"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un tueur de pédophiles, un crash d'avion, un meurtre, une exécution et des vieux secrets qui remontent à la surface.
Depuis la mort de sa fille, la vie de Tuco, ancien flic, n'est peuplée que de combines foireuses et de fréquentations peu recommandables. La disparition soudaine du Colonel, son père, va venir bouleverser son quotidien et sa carapace d'antihéros solitaire.
Depuis sa maternité récente, Claire, commissaire, remet en question sa motivation professionnelle et s'interroge sur les risques inhérents à sa fonction. Reprendre du service avec une enquête sur un tueur de bourreaux d'enfants ne va pas améliorer les choses.
Pour ces deux anciens coéquipiers, embarqués malgré eux dans une enquête sombre et complexe, qui de la vie ou de la mort va l'emporter dans un dernier duel ?
Ben Choquet ne m’était pas un auteur inconnu puisqu’à l’occasion de ma précédente participation au Prix des Lecteurs des Librairies Club j’avais eu l’occasion de le découvrir avec « Vengeances et mat ». Il avait eu l’originalité de me balader dans la ville de Charleroi, une cité oubliée des autres auteurs (peut-être me direz-vous à raison) mais c’était marrant de trouver dans un livre des endroits que je connaissais.
Dans « Le dernier truand », l’action se déroule encore une fois dans cette ancienne ville minière et industrielle de Wallonie. Le roman est divisé en quatre parties qui sont abordées par les deux principaux personnages : Tuco, un ancien flic torturé qui vient de perdre son père et Claire, une commissaire de police qui retourne au travail après un congé de maternité. Alors que dans un premier temps, on penserait qu’ils n’ont plus rien en commun mais leurs destins vont se voir entremêlés.
J’ai été agréablement surprise par la disparition des choses qui m’avaient fait tiquer dans « Vengeances et mat ». Un simple exemple : l’écriture est bien mieux travaillée et plus complexe. Alors que celle-ci m’avait semblée un brin simpliste, elle m’a parue ici plus aboutie et plus agréable à lire par sa fluidité.
Ensuite, alors qu’on était parfois plus dans un roman d’aventures qu’un véritable thriller pour « Vengeances et mat », là on est en plein polar noir pur et dur, comme je les apprécie. Le thème de la vengeance refait son apparition mais j’ai plus aimé la manière dont il était abordé.
En faisant le choix d’utiliser deux protagonistes différents pour introduire les parties de l’histoire, Ben Choquet a parfaitement fait transparaître d’abord leurs émotions mais surtout, leurs langages et leurs façons d’aborder les choses.
Le choix d’intituler ses chapitres par quelques phrases de paroles de chansons a cette petite originalité qui a directement attiré mon attention.
Quant au fait que certains lecteurs diront que les personnages sont récurrents, c’est vrai. Maintenant, je peux vous certifier que ce n’est absolument pas nécessaire d’avoir lu les deux précédents livres (je n’ai d’ailleurs pas lu le tout premier). Par contre, sans vous en dire plus, je vous invite à lire « Vengeances et mat » qui est précédemment paru et ensuite, de lire « Le dernier truand », vous aurez une très bonne surprise, je pense. En tout cas, vu que je ne lis pas les opinions des autres lecteurs avant de commencer un bouquin ou de rédiger mes chroniques, je m’en félicite car cela a été ainsi mon cas !
Bref, vous l’aurez compris : j’ai bien plus apprécié cet opus que son précédent. Alors que j’avais laissé passer certaines « erreurs » de jeunesse dans l’écriture (notamment, au point de vue du style) de l’auteur, même si j’ai été plus « sévère » du fait que ce n’était plus son primo ou second roman, elles ont été intelligemment corrigées permettant ainsi d’inspirer un polar noir que j’ai beaucoup aimé !
Le moins que l’on puisse dire c’est que Tuco est un personnage assez hors du commun. En effet depuis un drame familial il y a quelques années, celui-ci a entamé une longue descente aux enfers et désormais notre dernier truand, ancien flic de son état reconverti en détective privé, n’a plus aucune limite. Or, sa famille est de nouveau touchée par la mort soudaine du Colonel, son père, avec qui il n’avait plus vraiment de lien et qui pourtant lui laisse en guise d’héritage une mystérieuse (et dangereuse) affaire à régler…
Le livre est articulé en 4 parties qui alternent entre les points de vue de Tuco et de Claire, une commissaire de retour dans son unité après son congé maternité et qui connaît bien Tuco pour avoir travaillé avec lui dans le passé.
Une chose est sûre, entre une vieille histoire de crash d’avion qui refait surface et un héro de l’ombre qui fait justice lui-même en exécutant des pédophiles... nos 2 héros vont avoir fort à faire !
Je dois bien dire que l’on rentre assez vite dans l’histoire et que j’ai apprécié la construction du livre avec l’alternance des points de vue et les chapitres courts. Maintenant, je ne ne peux pas dire que j’ai particulièrement aimé. Tuco est un personnage très intéressant mais son côté borderline est trop caricatural. J’ai beaucoup plus apprécié le personnage de Claire. J’ai regretté qu’ils n’interagissent pas plus ensemble dans cette histoire et c’est très certainement ce qui m’a manqué.
L’écriture est fluide avec un mélange de violence et d’humour souvent au second degré. Le suspense est bien entretenu et le rythme soutenu dans ce polar très noir.
Luco, personnage sombre et tourmenté est parti en vrille après le décès de sa petite fille de 3 ans et le divorce qui a suivi. C’est l’anti héro par excellence, il entretien la noirceur et la violence du récit. Sa vie n’est qu’une succession de beuveries puis de violence après le décès de son père « le Colonel ». Une équipe de tueurs est en effet à ses trousses, il va devoir tenter de rester en vie, protéger ses proches et trouver les raisons de cet acharnement à son égard.
En parallèle, nous suivons Claire, commissaire et ex coéquipière de Luco qui revient après son congé maternité et se voit chargée de l’enquête sur un sérial killer de pédophiles.
Les protagonistes de ce polar ne sont pas des super héros, ils trainent tous leurs casseroles et sont des cabossés de la vie qui tentent tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau.
Ce polar est agréable à lire, même si les premières pages sont déstabilisantes pour qui, comme moi, n’a pas lu le premier opus « Vengeance et mat », on a l’impression de tomber dans une histoire commencée sans nous. C’est perturbant mais pas insurmontable.
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