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Ce qui m’a frappé lorsque j’ai ouvert ce recueil de haïkus, ce sont les peintures d’Anne Weulersse qui émaillent les textes. Des peintures dans des tons de brun, de gris et de noirs qui soulignent l’âpreté, l'amertume des mots. Ça claque, ça coupe et on n’en sort pas indemne.
« L’eau coupante
comme un rasoir
seulement plus lente. »
La mort s’invite dans cette lente incertitude où le corps ne donne pas une impression de plénitude. La vie lourde à porter suinte dans chaque vers.
« Arrive le moment indécidable
où vivre
n’est plus qu’un cri »
Poésie concise, lapidaire et minérale. Les corps se frottent au sable, aux pierres, au verre qui nous évoquent cette dureté, cette souffrance de vivre.
« Froissement de l’argile
sur mes yeux
paupières minérales »
Cette forme laconique du poème avec pléthore d’infinitifs agit comme un cri jeté au visage du lecteur. On a le souffle coupé.
« J’ai froid de vivre » dit le poète et si son propos nous glace, sa poésie nous fascine et nous émeut.
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