Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Marco Carrera est le « colibri ». Comme l'oiseau, il emploie toute son énergie à rester au même endroit, à tenir bon malgré les drames qui ponctuent son existence. Alors que s'ouvre le roman, toutes les certitudes de cet ophtalmologue renommé, père et heureux en ménage, vont être balayées par une étrange visite au sujet de son épouse, et les événements de l'été 1981 ne cesseront d'être ravivés à sa mémoire.
Cadet d'une fratrie de trois, Marco vit une enfance heureuse à Florence. L'été, lui et sa famille s'établissent dans leur maison de Bolgheri, nichée au sein d'une pinède de la côte Toscane. Cette propriété, qui devait symboliser le bonheur familial, est pourtant le lieu où va se jouer le drame dont aucun membre de la famille Carrera ne se relèvera tout à fait. En cet été 1981, celui de ses vingt-deux ans, se cristallisent les craintes et les espoirs de Marco qui devra affronter la perte d'un être cher et connaîtra un amour si absolu qu'il ne le quittera plus.
Grâce à une architecture romanesque remarquable qui procède de coïncidences en découvertes, Veronesi livre un roman ample et puissant qui happe le lecteur dans un monde plus vrai que nature où la vie, toujours, triomphe.
« Le colibri de Sandro Veronesi est un chef-d'oeuvre bouleversant. D'une beauté absolue jusque dans les moindres détails. » Corriere della SeraTraduit de l'italien par Dominique Vittoz
Ce livre est un pur moment de bonheur et de délicatesse, lu en état d’apesanteur, bercée par la beauté de la langue (un immense bravo à la traductrice Dominique Vittoz) qui relate l’histoire de Marco Carrera, le colibri.
C’est une histoire de famille qui coure de 1974 à 2030, des moments de bonheur, des déchirements, des trahisons, des morts (quelques-unes quand même !), des rendez-vous manqués et une langue qui colle au récit, qui s’adapte, virevolte dans les moments joyeux ou se fait plus discrète dans les moments plus difficiles. Des fils narratifs sont tirés de toutes parts, s’entremêlent à travers les années et les personnages ; ils finiront par se dénouer dans un final qui nous laisse sous le charme.
Mais pourquoi donc comparer Marco à un colibri ? C’est Luisa, son amour de jeunesse, qui lui donnera un jour son véritable sens : celui qui se débat seul, contre vents et marées sans jamais dévier de son chemin, sans que rien ne semble l’atteindre, jusqu’au jour où il découvre qu’il existe autre chose que la respectabilité qu’il s’est construite.
Lui l’ophtalmologue qui est aveugle à tout ce qui se passe autour de lui depuis si longtemps, finira par recouvrer la vue sur le tard.
La construction du roman peut dans un premier temps paraître complexe, désorganisée, entremêlant les supports (lettres, mails, cartes postales …). Tout finira par se mettre en place avec virtuosité et délicatesse, comme pour mieux souligner le caractère fragile et subtil, mais résistant de ce colibri.
Le charme a opéré. Chez vous aussi ?
Marco Carrera, ophtalmologue, semble avoir tout pour être heureux : un travail qu'il aime et qui lui permet de bien vivre, une femme et une charmante petite fille. Tout va s'écrouler le jour où il reçoit la visite du médecin de son épouse. Dès lors il va dérouler le fil de sa vie.
Ce roman qui a remporté le Goncourt Italien 2019 est ce que je qualifierai de roman anarchiste où l'on se perd au début à comprendre de quoi il retourne. Puis peu à peu, une fois la construction comprise, on va s'immerger dans la vie de cet homme, une vie somme toute assez banale. Il va plus subir sa vie que la vivre. Il se veut toujours le plus accommandant possible au point de s'oublier et de ne vivre qu'à travers ce que les autres veulent bien lui permettre de vivre. Outre subir sa vie, celle-ci ne va pas l'épargner mais là encore pas de soubresauts mais une grande résilience.
Je ne sais pas ce qu'il faut retenir de cette lecture que j'ai mené au bout malgré de trop nombreuses longueurs et de nombreux passages ennuyeux. La seule chose que j'en retiendrai c'est la profonde humanité du protagoniste qui dispense compréhension, amour, écoute, bienveillance à ceux qui gravitent autour de lui et surtout qui ne tinet pas rigueur à ceux et celles qui l'ont fait souffrir.
https://quandsylit.over-blog.com/2023/05/le-colibri-sandro-veronesi.html
Roman assez surprenant, que "Le colibri", avec un fonctionnement sous forme de mosaïque dans beaucoup de paramètres : les lieux, les temps et les personnages, qui surprend le lecteur. Thèmes sur l'amour familiale, sur l'amour tout court et l'amitié y sont abordés en ne noria de chapitres courts.
Ce colibri – l'oiseau, ici – à la particularité de pouvoir faire du vol stationnaire et surtout de reculer. Mais sa spécificité se trouve d'être petit; comme Marco Carrera, ophtalmologue, marié, et père. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes !
Pourtant, sa maison d'été de Bolgheri, sur la côte Toscane, sera le lieu des joies et des drames, qui vont générer l'explosion de cette famille. En effet, la personnalité de Marco possède plusieurs visages (joueur invétéré, amant épistolaire, mais malgré tout un attachement viscéral à sa fille et petite-fille). Et surprenant, sa faculté de rester stoïque face à l'adversité – et il n'en manque pas ! –, et voire se réfugier dans le passé.
Ce héros me semble subir, se relever et continuer à avancer sans savoir vraiment ce qu'il veut ! Il laisse la roue de la vie avancer et se persuade d'avancer..." Comme des larmes dans la pluie " Le bonheur l'a-t-il atteint ? Mais la pusillanimité et la pugnacité à ses limites et il choisira une solution d'anomie, d'évitement comme son caractère le prédestine...
Le livre de " Sandro Veronesi " se veut une étude sur la vie, le devenir ; mais il appert que j'ai du mal à en cerner tous les aspects suggérés et envisagés. Et conséquence, je n'ai pu me mettre à l'aune des questionnements de l'auteur, et garde, un sentiment d'incomplétude.
A 40 ans en cette année 1999, Marco Carrera, ophtalmologue est un mari et un père comblé. Mais il va voir ces certitudes et sa tranquillité totalement bouleversées par les révélations du psy de sa femme ! Ces confidences, en plus de faire vaciller son équilibre, vont faire remonter à la surface un certain nombre de souvenirs, dont quelques-uns particulièrement douloureux.
A partir de là, le roman prend une forme assez surprenante et qui pourra dérouter le lecteur puisque Sandro Veronesi ne suit aucun fil linéaire mais au contraire tourne autour de cette année qui ouvre le récit dans un magnifique jeu de ping-pong temporel. On se retrouve ainsi tantôt à revivre l’enfance de Marco avec ses parents, son frère et sa sœur, tantôt à revenir à un présent plus proche ou bien encore à aller bien au-delà et jusqu’en 2030. On découvre ainsi la vie et surtout les épreuves qui ont frappé ce personnage dont l’auteur nous dresse un portrait très émouvant et d’une profonde humanité.
C’est un récit touchant et très ancré dans la vie et dans tout ce qu’elle peut apporter de joie et de douleurs au fil des années. Sandro Veronesi y aborde de multiples thèmes dont les principaux tournent autour de la famille : l’héritage, la perte, l’amour, la filiation mais aussi les moments manqués, les non-dits et les multiples choix qu’on peut faire au cours d’une vie et qui nous conduisent sur un chemin plutôt qu’un autre et vers une destinée plutôt qu’une autre.
L’auteur tire ainsi les multiples fils d’un récit qui, s’il est foisonnant, n’est jamais confus et construit petit à petit la personnalité d’un homme face à ses contradictions, à ses incompréhensions, à ses doutes.
Il faut se laisser porter par les battements d’ailes de ce colibri qui n’est rien moins que l’illustration de l’humanité dans toutes ses imperfections et dans toute sa complexité.
Le colibri, c'est Marco Carrera, ainsi surnommé par sa mère, parce qu'il est petit, plus petit que la moyenne, jusqu'à ce qu'il suive une cure d'hormones de croissance qui lui fera rattraper son retard.
Colibri, c'est le surnom que lui a donné Louisa, la femme qu'il aime et qui lui échappe, parce qu'il met toute son énergie à rester immobile.
Car en effet, Marco ne bouge que lorsqu'il y est contraint, par toutes les catastrophes qui émaillent et percutent sa vie d'ophtalmologue romain.
Le colibri, c'est un roman de Sandro Veronesi qu nous narre, dans un savant désordre, la vie de Marco Carrera, né à Florence, joueur invétéré dans sa jeunesse, ayant échappé à des catastrophes, et survécu à la mort tragique de nombreux proches.
Car ce roman pourrait être le récit de la résilience de cet homme qui n'a pas été épargné par les peines ... mais non ...
J'avais adoré Chaos calme, tant le roman que l'adaptation cinématographique de Nanni Moretti, et je me faisais une joie de lire ce roman quand je l'ai aperçu sur la table des nouveautés de ma médiathèque.
Mais je n'ai pas ressenti d'empathie pour Marco, j'ai regretté les répétitions, et les ellipses dans la relation avec Luisa ou Dami Tamburini, j'aurais aimé davantage de descriptions de lieux et moins d'appartements, ...
Quant à Miraijin, que dire de cette enfant si parfaite, sinon qu'elle ne peut être qu'imaginaire ! ...
Bref, autant l'écriture est belle, autant il m'a manqué de la chair, des tripes des sentiments, autre chose que cette traversée de la vie comme un bateau glisse sur une mer calme !
Dommage !
Le colibri, c'est Marco Carrera, 40 ans en 1999, ophtalmologue romain, ainsi surnommé par sa mère dans son enfance en raison d'un retard de croissance.
Le roman s'ouvre sur une scène de 1999, précisément, dans laquelle sa vie nous est d'emblée retracée dans ses grandes lignes, au travers d'un dialogue entre Marco et le psychanalyste de sa femme Marina, lequel passe allègrement les bornes de la déontologie de sa profession pour prévenir Marco des potentielles foudres vengeresses de ladite Marina, jalouse. Jalouse ? Oui, car Marco a une maîtresse, Luisa. Enfin, une amoureuse quasi-platonique rencontrée à l'adolescence, qu'il revoit chaque été, et avec laquelle il correspond épisodiquement depuis tout ce temps, sans qu'aucun des deux n'ait franchi le pas du divorce pour vivre cet amour au grand jour.
Il y a/a eu/aura d'autres femmes dans la vie de Marco : sa soeur, sa fille, sa petite-fille. Et son frère, qui ne lui adresse plus la parole depuis 20 ans, et ce psychanalyste, donc, qui finit par abandonner divan et patients névrosés pour travailler dans l'humanitaire, et qui devient, au fil du temps, le confident de Marco.
La vie de ce dernier n'aura pas été la plus heureuse, pas la plus triste non plus, et le "colibri" aura connu des joies, des peines, de l'amour, des conflits, des difficultés, des petits et des grands malheurs, et deux grandes tragédies. Mais il aura tenu bon.
Tout cela nous est raconté en éclatant complètement la chronologie, qui court de 1960 à 2030, en utilisant à la fois narration classique, dialogues, e-mails, lettres, textos, et en distillant savamment les éléments dramatiques, qui sont révélés juste à point, ni trop tôt ni trop tard. La veine est tragi-comique, la langue magnifique, faite (en partie) de longues phrases envoûtantes. L'exercice de style, virtuose, est très réussi.
Un très bel emballage pour un contenu qui me laisse cependant perplexe. Je ne sais pas ce que l'auteur a voulu dire avec cette métaphore du colibri, mais elle ne me semble pas filée de façon cohérente. le colibri a ceci de remarquable qu'il bat frénétiquement des ailes pour rester immobile. Ainsi aurait procédé Marco tout au long de sa vie : déployer une énergie folle pour rester lui aussi immobile et résister ainsi aux drames de son existence. Moui... à supposer que cela soit extraordinaire (est-ce que la plupart des gens ne passent pas leur temps, justement, à affronter les difficultés de la vie, à tomber et à s'en relever, à des degrés divers?), la démonstration est bancale : Marco n'est pas "immobile", il ne reste pas de marbre, impassible. Il tombe, se relève, agit, réagit, ou n'agit pas, mais il avance, quoi qu'il (ou l'auteur) en pense, parce que simplement il n'est pas possible de faire autrement. On peut croire qu'on reste passif, qu'on n'agit pas sur notre propre destin, qu'on laisse faire. Mais ne rien faire est aussi une décision, et en tout état de cause le monde ne s'arrête pas de tourner, et par ce simple fait, il continue à agir sur nous et à modifier notre univers. Rien n'est jamais figé et l' "immobilité" de Marco (qui contraste d'ailleurs avec le chaos de la narration) est une illusion, un leurre. Bref l'intention de l'auteur m'échappe, et/ou alors je n'ai rien compris.
Il y a une douzaine d'années, Sandro Veronesi nous avait offert Chaos calme ; un roman formidable dont le titre pourrait très bien convenir également à celui-ci. Dommage qu'un titre ne puisse être utilisé qu'une seule fois, même si l'auteur trouve, avec le colibri une façon de revisiter cette même notion, résumée par cette phrase dans une lettre adressée au héros, Marco Carrera : "Tu es un colibri parce que, comme le colibri, tu mets toute ton énergie à rester immobile. Tu réussis à t'arrêter dans le monde et dans le temps, à arrêter le monde et le temps autour de toi, et même parfois, à retrouver le temps perdu". Marco Carrera, ophtalmologiste qui peine à voir ce qui se passe autour de lui, qui subit le chaos de l'existence et le vaste désordre du monde mais qui porte, supporte sans broncher, comme chargé d'une mission qu'il se fait un devoir de mener à bien.
Le chaos, on le ressent jusque dans la construction du roman qui bouscule en permanence la chronologie et balade son lecteur comme une boule de flipper entre 1974 et 2030, avec un point d'entrée en 1999, au moment où la vie a priori tranquille de Marco s'apprête à basculer. Il suffit d'une révélation, par le psychologue de sa femme pour que Marco réalise à quel point il a refusé de voir l'évidence. Cette prise de conscience l'amène à revoir sa perception des événements parfois dramatiques qui ont régulièrement percuté sa famille depuis son enfance, que le lecteur découvre au rythme impulsé par la mémoire de Marco, c'est à dire dans un ordre tout à fait aléatoire. En fil rouge, la correspondance entre Marco et Luisa qui vivent depuis l'enfance un amour empêché et totalement platonique, mariés chacun de son côté, unis dans une relation difficile à cerner clairement mais qui semble autant vitale à l'un qu'à l'autre. Il est beaucoup question de liens dans ce roman, du rapport aux autres autant que du rapport au monde, une exploration qui trouve son apogée dans le trouble psychologique d'Adele, la fille de Marco, persuadée d'avoir un fil invisible dans le dos.
Tout le roman est une sorte de variation autour de la vision et du regard (la profession de Marco n'est pas choisie au hasard) : les yeux que l'on détourne, l'aveuglement, la cécité, les troubles (Marco ne voit ni de près ce qui se passe dans son couple, ni de loin les drames qui ravagent le monde tandis que son ami le Dr Carradori ouvre grand les yeux ce qui l'amène à changer de vie), les filtres ou les prismes qui altèrent la réalité, voire carrément la vision dans son sens divinatoire. Ne pas voir est pourtant ce qui permet à notre homme de se protéger, de rester vivant et, d'une certaine manière d'aider les autres à agir. Car Marco est la bonté même, dévoué, résistant, résilient. Mais désespérément aveugle. "Elle lui avait toujours menti, c'est vrai, et c'est mal, très mal, parce que le mensonge est un cancer qui se propage, s'enracine et se confond avec la substance même qu'il corrompt - mais lui, il avait fait pire. Il l'avait crue."
S'embarquer avec Marco Carrera est une sorte d'odyssée immobile dont l'épicentre est Florence et le terrain celui de la conscience humaine, une odyssée qui invite à élargir son angle de vue sans oublier de régler la focale sur les choses essentielles. Un roman où se mêlent force et douceur, crainte et confiance, vie et mort. D'où émerge une beauté diffuse et souvent bouleversante.
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
Sandro Veronesi est l'auteur de "Chaos Calme", énorme succès littéraire en Italie comme l'avait été également l'adaptation cinématographique avec Nanni Moretti. On peut difficilement lire ce "Colibri" sans y penser. Il y a encore une fois au centre du roman la notion de fatalité et aussi de deuil. La perte d'êtres chers est un véritable totem dans l'oeuvre de Veronesi, ainsi que le fait de retourner le sujet par la dérision du désespoir. Cette fois, afin de nous familiariser avec ses personnages, Veronesi écrit son roman pied au plancher sans nous laisser trop de temps pour prendre le moindre recul. C'est à la fois la force et la faiblesse du livre. On se laisse balloter dans tous les sens, d'abord amusés par la multitude de mode de narration du roman on finit par en mesurer les limites. On y décèle surtout des procédés d'écriture très mode : Playlist musicale qui accompagne le récit, la psychanalyse passée au shaker, des influences assumées et revendiquées mais qui finissent par ressembler fortement à du plagiat...C'est le type même de roman qu'on souhaiterait aimer mais par lequel on se sent finalement trahi. On ne peut nier qu'il y a de beaux moments d'émotion et d'intensité dramatique dans ce livre, mais on est loin d'un John Irving qui dans une même démarche joue moins de l'ascenseur émotionnel que de la profondeur psychologique des personnages.
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