Ce matin-là, la femme tricotait. « J'aurais tant voulu un enfant, se dit-elle, même un tout petit ! » Mais le destin en avait décidé autrement.
Dans leur cabane, les gardiens de la grande forêt, rêvaient depuis toujours d'enfanter. En vain. Un matin, dans le pull quatre fois trop grand qu'elle avait tricoté pour oublier son chagrin, la femme découvrit un minuscule bébé. Il n'était pas plus grand que la paume de la main, rose et tout fripé. Ils le nommèrent Sylvain. En l'espace d'une nuit, Sylvain avait atteint la taille d'un enfant de deux ans. À huit ans, il avait la taille d'un jeune homme mais gardait son visage et son coeur d'enfant. Les villageois finir par le craindre, sauf Gudule, sa seule et fidèle amie.
Les hommes organisèrent une battue pour en finir avec « Le Monstre des bois ». Sylvain se réfugia dans son royaume, la forêt, à l'abri des fourches des hommes. Il s'était perché dans un arbre touffu à l'odeur si forte que même les chiens ne le sentirent pas.
Le temps passait, la forêt dépérissait, une haute ronce jusqu'alors inconnue envahissait les chemins et étouffait les arbres. Les villageois prirent conscience de leur erreur, Sylvain était l'esprit de la forêt, en le chassant, ils condamnaient la forêt.
Gudule sillonnait désespéremment la forêt à la recherche de Sylvain. Un matin, elle vit un fil accroché aux ronces prés de la cabane. Elle le suivit comme on s'accroche à un dernier espoir. Au bout du fil, elle trouva Sylvain. De retour au village,ce fut la liesse générale. La forêt, la vie et l'amour pouvaient de nouveau s'épanouir...
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