"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le 21 mai 1949, Klaus Mann s'éteignait à Cannes après avoir absorbé une forte dose de somnifères.
Il avait quarante-deux ans. Comme inscrits sur deux versants, celui de la vie et celui de la mort, les vingt-six textes du Condamné à vivre retracent l'itinéraire d'un intellectuel en guerre contre le nazisme et d'un écrivain fasciné par le suicide. De ces essais, poèmes et articles inédits, écrits entre 1930 et 1949, émane une constante ambivalence : la lucidité aiguë du militant y croise la tentation du désespoir ainsi qu'un regard d'une profonde mélancolie sur les " visages perdus >> - Stefan Zweig, Virginia Woolf-, René Crevel...
-, ces écrivains dont la mort fuit comme une réponse à la barbarie. De Jeunesse et extrémisme (1930) jusqu'à La Crise de l'esprit européen (1949), en passant par Hymne à la mort (1941) et The Last Decision (1942), se lit le lancinant contrepoint du combat politique et du sentiment de l'inutile, de l'élan créateur et Lie l'appel du néant.
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