La septième édition des explorateurs de la rentrée ? Des débats riches, des échanges nombreux, une équipe sensationnelle
Merci pour cette chronique qui donne envie de voir le dernier grenadier du monde et de se laisser porter….
Mouzaffar, officier supérieur des Peshmergas, n’a jamais connu son fils qui n’avait que quelques jours au moment où il sauve la vie de son meilleur ami, célèbre chef révolutionnaire kurde. Cette action lui vaut vingt et un ans de captivité à l’isolement dans le désert.
Quand il retrouve la liberté, il s’embarque pour un voyage dans le champ de mines qu’est devenu son pays, qu’il ne reconnaît plus. Un voyage, à la recherche de son fils, dans les histoires de ses amis et leurs secrets. Il va y découvrir l’existence de trois fragiles grenades de verre, qui le guideront dans sa quête, écouter chanter deux sœurs énigmatiques et fortes, apprendre l’histoire cruelle de la “guerre des charrettes” du bazar et de leur jeune Maréchal. Comprendre jusqu’où peut aller la trahison des puissants et l’insoutenable douleur de la guerre. Un voyage qui l’amène à faire ce que des milliers d’autres ont fait avant lui : traverser la Méditerranée, pour aller en Europe.
Dans ce texte magnifiquement poétique, Mouzaffar apprend à écouter le désert, le vent et le sable qui sont ses seuls interlocuteurs pendant sa captivité. Mais le retour à la réalité se fait aussi par un récit plein de maisons enchantées, de personnages fantastiques et touchants, qui emportent le lecteur dans un autre Orient. Toutefois entièrement impliqué dans l’époque moderne.
La septième édition des explorateurs de la rentrée ? Des débats riches, des échanges nombreux, une équipe sensationnelle
Avant même de parler de ce roman, je voudrais remercier Lecteurs.com de me l'avoir adressé dans le cadre du Cercle livresque, tant le plaisir de lecture qu'il m'a apporté a été intense et inattendu .
Ce plaisir a d'abord été pendant les 50 premières pages un plaisir esthétique lié à la musicalité de l'écriture, à la puissance incantatoire des phrases basées sur des reprises, qui comme des vagues successives me transportaient dans un univers à la fois étrange et étranger : celui d'un conte oriental aux récits enchâssés et empreint d'un merveilleux ancré dans la réalité des événements politiques du Kurdistan irakien dans les années 1990 .
Puis je me suis sentie rapidement prisonnière de ce récit.
Alors je me suis intéressée aux faits et aux personnages.
J'en ai établi une fiche pour me repérer parmi leurs identités aux sonorités « exotiques », ce qui m'a alors permis de goûter l'entière saveur de ce roman, celle d'un récit de vie dont le destinataire n'est pas seulement le lecteur mais avant tout les compagnons d'exil du narrateur Mouzaffar Souhbdam, qui libéré après 21 années d'enfermement dans le désert, n'a de cesse de retrouver son fils Saryas Soudham qui n'avait que quelques jours quand Mouzaffar a été fait prisonnier.
Chaque soir Mouzaffar , « l' homme venu du sable qui se perd sur la mer sur un bateau de réfugiés » ballottant sur les flots et rêvant d'aborder les rives de l'Occident, relate un épisode de sa longue et incessante recherche. Recherche rendue d'autant plus difficile qu'il existe 3 Saryas Soudham aux parcours et aux destins bien différents, ce qui amène lecteur à pénétrer différentes couches de la société kurde et à mieux saisir les enjeux politiques de cette région « grand pays touché par la peste »
C'est un roman dense, un roman de secrets puis de confessions.
C'est un roman riche qui transcende le récit politique en ouvrant des portes sur l’imaginaire, sur le rêve, Comme le grenadier aux pouvoirs magiques, le roman s'est construit «à la lisière de deux royaumes, le royaume de la vérité et le royaume de l'imagination, la terre de la réalité et le ciel des contes »
C'est un roman magnétique au Verbe enchanteur.
Sous l'aspect d'un conte oriental, il constitue une parabole. Si j'ai apprécié la réflexion qu'elle propose sur l'engagement politique, la notion de liberté, si j'ai été sensible aux interrogations sur les thèmes de la paternité, la fraternité, la loyauté, j'ai été frappée par la profondeur humaine de l'ouvrage, profondément émue face aux personnages devenant de plus en plus attachants à mesure de la lecture, bouleversants dans les derniers épisodes. Difficile d'oublier « les enfants de braise »......
Un roman qui plusieurs jours après avoir été fermé, poursuit encore encore en moi ses vibrations .
« Je sus dès l’aube qu’il avait fait de moi son prisonnier. Dans un palais au milieu d’une forêt cachée » Dès la première phrase, le ton de ce livre étrange est donné. L’histoire oscille entre réalité et conte, mêlant l’histoire politique du pays de l’auteur, le Kurdistan Irakien, et le récit métaphorique d’une quête, celle du fils.
Mouzaffar Soubhdam est le narrateur de cette étrange histoire. Après 21 ans d’emprisonnement au milieu du désert, le voilà à nouveau l’otage d’un homme étrange qui a été son officier dans l’armée. Pourtant, il n’aura de cesse de retrouver son fils, Saryas Soubhdam, né juste avant son emprisonnement et qu’il n’a pas connu. Cette quête va nous mener à de nombreuses rencontres dans tout le pays et nous fera découvrir cet étrange arbre au sommet d’une montagne, le dernier grenadier du monde Alors que certains personnages sont bien réels, d’autres semblent tout droit sortis de contes orientaux comme les mystérieuses sœurs Spi, toujours vêtues de blanc, et qui ont fait le vœu de ne jamais se marier et de chanter ensemble jusqu’à leur mort. Le chemin de chacun des personnages finit tôt ou tard, par croiser celui des sœurs à la voix enchanteresse. Elles sont là pour consoler, et pleurer les morts.
D’autres personnages curieux traversent ce récit onirique comme Mohammad Delchoucha, le jeune homme au cœur de verre, amoureux des sœurs Spi et qui voulut vivre dans une maison de verre. II incarne la fragilité dans un monde violent.
Plus réels sont les petits marchands de rue avec leurs charrettes, et que fédère Saryas Soubhdam.
Dans le registre du merveilleux, trois grenades de verre émaillent le récit. Le verre, symbole de fragilité, de pureté dans un pays corrompu, est omniprésent dans le récit qui parle de “ garçons de verre, dans un pays de verre, qui vécurent à une époque de verre”.
On retrouve à plusieurs reprises le dernier grenadier du monde qui a donné son titre au roman. On lui prête des pouvoirs magiques, il guérirait même de la cécité croit l’un des personnages, aveugle de naissance. « C’est un arbre divin…divin » « Le soir où je vis le dernier grenadier du monde, il me fut ensuite impossible de parler pendant un long moment »
Le grenadier ainsi que son fruit sont omniprésents dans l’histoire, peut-être faut-il y voir la symbolique de ce fruit qui symbolise la fécondité, la richesse et même l’immortalité.
Il est parfois difficile de suivre ce récit, très long, sinueux et aux personnages nombreux, lorsque, comme moi, on connait peu l’histoire sanglante et répressive du Kurdistan Irakien qui a connu plusieurs guerres civiles.
L’écriture est belle, empreinte d’une poésie parfois ésotérique. Je pense qu’il y a plusieurs niveaux de lecture, on peut chercher à comprendre ce qui se cache derrière chaque métaphore ou bien, ce que j’ai fait, se laisser porter par le flot envoûtant de ce conte cruel. Parfois, j’ai eu du mal à rester dans l’histoire, et certaines longueurs et redondances m’ont gênées.
Malgré une lecture qui peut se révéler ardue, ce roman est un conte allégorique d’une grande puissance.
Club des explorateurs 2019
Je referme ce livre étourdie, secouée. Comment ne savais-je pas ? Comment n’avons-nous pas su ? Et malgré cette souffrance distribuée goutte à goutte, Bakhtiar Ali écrit son pays, le Kurdistan, tel un poète. C'est un chant langoureux et terrible.
Mouzaffar Soubdham est resté longtemps emprisonné dans le désert, il a appris le langage du sable. Un jour pourtant, son ami de toujours Yakub Snawbar, le seul qui lui ait écrit durant ses années d'enfermement vient lui dire qu'il est libre. Mouzaffar n'aura plus qu'une idée dès lors : retrouver son fils .
J'ai suivi la voix du sage Mouzaffar comme un chant magnifique: "parler avec le sable c'est ne jamais attendre les réponses, c'est parler et écouter l'écho, un écho que la terre emporte...". Chaque page est un poème, les mots s'envolent, ensorcellent et touchent au plus profond de notre être :" Nous étions quatre aveugles ... puis nous nous assîmes au beau milieu de cette plaine nue, oubliée, déserte, et nous nous mîmes à pleurer abondamment."
On avance on parcourt le chemin de la vie aux côtés de Mouzaffar le conteur, le philosophe, le poète, le sage. Il nous fait traverser son pays et on découvre, le coeur déchiré, ce qu'il en reste. La poésie des mots fait parfois plus qu'un long discours politique. Ici transportée par les phrases lyriques du narrateur, j'ai tourné les pages de cette histoire, de l’Histoire, en souhaitant un monde meilleur.
Alors si vous passez dans ces contrées lointaines, arrêtez-vous au pied du dernier grenadier du monde et vous entendrez les pactes de ceux qui veulent rêver.
Merci pour cette chronique qui donne envie de voir le dernier grenadier du monde et de se laisser porter….
Club des Explorateurs de la rentrée 2019 --- avis complet
Tout démarre à la première personne, celle de Mouzaffar, officier supérieur peshmerga, côté Kurdistan irakien. Il a passé vingt et un ans dans une prison perdue dans le désert, et finit par être libéré par celui-là même qu’il avait sauvé des années auparavant. Il part aussitôt à la recherche de son fils qu’il n’a connu qu’à sa naissance. Commence un voyage à travers ce pays ravagé par la guerre, les années de combat en Irak pour les droits des Kurdes ne laissant que des ruines et des populations réfugiées.
Les premières pages sont d’une beauté saisissante dans leur façon de décrire l’enfermement mental et physique des ces vingt-et-un ans de prison. Les mots sont d’une poésie rare et ont forcé mon admiration, comme ici, par exemple : « Une nuit, j’ai été réveillé par la lumière de la lune dont les rayons illuminaient ma prison de façon telle que je voyais tout comme en plein jour. Cette lumière m’a donné la force de ne penser à rien d’autre qu’à la voûte céleste. Ça faisait longtemps que j’étais mort. »
Puis le roman bascule dans l’imaginaire du conte oriental. Le voyage de Mouzaffar pour retrouver ce fils se fait à travers des histoires quasi fantastiques, des personnages irréels. Il y a même un arbre magique, le grenadier du titre, sous lequel on ne ressent que quiétude, un arbre de la proximité avec le ciel, quel que soit le sens que l’on accorde au ciel.
Si je maîtrise bien l’onirisme littéraire japonais, je ne suis que peu connaisseuse des codes du conte oriental. Forcément déroutée, je me suis laissée porter par la beauté des mots de Bakhtiar Ali, acceptant de ne pas tout saisir à une intrigue montée en spirale, faite de flux et reflux. Comme si on entrait dans ce livre par plusieurs portes, avec derrière chacune, un récit intérieur qui permet de pénétrer de plus en plus profondément dans le cœur du roman. Après tout, cela m’arrive souvent de refermer un Haruki Murakami ou un Yoko Ogawa sans avoir tout appréhendé de façon rationnelle.
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Club des Explorateurs de la rentrée 2019 --- avis après 100 pages
Après cent pages, ce roman est tout aussi mystérieux et déroutant que son titre.
Tout démarre à la première personne, celle de Mouzaffar, officier peshmerga qui vient de passer 21ans de captivité et d'isolement. Il retrouve la liberté et part à la recherche de son fils.
Tout est étonnant dans ce début, déroutant surtout, entre parabole et réalité, poésie et conte, même si on sent planer la douloureuse réalité du Kurdistan irakien.
**** Explorateur de la rentrée littéraire****
Mouzaffar est un ancien combattant de la révolution Kurde qui a écopé de vingt-et-un ans de prison pour avoir sauvé la vie de son ami Yaqub, principal dirigeant de ladite révolution. Ses années d’emprisonnement lui ont laissé le temps de mûrir son projet : retrouver son fils. Mais, le monde qu’il a connu il y a plus de vingt ans, et le monde de sa sortie sont diamétralement opposés, de nombreux changements sont intervenus tant dans le paysage que dans l’esprit des hommes. Parviendra-t-il à préserver cette pureté d’âme face à la nouvelle voûte céleste qui l’attend ?
J’ai tout de suite été emballée par les premières lignes de ce roman. La plume de Bakhtiar Ali est d’une délicatesse telle qu’elle vous subjugue en un paragraphe. Elle me fait songer à celle de Yasmina Khadra, qui allie récit de vie et vérité avec beaucoup de douceur et de travail linguistique. Les premiers chapitres m’ont emplie d’une agréable sensation « d’étrangeté », ils m’ont intriguée, m’ont donné envie d’en savoir davantage et de poursuivre ma lecture.
L’auteur prend le temps d’interpeller son lecteur (« [ses] amis »), de faire des pauses, de lui remémorer le récit et l’objectif de son personnage principal tout en instaurant un suspens qui lui est propre. Il use de la deuxième personne du singulier lorsqu’il explique un fondement philosophique, un procédé qui instaure d’emblée une intimité et brise les barrières qui pourraient potentiellement s’ériger entre le nouveau lecteur et l’auteur. Il glisse dans son récit une morale, il discute de l’Homme dans son ensemble rendant ses propos plus universels.
Il y a un appel à la tolérance, à l’entraide, à la compréhension de cette autre soi-même, ce « loup » qui nous ressemble tant et que nous devons apprivoiser pour faire ressortir ce qu’il y a de meilleur, de pur. La foi est ce qui fait vivre les hommes, l’espoir de croire en ce qui est juste et absolu. Les paraboles dont use Bakhtiar Ali, notamment celle du dernier grenadier du monde, tendent à donner au lecteur une vision plus large de l’engagement et l’incitent à ôter les œillères qui lui masquent la vérité, à s’ouvrir au monde et à faire enfin abstraction du conditionnement dans lequel la société l’élève.
Cependant, j’ai trouvé le récit par moment décousu, avec pas mal de va et vient entre le passé et le présent, et beaucoup d’informations parfois difficiles à assembler, rendant le lien entre les différentes histoires délicat. Le Dernier Grenadier du monde n’est pas un récit qui se lit d’une traite, non, il faut le poser, s’interroger sur son sens, sur le sens des mots adoptés par l’auteur, puis reprendre sa lecture, doucement, sans précipitation.
Les origines de la révolution qui opposa les peshmergas (combattants Kurdes) et les Irakiens dès 1961 n’est pas narrée de façon explicite, on ne nous abreuve pas de notions historiques mais plutôt de parcelles d’histoire avec beaucoup de sous-entendus. Aux lecteurs, donc, d’avoir une base culturelle sur ce conflit. Je pense qu’une brève introduction ou un préambule relatant le contexte historique de cette demande d’indépendance aurait été bienvenus.
Au niveau des protagonistes, on retiendra Mouzaffar Soubhdam, ses trois fils prénommés Saryas, le chef révolutionnaire Yaqub Snawbar, les sœurs Spi et Mohammad Delchoucha. De nombreux autres personnages font irruption dans le récit et détiennent un rôle clé dans la quête du père parti à la recherche de son fils et de la vérité. Chacun d’entre eux a une histoire à narrer et des dont chacun peut tirer parti. Lorsqu’il se trouvait en prison, une nouvelle forme de liberté s’est présentée à Mouzaffar : la liberté de l’esprit. Il a vécu vingt-et-un an loin de la guerre et de toutes ses atrocités, et c’est au travers de son périple qu’il va découvrir ce que sont devenus et ce qu’on fait les hommes. Les esprits meurtris et les morts vont se révéler à lui et, de par son innocence, il va nous faire découvrir et faire découvrir au diverses personnes qu’il rencontre une vision plus pure, plus empathique de la vie. Ce fils qu’il recherche, ce Saryas aux multiples visages, peut se trouver en chacun de nous, en chaque homme.
En définitive, ce roman est aussi intrigant et mystérieux qu’introspectif et fluide. La plume de Bakhtiar Ali est captivante, je ne dirais pas qu’elle nous dépayse, mais elle nous berce tout en ayant une portée très philosophique, très ludique et critique sur les priorités des hommes. Elle est une petite gourmandise acidulée qui sait frapper là où on ne l’attend pas tout en restant très digne, très poétique. A la lecture, nous restons sur un nuage qui nous permet de voir les choses avec un peu plus de recul sur le sens de la guerre, sur la tolérance, sur le don de soi. Bien sûr quelques longueurs alourdissent certains passages, mais la sensibilité et la sincérité qui ressort de cette narration sont touchantes et méritent qu’on s’interroge sur la portée de ce conte contemporain.
**** Rendez-vous de la page 100 ****
Le dernier grenadier du monde mêle lyrisme et récit à l’instar des contes orientaux. Nous entamons le récit avec Mouzaffar, un prisonnier de guerre qui se voit libérer par son ami d’enfance vingt-et-un ans après son emprisonnement. Sa peine lui a appris à dissocier le désir et le besoin et aujourd’hui il n’a plus qu’une chose en tête : retrouver son fils Saryas Soubhdam.
Entre philosophie et poésie, ces premières pages dignent d’un roman de Paolo Coelho nous fondent dans un univers à la fois féérique, difficilement palpable, et réalité de vie. Beaucoup de mystères entourent ces premiers chapitres, des mystères qui nous font nous sentir à la fois curieux, admiratif et impatient.
Explorateurs de la rentrée littéraire 2019
Impossible, je pense, de résumer ce livre dont la force et la singularité résident dans l’atmosphère particulière et dans l’espèce de mystère qui entourent ce récit. Il faut simplement accepter de se laisser embarquer dans un conte à la fois magique et cruel.
Mouzaffar Soubhdam vient de passer vingt et un ans en captivité. Cet officier des Peshmergas, presque totalement brisé par cet enfermement n’a plus qu’une volonté : retrouver son fils, Saryas, âgé de quelques jours lorsqu’il a été emprisonné et qu’il n’a jamais connu.
Commence alors une quête qui le mène à travers le pays et qui lui fait croiser de nombreux personnages.
On trouve dans ce récit un jeune homme au cœur de verre qui meurt d’amour, deux sœurs énigmatiques aux cheveux d’une longueur infinie et liées par un pacte qui leur interdit de se marier, un arbre mystérieux et plein de force - le dernier grenadier du monde, trois fragiles grenades en verre, deux Saryas aux destins différents.
Je dois l’avouer, certains passages m’ont perdue et j’ai parfois eu du mal à faire le lien entre tous les personnages et les histoires des uns et des autres.
Mais globalement ce conte fantasmagorique m’a transportée dans un univers inconnu, au cœur d’un Kurdistan rongé par la guerre. Au milieu de ces combats émergent des personnages fabuleux et détenteurs d’espoir qui ne renoncent pas.
J’ai aimé, même si je ne les ai pas totalement comprises, ces deux sœurs tout droit venues des contes orientaux qui ne se quittent pas et enchantent les personnes qu’elles croisent par leurs chants. Je me suis attachée à ces deux faces tout en contraste de ce jeune Saryas plein de vie et de questionnement. J’ai été émue par la quête de ce père, perdu au milieu d’un pays totalement changé et qu’il ne reconnaît pas.
Ce roman est pour moi une longue métaphore qui raconte l’espoir, la fraternité, la transmission et la filiation mais aussi l’importance du témoignage pour conserver vivante la mémoire des combattants et de ceux qui luttent pour la liberté.
Je suis ravie d’avoir pénétré l’univers de cet auteur, traduit pour la première fois en français.
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Avis 100 premières pages - explorateurs de la rentrée littéraire 2019
Un livre singulier qui sort totalement de mes lectures habituelles.
A mi-chemin entre le roman et le conte onirique, ce récit est rempli de mélancolie, de souffrance mais aussi de poésie.
La magie opère doucement sur moi et il m’aura fallu patienter jusqu’à cette centième page pour m’y retrouver au milieu de cette étrange narration.
Je suis dans les pas de Mouzaffar Soubhdam, officier des Peshmergas (combattants kurdes) qui sort de vingt et un an de captivité. Ces années passées ont laissé des traces aussi bien chez lui que dans son pays qui lui est devenu étranger.
Mouzaffar est un homme brisé mais qui veut à tout prix retrouver son fils, Saryas, qui venait à peine de naître quand il a été emprisonné.
Les chapitres concernant Mouzaffar alternent avec d’autres qui parlent de deux mystérieuses sœurs tout droit sorties des Milles et une nuits, d’un mystérieux jeune homme au cœur de verre détenteur des toutes les clés des portes difficiles.
C’est magnifique, lyrique, plein du charme des contes anciens. Mouzaffar vient de faire connaissance avec les sœurs Spi et je pense que bien des choses vont à présent prendre forme.
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Bonjour et merci encore pour cette belle et émouvante chronique.