au XXème siècle et pourtant ..
Joseph, "le gosse" est né en 1919. La vie ne lui a pas distribué les bonnes cartes. Il n'a pas connu son père, gueule cassée de la grande guerre, décédé de la grippe espagnole. Malgré tout, la joie de vivre règne dans la maison avec sa grand-mère et sa mère, plumassière qui travaille au Casino de Paris.Très vite sa vie vole en éclats, il se retrouve orphelin. Un énorme sentiment d'injustice s'empare du lecteur en suivant le parcours chaotique de cet enfant. Joseph subit tous les mauvais traitements infligés dans ces hospices ,"la petite roquette "et plus tard dans la maison agricole et pénitentiaire de Mettray.
Malgré la faim, le froid, le cachot, les insultes journalières, les journées de Joseph sont éclaircies par sa découverte de la musique, son désir de retrouver sa grand-mère et son attachement à Aimé, son compagnon d'infortune.
Roman poignant servi par une belle écriture. Véronique Olmi incrimine les politiques de cette époque qui, sous couvert de protection de l'enfant ont instauré un processus de démolition. On ressent le calvaire des enfants orphelins et défavorisés marqués au fer rouge par le milieu carcéral qu'ils ont connu. Heureusement avec l'arrivée du Front Populaire l'espoir de vie meilleure pointe à l'horizon.
Mais il faudra encore beaucoup de temps avant l'interdiction de ces lieux de détention pour enfants !
Un roman dur mais ô combien utile pour la mémoire et pour l'Histoire.
Joseph Vasseur, né en 1919, pupille de la Nation, aurait pu grandir au sein de ce cocon d’amour que lui offrent sa mère, plumassière et sa grand-mère . La mort accidentelle de la première et la déficience cognitive de la deuxième ouvrent à ce Titi parisien la porte du fourgon qui le conduira dans une « famille souricière » puis de nombreuses années dans les établissements de l’Assistance Publique. La Petite Roquette, Mettray, des lieux sordides où les conditions sont totalement inhumaines. Un amour non-conventionnel, une partition et sa force de caractère conjugués aux soulèvements du Front Populaire suffiront-ils à sauver Joseph ? « Il est Joseph Vasseur, descendant et représentant sur terre d’une famille de soldats, d’ouvriers, de bonnes à tout faire, de valets de pied et de plumassière, et il se jure de les représenter toujours… »
Dévoiler davantage de l’enfer de ce jeune orphelin et des milliers d’autres comme lui ne saurait dire la force de ce roman. Ce sont les mots, la délicatesse, le style de Véronique Olmi qui vont sidérer le lecteur. Sait-on d’ailleurs que la prison de la Petite Roquette, a fonctionné pour différents usages, jusqu’à sa démolition en 1974 ? Derrière le roman, la vérité est glaçante.
De la page de couverture jusqu’au point de la dernière phrase, que d’émotions, de bouleversement !
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