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Andrew, solitaire depuis l'enfance en raison de sa très petite taille, est un créateur de poupées reconnu. Il correspond avec une femme, également amatrice de poupées, Bramber Winters, qui réside et travaille au sein d'un établissement psychiatrique dans les Cornouailles.
À l'origine de leur correspondance - suite à une petite annonce de Bramber un an plus tôt - il y a la curiosité pour la personnalité et l'oeuvre d'Ewa Chaplin, une Polonaise célèbre pour ses poupées et, à un degré moindre, pour sa production littéraire. « Ewa Chaplin n'avait pas peur de fabriquer des poupées qui n'étaient pas réconfortantes. Apparemment elle savait que les poupées sont des personnes, exactement comme nous. » Quand Andrew décide de rendre visite à Bramber, sans la prévenir, il ne lui a pas encore fait part de son handicap. Il pressent qu'elle-même ne lui a peut-être pas tout dit sur sa situation...
Explorateurs 2021
Nina Allan ou Nina Allan Poe ? Cette formidable romancière avec son « Créateur de poupées » nous propose effectivement une œuvre plus proche du poète Bostonien que de la saga des « Chucky ». Les poupées sont au centre du récit, mais relèvent bien plus du romantisme que de l’horreur.
Ici, deux êtres blessés vont se croiser par les forces de l’esprit dans un univers pas très éloigné des dogmes surréalistes. Andrew est un homme de très petite taille à l’enfance troublée et troublante, d’abord amateur de poupées anciennes, puis spécialiste et enfin créateur. Dans le cadre du partage de cette passion, il est fasciné par Bramber, une mystérieuse correspondante qui vit dans un hôpital psychiatrique des Cornouailles. Andrew va traverser l’Angleterre pour faire sa connaissance alors que chaque lettre de Bramber lève peu à peu le voile sur une sombre histoire. Le remarquable récit de voyage nous en apprend beaucoup sur le passé (passif) d’Andrew qui est le fruit de sa différence. Mais la différence n’est pas traitée ici de façon un peu béate. Elle fait sans cesse référence aux codes du fantastique. La beauté des laids se voit comme prévu sans délais tout comme le bizarre se drape alors de normalité.
Un univers qui aurait sans doute ravi Umberto Eco tant l’alternance des récits est codé et la confusion entretenue en un jeu de pistes virtuose où les poupées anciennes jouent un rôle prépondérant et balisent le chemin qu’il reste à parcourir. On a de plus rarement lu roman plus intemporel. Il est nécessaire d’être à l’affut de quelques repères comme un téléphone portable ou un jean délavé pour situer cette incroyable histoire au cœur de l’Angleterre dans un monde qui nous est contemporain. Il y a parcours plus simple pour un lecteur de base, mais ce roman nous oblige à sortir des sentiers battus de nos lectures confortables. Certains y trouveront insolite et transgression, d’autres romantisme et mélancolie.
Au final, le roman s’impose par sa qualité d’écriture et son extrême fluidité entre les styles. La mise en abîme littéraire par des nouvelles lues par Andrew et intégralement reportées dans le roman est particulièrement réussie. Une rencontre riche, rare et hypnotique à souhait.
Avis de la page 100 :
Depuis l'enfance, Andrew est un habitué de la solitude, sa très petite taille l'ayant tôt isolé de ses contemporains. Créateur et collectionneur de poupées, il entame une correspondance avec Amber, amatrice elle aussi de poupées. Leur "différence" et leur appétence commune pour le monde des poupées va pousser Andrew à rejoindre Amber de l'autre côté de l'Angleterre.
Un roman empreint de mystères dont la narration originale me séduit.
Andrew, "nain harmonieux" comme il se qualifie lui-même, collectionneur et créateur de poupées, se met à correspondre avec une inconnue, Bramber, elle aussi passionnée par les poupées. Avec cette promesse d'un univers partagé.
Rencontre épistolaire dans laquelle s'intercalent des nouvelles que Bramber prend à coeur de faire découvrir à Andrew "les contes de fées modernes" d'une certaine E. Chaplin.
Et c'est alors que le roman bascule dans le fantastique, car point de fées bienveillantes dans ces contes, mais des personnages dysfonctionnels tant sur le plan physique que sur le plan psychologique : un véritable "cabinet des curiosités" dans lequel se côtoient infirmes, nains, borgnes mais aussi artistes....Inquiétants mais aussi fascinants dans leurs différences, et surtout terriblement déstabilisants dans leurs ressemblances avec les personnages du réel. Et tous présentent des similitudes avec les poupées..sans compter des mises en abyme qui achèvent de perturber le lecteur. Où se situe la frontière entre réel et imaginaire ?
Troublantes ressemblances, voire gémellités qui sont autant de passerelles entre ces deux univers. Et des mises en lumière récurrentes sur les mains, déformées ou délicates, qui se frôlent et se rejoignent, preuve que tous les personnages de ce roman sont liés entre eux.
C'est là tout le talent de Nina Allan que cette mise en scène qui parvient à faire que l'imaginaire s'impose au lecteur, sans plus de notion de temps, mais avec des individus d'une troublante universalité. A ce même lecteur de naviguer alors au sein de cette dualité des univers. Entre réel et fantastique, entre la tension des contes et leur "fin ouverte" laissant toute latitude au lecteur d'imaginer leur conclusion et le voyage plus lent entrepris par Andrew pour enfin rencontrer Bramber .
Mais qui est réellement Bramber ? Sera-t-elle le double, l'alter-ego d'Andrew, la seule à pouvoir lui correspondre ?
Pourront-ils s'échapper de leur univers respectif et se recréer un monde à deux ?
Au lecteur de le découvrir. Sans oublier qu'il est toujours plus sage de ne pas "tuer la reine"....
Etonnant roman, qui ouvre grand au lecteur les portes du fantastique, mais aussi des obsessions, de la solitude et de la découverte de soi.
Roman provocateur d'imagination et générateur de réflexions sur la quête de la véritable identité des individus, sur leurs tentations de se livrer pour se libérer.
Symbolique omniprésente du nain, prisonnier de sa différence, de la fascination qu'il peut exercer.
Symbolique bien sûr des poupées, objets de transfert affectif et dans ce roman, objets de transition entre réel et imaginaire, entre Andrew et Bramber.
Au fait, savez-vous qu'un collectionneur de poupées est un "plangonophile" ?...
Un collectionneur de poupées parti à la rencontre d'une correspondante inconnue, un roman fait de nouvelles et lettres imbriquées dans le récit du narrateur principal, une véritable atmosphère qui vous enveloppe ; voilà ce qui vous attend dans ce roman de Nina Allan.
Andrew, fasciné par les poupées depuis son plus jeune âge, débute une correspondance avec Bramber, admiratrice de l'œuvre d'Ewa Chaplin, créatrice de poupées et romancière. Après quelques lettres, il décide d'aller la rencontrer en personne et entreprend un voyage de plusieurs jours dans ce but.
Le créateur de poupées est constitué du récit de l'expédition d'Andrew et de ses souvenirs de jeunesse, entrecoupés des nouvelles d'Ewa Chaplin qu'il lit afin de se rapprocher de Bramber, et des lettres de cette dernière.
Les nouvelles sont de véritables petits œuvres littéraires à l'intérieur d'une plus grande et j'ai trouvé qu'elles ajoutaient une véritable dimension au roman.
Le thème récurrent des nains de cour, et de leurs relations avec les reines, ainsi que les parallèles constants qu'Andrew (et le lecteur) ne peut s'empêcher de faire avec sa propre histoire, jettent un trouble subtil sur l'ensemble.
J’aime les romans qui, tout en me racontant une histoire, m'embarquent totalement. L’atmosphère créée par Nina Allan est délicieusement mystérieuse. J’ai pris un grand plaisir à me laisser balader entre Londres, l’Europe de l’Est et les Cornouailles, entre la réalité, la fiction et les chimères.
Et que dire de ces poupées qui émaillent la vie d’Andrew ? Fascinantes, à l’image de ce roman, que je vous conseille chaleureusement.
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