Né au XIXe siècle dans l'île Bourbon, Edmond Albius va faire l'une des plus extraordinaires découvertes...
Au XIX? siècle naît à l'île de La Réunion un garçon créole : Edmond. Ses parents aimeraient que leur fils grandisse aux abords des champs de canne à sucre, des rires plein le coeur, l'esprit entièrement libre. Le malheur en décide autrement. D'abord, il fait d'Edmond un esclave. Dans la foulée, un orphelin. Après, un garçonnet analphabète. La vie s'annonce infernale, mais l'enfant a un talent sans pareil : celui de déjouer les pronostics. Recueilli et élevé par un botaniste amoureux d'orchidées, Edmond est un prodige dès qu'il met les pieds dans un jardin. 1841. Âgé de douze ans, vif et rusé comme quatre, Edmond fait l'une des plus extraordinaires découvertes du monde : un nouveau fruit, un nouvel arôme, le plus savoureux, le plus connu, le plus aimé qui soit au XXI? siècle encore ! Le fruit le plus rare raconte les aventures rocambolesques d'Edmond, maillon d'une chaîne qui unit le Mexique, l'Espagne, la France et La Réunion, autour d'un petit fruit pas comme les autres. Et voici donc une histoire vraie, amère, délicieuse et envoûtante.
Né au XIXe siècle dans l'île Bourbon, Edmond Albius va faire l'une des plus extraordinaires découvertes...
Si j’ai eu un peu de mal au début de ma lecture de : Le fruit le plus rare ou La vie d’Edmond Albius, j’ai été ensuite emporté par la plume de Gaëlle Bélem, autrice réunionnaise. Avec un talent incroyable, s’appuyant sur des archives, elle rend justice à cet homme injustement oublié : Edmond Albius.
Sortir de l’ombre un homme qui n’a pas écrit ses mémoires n’est pas facile mais l’autrice me plonge habilement dans la vie de cette île Bourbon que nous appelons La Réunion aujourd’hui.
Dans ce XIXe siècle proche et lointain à la fois, l’esclavage est encore monnaie courante puisque Napoléon l’avait rétabli en 1802. Il faudra attendre 1848 et son abolition en France grâce à Victor Schoelcher pour que cette abomination cesse enfin. Abolir, c’est bien mais il faut appliquer cela et c’est très difficile sur le terrain comme l’histoire d’Edmond Albius le démontre très bien. À La Réunion, il fallut l’action de Sarda Garriga, commissaire général de la République, pour tenter le vivre-ensemble qui devint d’abord le vivre séparément comme le dit très bien Gaëlle Bélem.
Alors, je suis rapidement captivé par la vie de ce petit garçon qui, à Sainte-Suzanne, échoue, bébé âgé de quelques semaines, dans les bras de Ferréol Bellier-Beaumont, un veuf passionné de botanique. Ferréol craque pour cet orphelin mais c’est Elvire Bellier-Beaumont, sa sœur, qui réussit à décider Ferréol à garder l’enfant ; mais il ne peut être qu’esclave…
Avec humour et nostalgie, Gaëlle Bélem fait revivre son île au cœur du XIXe siècle. Rapidement, c’est l’exubérance des plantes qui s’impose car Edmond qui appelle Ferréol « ti père » s’y intéresse et retient tout ce que cet homme lui désigne. D’ailleurs, ce dernier nomme l’enfant « ti gâté pourri » et cela semble idyllique pour le moment.
Ils ont trente-sept ans d’écart tous les deux. Edmond a 7 ans quand il dit, en créole, qu’il veut être botaniste ; mais Ferréol affirme qu’il ne veut pas de botaniste noir mais un simple jardinier, faveur inestimable dans le contexte de l’époque. Edmond ne se découragera jamais.
Comme elle le fera à nouveau plus tard, l’autrice effectue un retour en arrière pour permettre de faire connaissance avec la famille Dejean, celle de l’épouse de Ferréol. C’est le passage que j’aime le moins car je trouve sa lecture compliquée, voire chaotique car c’est Edmond qui m’intéresse.
Je précise que les notes de bas de page sont nécessaires pour décrypter certains mots créoles ou détailler des plantes méconnues. Cela permet aussi à l’autrice d’indiquer ses sources.
Pendant ce temps, Edmond grandit. Même s’il ne sait pas lire – on n’apprend pas à lire aux esclaves – il est le seul esclave de Bellevue à pouvoir ouvrir un livre, un livre de botanique, bien sûr !
Ensuite, Gaëlle Bélem fait un crochet par le Mexique et Hernán Cortés, au XVIe siècle pour conter l’histoire de cette orchidée extraordinaire : la vanille. En 1529, le conquistador, imbu de sa personne, rapporte en Espagne des plants de vanille mais il oublie l’essentiel : la fécondation !
Eh bien, c’est ce qu’Edmond va découvrir et mettre en application et cela, Gaëlle Bélem le raconte parfaitement, détaillant les bons et les mauvais moments vécus par ce jardinier botaniste fin et observateur. Il doit faire preuve d’une persévérance hors du commun car Ferréol doute, demande des preuves pour finalement se rendre à l’évidence devant les gousses obtenues après cinq semaines, vertes comme les haricots.
Edmond n’a que 12 ans et il « apporte au monde occidental une saveur nouvelle, oubliée depuis le XVIe siècle. L’arôme vanille. » C’est là que Gaëlle Bélem livre une démonstration très imagée de la propagation d’une nouvelle. Si Ferréol revient à de meilleurs sentiments, il faut encore trouver le moyen de rendre la vanille comestible, savoureuse comme le faisaient les Aztèques. Ce sera fait et Edmond, inventeur sans brevet, premier maillon de la chaîne fait de l’île Bourbon le premier producteur du fruit le plus rare dans le monde entier.
Le fruit le plus rare ou la vie d’Edmond Albius propose une histoire vraie, certes romancée pour combler les espaces vides mais que c’est triste et bien conté dans les moments rares de bonheur comme dans les moments les plus difficiles ! Dans ce second roman que j’ai pu lire grâce à Lecteurs.com que je remercie, Gaëlle Bélem confirme un talent d’écrivaine qui me touche profondément.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/12/gaelle-belem-le-fruit-le-plus-rare-ou-la-vie-d-edmond-albius.html
Une écriture riche pour relater l'histoire du découvreur de la façon de cultiver la vanille.
Je recommande ce roman pour tous ceux qui s'intéressent à l'île de la Réunion, mais pas que...
Je connaissais l'histoire de ce jeune esclave orphelin suite à une visite du musée historique de Villèle à la Réunion.
Cette version romancée n' enlève rien au sentiment de profonde injustice, de dureté de vie pour ceux qui ne sont pas nés sous une bonne étoile et dans la bonne caste.... Il n'aura en droit qu'à très peu de compassion et ne tirera ni profit, ni reconnaissance, ni respect...de sa découverte.
Coup de cœur pour ce roman de Gaelle Belem. Une plume unique qui rend hommage à Edmond, jeune esclave et ti pourri gâté de son maître Ferréol, botaniste fortuné, qui jour après jour lui enseignera les plantes jusqu'à que l'enfant, à force de persévérance, découvre comment feconder l'orchidée afin qu'elle donne naissance à une gousse de vanille. A son affranchissement, il deviendra Edmond Albius qui malgré la reconnaissance de sa découverte restera dans la misère tandis que les producteurs de vanille s'enrichiront sur sa découverte.
19 ème siècle à la Réunion, au temps de l'esclavagisme. Ferréol est propriétaire terrien et comme tous les autres, fait travailler des esclaves. C'est aussi un botaniste passionné qui cherche l'orchidée la plus rare. Quand sa femme décède, il déprime et sa soeur lui offre un bébé noir, Edmond, orphelin. Celui-ci détourne de ses pensées macabres. Il ne lui apprend pas à lire (c'est quand même un esclave) mais il lui enseigne tout son savoir en matière de plantes. Edmond s'intéresse, c'est un enfant intelligent et sa vie n'est finalement pas celle d'un esclave. A 12 ans, il fait une fabuleuse découverte : comment féconder le fruit le plus rare qui sera quelques années plus tard cultivé par tous à la Réunion et arrivera dans tous les plats sucrés d'Europe. Sera-t-il reconnu un jour à sa juste valeur ou restera-t'il l'esclave noir ? L'heure de liberté arrive pour ces esclaves. Cela changera-t'il quelque chose pour Edmond ? C'est avec ces questions que l'autrice réussit à nous entraîner.
Un magnifique roman, poétique, très bien écrit, émouvant et qui méritait bien son prix littéraire.
La gousse de vanille, tout le monde connait son goût et sa douceur. Quant aux mystères de sa pollinisation, c’est plus complexe
La fleur de vanille, originaire du Mexique, est pollinisée par une petite abeille endémique du pays, l’abeille Mélipona. Sans fécondation, de la fleur de Vanille, pas de fruit.
Lorsque la fleur de Vanille arrive sur l’île Bourbon, on la cultive comme une orchidée qui ne donne pas de fruit car personne n’a encore percé le mystère de sa pollinisation manuelle.
C’est cette histoire incroyable et rocambolesque que nous raconte Gaëlle Bélem, originaire de cette île de la Réunion
Nous sommes au XIXe siècle et l’esclavage n’a pas encore été aboli. Edmond Albius, orphelin dès sa naissance, est élevé par son maître Ferréol Bellier Beaumont, un botaniste et scientifique passionné d’orchidées. Mieux traité que les autres esclaves, Edmond suit son maitre partout dans le jardin et les serres et, très vite, se passionne pour la botanique, et, ne sachant ni lire ni écrire, il retient tout.
« Edmond a selon son maître, ce qui vaut mieux que la science, l’expérience. Les connaissances passent de la bouche de l’un à la tête de l’autre qui, s’il ne connaitra jamais les quatre opérations arithmétiques, n’en a pas moins une mémoire d’éléphant. »
Il a à peine douze ans lorsqu’il découvre comment polliniser manuellement la fleur de vanille en mettant en contact l’organe mâle et l’organe femelle. Jusque-là, toutes les tentatives avaient échoué.
Edmond se rêve botaniste comme son « ti père » Ferréol. Hélas ! Il est noir, orphelin et esclave, son destin est d’être jardinier.
Grâce à sa découverte, l’île Bourbon se lance dans a commercialisation de la gousse de vanille qui va s’imposer sur toutes les tables du monde.
« Pour le moment, Edmond n’est qu’un inventeur sans brevet grâce à qui l’île Bourbon devient le premier producteur du fruit le plus rare du monde entier. »
Cette culture va s’intensifier d’années en années jusqu’à rapporter autant que le sucre de canne. Mais Edmond dans tout ça ? Il est affranchi en 1848 et choisi de s’appeler Edmond Albius. Mais la reconnaissance qu’il espère pour sa découverte tarde à venir.
L’auteure a su nous plonger dans la culture et la vie quotidienne des habitants de l’île Bourbon en ce début du XIXe siècle. D’une plume alerte et pleine de malice, elle nous conte le destin incroyable et méconnu de ce jeune esclave devenu libre mais qui n’a pas eu la célébrité attendue. Bien documentée en s’appuyant sur des lettres et des ouvrages de botanique, cette biographie laisse aussi la part belle à l’imaginaire de l’auteure pour reconstituer ce qu’a pu être la vie d’Edmond.
Je remercie Les éditions Gallimard et Lecteur.com pour cette passionnante découverte.
Alors qu’un cyclone vient de passer sur l’île Bourbon, ancien nom de l’île de La Réunion, Elvire, dans une énième tentative pour lui rendre le sourire, remet à son frère, Ferréol Bellier Beaumont, veuf inconsolable, passionné de botanique et grand propriétaire terrien à Sainte-Suzanne, un orphelin noir âgé de quelques semaines. Il s’appelle Edmond, est né en 1829 sans que l’on sache la date exacte de sa naissance, de parents esclaves. Mélise, sa mère, propriété de Mademoiselle Elvire, est morte lors de l’accouchement. Il aura un patronyme bien plus tard, après l’abolition de l’esclavage, en 1848 : Albius, qu’il a choisi lui-même.
Si Ferréol hésite en voyant ça, sous-entendu ce bois d’ébène, paquet vivant de tracasseries manifestes, il a le pressentiment d’un possible pansement sur ses plaies mal cicatrisées, une sensation de seconde chance, et le garde.
Ferréol, ce botaniste amoureux d’orchidées, promène le petit enfant dans une brouette, dans son jardin et dans sa vaste pépinière. « C’est une immense kermesse de parfums et de couleurs, bruissante d’abeilles, qui bat son plein autour de la brouette qui transporte Edmond. »
C’est ainsi que l’enfant découvre la botanique et la genèse des plantes. Bien qu’analphabète, il désigne bientôt les plantes dans le jargon scientifique des Linné et Jussieu comme le dira plus tard Volcy-Focard.
Et c’est en 1841, âgé de douze ans, après avoir fait maints essais, qu’Edmond découvre le geste de pollinisation de la fleur du vanillier qui permet la production de gousses. Il vient de faire une découverte révolutionnaire : un nouveau fruit, un nouvel arôme !
Dans Le fruit le plus rare, Gaëlle Bélem retrace la vie d’Edmond Albius, un esclave pas comme les autres, tout en brossant un tableau humain et social du XIXe siècle sur l’île Bourbon avec au cœur du récit, ce lourd passé colonial et l’esclavage qui ne sera aboli que le 20 décembre 1848.
Elle décrit avec un tel talent le sublime jardin de Ferréol, qu’il entretient avec tant d’amour et de passion, qu’il est impossible de ne pas être envoûté et enivré par les parfums et les couleurs de cette flore luxuriante, tout comme elle sait, ensuite, nous faire saliver avec les fameux cannelés ou encore les succulents pasteis de nata.
Il est intéressant de voir que d’une dizaine de kilos de vanille exportés en 1848, l’île Bourbon est passée, dès la fin du XIXe siècle, à deux cents tonnes !
Avec une recherche bien documentée, elle parvient à redonner vie à ce personnage oublié, que pour ma part, je ne connaissais pas. Un autre personnage est indissociable d’Edmond, il s’agit de Ferréol, souvent difficile à cerner, mais en quête d’amour lui aussi.
J’ai suivi avec curiosité et grand intérêt cet enfant passionné de botanique, épris d’amour pour sa mère morte, qui se prend à rêver de faire donner des fruits au vanillier jusqu’à ce que, à force d’essais et d’obstination, il y parvienne.
Le récit est émaillé d’expressions créoles, le rendant très vivant.
Malheureusement, cette histoire vraie, envoûtante, délicieuse à certains moments laisse un goût amer.
Si certains grands propriétaires se sont enrichis, Edmond, lui, bien qu’affranchi à l’âge de dix-neuf ans, va vivoter, trouvera quelque temps l’amour auprès de Marie-Pauline, avant de s’éteindre dans la misère le 9 août 1880, à l’âge de 51 ans.
Avec ce deuxième roman, Le fruit le plus rare, Gaëlle Bélem réhabilite en quelque sorte Edmond Albius, cet ancien esclave devenu un botaniste exceptionnel en découvrant le processus de fécondation manuelle de la vanille Bourbon, resté dans l’ombre trop longtemps et on ne peut que l’en remercier !
(À noter que ce n’est qu’en 1981, que la municipalité de Sainte-Suzanne a érigé une stèle sur le lieu de naissance d’Edmond Albius à Bellevue et qu’une statue en bronze de celui-ci se dresse depuis 2004 au cœur d’un mémorial sur l’esclavage, reconnu comme crime contre l’humanité.)
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/02/gaelle-belem-le-fruit-le-plus-rare.html
Vous aimez les desserts doucereux, les parfums envoûtants avec cette subtile substance qui fait saliver les babines et flancher l’odorat ? Mais connaissez-vous son origine ? Cette vanille bourbon née à l’île de La réunion grâce à un jeune garçon : Edmond Albius. Englouti dans les oubliettes de l’histoire, Gaëlle Bélem le fait revivre par sa plume et lui offre un goûteux hommage à la gloire du plus exquis des arômes.
Ile de la Réunion, 1829, naissance à Sainte-Suzanne d’Edmond avec une double peine : esclave et rapidement orphelin. Analphabète, son malheur s’adoucit lorsqu’il est recueilli par le planteur de canne à sucre Ferréol Bellier-Beaumont et passionné de botanique. Veuf, sans enfant, il suspecte un talent naissant dans le tout jeune enfant. Il a acquis une bouture de vanillier lors de son apparition dans l’ile dix ans plus tôt mais impossible de le multiplier. Attentif à la science du propriétaire terrien, le jeune Edmond va développer un sens extraordinaire autour des plantes et découvrir – à seulement douze ans - comment féconder manuellement la fleur à l’aide d’une aiguille. Hélas, un sombre destin va rattraper le prodige…
Il aura fallu cent ans pour qu’une plaque commémorative soit apposée à Sainte-Suzanne et ce n’est qu’en 2004 qu’une statue sera érigée. La Réunionnaise Gaëlle Bélem revient avec maestria sur la destinée de cet être oublié qui, pourtant, a révolutionné la gastronomie mondiale. Tout en faisant honneur à la langue française avec une fine écriture, elle narre un chapitre de l’histoire de l’île de la Réunion, dénué de clichés ou sempiternelles cartes postales, raconter l'esclavage sans tomber dans la haine et savoir poser ces touches de romanesque qui manquent tant à la littérature contemporaine française .
Gaëlle Belem fait partie de cette congrégation des "raconteurs d'histoire", ces gens de lettres qui n'écrivent pas en se regardant mais en portant leur regard sur les autres.
Dès son deuxième roman, Gaëlle Belem sait déjà se renouveler : après "Le monstre derrière la porte" elle embarque le lecteur dans une histoire totalement différente. Seule l'âme de l'encre est semblable. Gaëlle Bélem, vous n'êtes pas une autrice. Vous êtes une écrivaine. Une talentueuse écrivaine.
Le Domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2023/12/une-noisette-un-livre-le-fruit-le-plus.html
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