Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Lorsque Stefan Hertmans apprend que Monieux, le petit village isolé du Vaucluse où se situe sa résidence secondaire, a été le théâtre d'un pogrom il y a mille ans et qu'un trésor y serait caché, il se met en quête d'indices. Une lettre de recommandation découverte dans une synagogue du Caire le met sur la trace d'une jeune femme de noble lignée, convertie par amour pour le fils du grand rabbin de Narbonne, qui aurait trouvé refuge à Monieux au début du XI e siècle.
Il imagine alors l'histoire de la jeune Vigdis, issue d'une famille aisée et puissante de Rouen, amoureuse de David, qui y étudie à la yeshiva. Au péril de sa vie, elle le suit dans le sud, commence à prier son dieu et devient Hamoutal. Son père ayant promis une forte somme à qui la ramènerait des chevaliers normands se lancent à sa poursuite. À Monieux, David et elle auront trois enfants et mèneront une vie paisible. Mais les Croisés, de plus en plus nombreux sur le chemin de Jérusalem, semant mort et destruction dans leur sillage, font halte dans le bourg. Un pogrom s'ensuit, qui anéantit la communauté juive. David est tué, les deux aînés sont enlevés par les chevaliers, qui épargnent seulement cette femme aux yeux bleus qui serre un bébé dans ses bras.
Désormais seule face à un destin sourd à ses plaintes, Hamoutal part à la recherche de ses enfants.
Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Un roman surprenant, découvert grâce au site web « la Carte des Argonautes », qui nous emmène au XIème siècle sur les traces d’une jeune femme prosélyte originaire de Rouen.
Force est de constater que le titre donné au roman en français est assez trompeur : « le Cœur Converti » évoque une romance historique. La couverture, une photo d’une jeune femme aux longs cheveux nattés en robe grise sur fond d’abbaye, ne fait rien pour arranger cette erreur, bien au contraire. Résultat : certains lecteurs, pensant à tort lire une romance historique, seront très déçus, alors que d’autres excluant d’office la possibilité d’acheter ou d’emprunter le roman pour cette même raison, se retrouveront privés du plaisir de découvrir ce roman hybride, qui vaut pourtant le détour. Seule l’édition Gallimard peut amener le lecteur à se douter qu’il s’agit d’autre chose que d’un roman à l’eau de rose.
Stefan Hertmans adopte un style à mi-chemin entre le récit historique et le roman de fiction, à la manière d’un carnet de voyage où il noterait ses impressions et sensations pendant ses diverses visites des villages au Sud de la France jusqu’au Caire. Ce mélange des genres littéraires, qui semble être la marque de fabrique de l’auteur -selon ce que j’ai pu lire par ailleurs sur ses autres ouvrages (« Guerre et Térébenthine », « Une ascension »)-, m’a d’abord rebutée, et a entravé ma lecture. Au bout de quelques chapitres, j’ai laissé le roman de côté. Et puis, quelques semaines plus tard, je l’ai repris, et je ne l’ai pas regretté. Si le début (c’est-à-dire le récit de l’enfance normande de Vigdis puis sa fuite avec David ) peut sembler long et ennuyant, la deuxième partie du roman, bien que terrible, est bien plus enlevée.
Vidgis Adélais est une noble normande, de sang viking et flamand, puisque son père est un Normand et sa mère issue d’une famille de la noblesse flamande. Lors de l’une de ses promenades, elle fait la rencontre d’un jeune juif, David, étudiant à la yeshiva de Rouen. C’est le coup de foudre et les deux amoureux décident rapidement de fuir pour rejoindre des terres plus clémentes (du moins le semblent-elles), à savoir le Sud de la France et la famille accueillante de David. Ils s’établissent un temps à Narbonne, puis dans le petit village de Monieux, où Vigdis se convertit à la religion juive. Mais un malheur vient bientôt frapper le village : les croisés, répondant à l’appel de Clermont-Ferrand du pape Urbain, s’élancent sur les routes de France, avec l’objectif de reprendre Jérusalem. Ils n’hésitent pas à piller, violer et détruire des villages au nom de Dieu. Monieux est un des villages victimes de leur passage.
Je n’ai pas beaucoup empathisé avec les personnages, sans doute car l’auteur a fait le choix de les présenter d’une manière historique, tenant ainsi le lecteur à distance. Difficile donc de se sentir proche des personnages dans de telles conditions. L’histoire d’amour entre David et Vidgis est présentée de manière très froide, alors que pour tout quitter sans regarder derrière elle, la jeune femme doit forcément être sous le coup d’une passion débordante. En lisant un commentaire sur Babelio, j’ai mis le doigt sur ce qui me gênait (et qui visiblement a gêné bon nombre de lecteurs) : l’absence de dialogues. Certes l’auteur nous fait part de certaines interrogations et questionnements de Vidgis, mais ce n’est pas assez pour que le lecteur se sente impliqué et lié aux personnages, et surtout Vigdis, en tant qu’héroine de cette histoire.
Cela étant, la trajectoire de vie tragique de Vigdis, du massacre du quartier juif de Monieux jusqu’à sa mort, en passant par sa démence, provoquée par les nombreux drames auxquels elle est confrontée, fait forcément réagir et réfléchir sur la place des femmes au Moyen-Age. Violée dès le début du roman par des vagabonds dans les bois, elle est de nouveau violentée lors de sa traversée en bateau sur le Nil. Victime collatérale des massacres religieux, Vigdis n’a personne vers qui se tourner : reniée et recherchée par sa famille pour avoir osé fuir et se convertir au judaïsme, elle est menacée d’être enfermée pour le restant de ses jours, ou, pire, brûlée sur le bûcher. Elle a pour seuls soutiens les juifs qui sont sa nouvelle communauté, mais son physique de Normande la trahit : si certains acceptent de l’aider, d’autres la voient comme une chrétienne, et ne sont pas très enclins à lui offrir un quelconque appui. L’auteur nous décrit un Moyen-Age particulièrement violent, où les ours et les serpents ne sont pas les dangers les plus graves à redouter. Ce sont les hommes, leur fanatisme (« Deus lo volt »), leur avidité et leur cupidité qui mettent en péril la vie de Vigdis.
Si la plupart des évènements et péripéties retravaillées par l’auteur sur la base des documents historiques très parcellaires retrouvés dans la genizah du Caire, je reste sceptique quant au fait que des chevaliers normands soient encore à sa recherche des années après son départ de Rouen…J’ai eu l’impressio
Vers 1100, Vidgis Adelaïs vit en Normandie. Issue d’une riche famille de Vikings chrétiens installés à Rouen, la belle aux cheveux blonds et aux yeux bleus croise le regard fier et noble de David, devant la Yeshiva (école juive). Son cœur d’adolescente ne fait qu’un tour, l’amour frappe les deux jeunes gens malgré l’interdiction formelle de mésalliance entre religions. A cette époque, l’alliance avec un ou une juive est impossible, et renier sa religion pourrait conduire Vidgis droit au bûcher.
Elle réussira à rencontrer celui qu’elle décide de prendre pour époux. Face à la fureur de son père, Vidgis et David sont contraints à la fuite, poursuivis sans relâche par des chevaliers attirés par la rançon promise par le père.
Ils traversent la France, Évreux, Orléans, Bourges, Clermont-Ferrand, le chemin est long et difficile pour arriver jusqu’à Narbonne. Ils vont par les chemins isolés, soumis aux intempéries et aux risques perpétuels d’agression, de vols, de viols, d’être découverts, trahis, capturés. Enfin, la belle Vidgis, devenue Hamoutal est officiellement baptisée par son beau-père le Grand Rabbin de Narbonne. Convertie à la religion juive, la belle devra apprendre les règles de sa nouvelle religion et abandonner ses croyances chrétiennes.
C’est à cette époque que le pape Urbain II, soucieux d’asseoir son pouvoir, exhorte les chrétiens à reconquérir le tombeau du christ à Jérusalem. Il lance la première croisade. Les armées se forment, disparates, composées de chevaliers, de paysans, de va-nu-pieds. Fort d’une promesse d’Indulgence, les massacres de mécréants ne sont pas rares. Les Croisés provençaux qui font route vers Constantinople s’arrêtent près du petit village de Monieux, demande abris et vivres. Un véritable pogrom s’ensuit, pillages des maisons, massacres dans la synagogue, enlèvements d’enfants, rien ne sera épargné à la communauté juive du paisible village. David est assassiné. Hamoutal, restée seule avec son dernier né prend la route vers Jérusalem. Elle s’arrêtera en Égypte.
C’est dans la Gueniza d’une synagogue du Vieux Caire que sera retrouvé le document qui atteste de son existence, de sa conversion, puis de sa fuite et de son séjour en Égypte.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/09/06/le-coeur-converti-stefan-hertmans/
L'histoire se passe au Moyen-âge avant la première croisade, le onzième siècle. Une prosélyte recherchée par son père chrétien, un jeune époux juif. L'auteur mène sa propre enquête. Long à lire sans dialogue. L'auteur s'est fait plaisir.
Quelle aventure et quel plaisir d'accompagner David et Vigdis dans leur périple à travers la France du XI° siècle,il est juif,elle est chrétienne et leur amour est plus fort que toutes les conventions et toutes les religions.Poursuivis par les hommes de mains de son père qui a promis récompenses à qui lui ramera sa fille. Sur fond de croisade,on suit le chemin de David et Hamoutal ( nom donné par David à Vigdis) et ensuite le chemin fait par Hamoutal seule .Un roman historique passionnant,basé sur des faits authentiques.Une histoire d'amour hors du commun jusqu'à la folie.Un roman sombre et inspirant de la tristesse mais tellement difficile à lâcher.
Comment tout cela était il possible?
Une écriture simple e totalement accessible nous guide dans ce chemin.
1090. Vigdis et David tombent amoureux l’un de l’autre. D’origine noble, scandinave et flamande, elle vient du Nord de la France. Lui est un Juif sépharade de Narbonne. Ils n’auraient jamais dû se rencontrer et pourtant…
Alors que Stefan Hertmans, un écrivain belge flamand, résidait dans sa maison de vacances du petit village de Monieux, situé face au Mont-Ventoux, il prit connaissance d’un pogrom qui y eut lieu mille ans plus tôt. A force de fouiller dans de nombreux documents, il y trouva mention du couple formé par Vigdis et David. A partir de là son imagination, appuyée par de solides recherches historiques, s’emballa.
Son livre est à la fois un roman, et un document sur le roman en train de s’écrire. J’adore cette façon d’emmener les lecteurs dans les cuisines de la littérature!
Quant à l’histoire, elle est à la fois tragique et belle. Quand ils se rencontrent Vigdis et David vivent à Rouen. Elle chez ses parents, lui à la yeshiva (école religieuse). A cette époque les différentes communautés religieuses vivent en paix, et très proche les unes des autres, la cathédrale côtoyant la synagogue. Fragile équilibre. Ce qui n’empêche pas le père de Vigdis d’être furieux lorsque la jeune fille s’enfuit avec David et se convertit au judaïsme. Il envoie alors à sa suite tous les chevaliers du royaume. La vie du jeune couple ne sera plus alors qu’une fuite perpétuelle. Aggravée encore par le départ en croisades des armées et des gueux commettant sur leur route de nombreux massacres.
Je ne vous en dis pas plus. Mais sachez que Le cœur converti est à la fois, passionnant, émouvant, très érudit, tout en restant facile à lire. C’est également un roman historique qui tente de reconstituer cette période que l’on connaît finalement assez peu: le Moyen-Age.
Le cœur converti, Stefan Hertmans, Gallimard
Voici sans doute ma plus jolie surprise de l'année, ce roman choisi pour sa superbe couverture et les quelques lignes qui, au dos, laissaient espérer une histoire passionnante à une époque, le Moyen-Âge, où l'épique le dispute au romanesque. C'est ainsi que j'ai découvert une plume talentueuse, riche et évocatrice, mise au service d'un récit aussi haletant qu'émouvant, qui s'attache à faire revivre les protagonistes d'une histoire dont les échos résonnent encore à travers les âges, à qui sait écouter ce que les vieilles pierres ont à raconter.
Car le livre de Stefan Hertmans est le fruit d'une véritable quête historique qui fournit la matière Ô combien romanesque à l'écrivain qui se passionne soudain pour ceux qui, mille ans avant lui ont foulé les sols pierreux de Monieux, le village de Provence où il a ses habitudes. C'était à la fin du XIème siècle, les peurs liées au changement de millénaire semblaient oubliées, pourtant, il a suffi de souffler sur quelques braises pour rallumer les rancœurs et les haines nourries par les querelles religieuses. Dans ce village de Monieux, deux amoureux pourchassés ont trouvé refuge. A leurs trousses, des chevaliers normands chargés par le père de la jeune Vigdis de la ramener à Rouen. Son crime ? Être tombée amoureuse de David, un jeune étudiant juif à la yeshiva de Rouen. Autant dire qu'ils ont mal choisi leur moment, à l'aube des premières croisades qu'un pape désireux d'asseoir son pouvoir initie au nom de la guerre sainte, l'un des premiers concepts marketing de l'histoire... Alors que çà et là, des équilibres s'étaient peu à peu installés, que les communautés cohabitaient sans trop de heurts, voilà que les vieilles stigmatisations reprennent et que les boucs émissaires sont, une nouvelle fois tout trouvés. A Monieux, David et Vigdis devenue Hamoutal par son mariage et sa conversion vont se trouver sur le chemin des croisés en route vers Jérusalem, un épisode terrible, monstrueux, un de plus et malheureusement pas le dernier, comme nous le savons désormais du haut de notre XXIème siècle.
L'auteur s'attache avec un soin qui mêle habilement précision et souffle à marcher dans les pas du jeune couple, puis d'Hamoutal dont le destin est assez incroyable pour l'époque, de Rouen aux rives du Nil en Egypte, en passant par Narbonne. Inspiré par des documents miraculeusement retrouvés dans la genizah d'une synagogue, l'auteur reconstitue leur parcours, recrée les décors de l'époque, tente de retrouver les chemins qu'ils ont empruntés là où les paysages ont été modifiés par des siècles d'urbanisation. Il recrée surtout le contexte, l'ambiance de l'époque avec une précision d'historien, sur lesquels il greffe le roman tragique de ces deux amoureux pris dans l'étau de l'intolérance et de la bêtise. Et d'où émerge un magnifique portrait de femme.
Ce qui résonne, à travers cette lecture, c'est le poids de l'Histoire que nous semblons piétiner en trottinant sans plus y penser dans les ruelles médiévales des villages touristiques ; ce qui résonne encore c'est cette tristesse de s'apercevoir que l'Histoire bégaye, radote, que mille ans après, d'autres villages et d'autres pierres regorgent des douleurs d'agonie de milliers d'autres victimes pour des motifs tellement similaires.
Non seulement ma lecture a été belle, captivante et enrichissante mais j'ai découvert un auteur que je ne suis pas près de lâcher (pour commencer je vais me mettre tout de suite en quête de son premier roman, Guerre et Thérébenthine).
A la fois roman historique se passant au XIè siècle et enquête actuelle de l'auteur, ce livre nous emmène sur les traces de Vigdis, jeune chrétienne convertie au judaïsme par amour pour David, fils de rabbin.
On suit le parcours de Vigdis devenue Hamoutal d'après les parchemins et autres vestiges que l'auteur a découvert et c'est passionnant.
Un petit bémol sur le rythme du livre qui est un peu haché car les passages historiques sont entrecoupés par les découvertes de l'auteur, et qui bien que passionnantes, ralentissent l'histoire et frustrent un peu le lecteur ou du moins la lectrice que je fus...
Elle est née Vigdis Adelaïs, chrétienne du Nord, une jolie fille de Normand aux yeux bleus et aux robes de brocart. Un avenir tout tracé en cette fin du XIème siècle. Pourtant, sa rencontre avec David Todros, fils du grand Rabbin de Narbonne chamboule tous les plans. Une première fuite en entraîne une seconde, puis une troisième de l'autre côté de la Méditerranée. Un périple sans fin pour Vigdis Adelaïs, devenue Hamoutal, reconstitué sous nos yeux ébahis par un savant mariage entre fiction romanesque et recherches historiques. Stefan Hertmans nous entraîne pas à pas dans son propre périple, celui où a il suivi Vigdis Adelaïs, à travers les pays et à travers les âges.
A la fois romancé et documentaire, le coeur converti imbrique le passé dans le présent, nous amène à rechercher les traces de ce passé enfoui sous nos pas, si lointain et pourtant toujours présent dans notre quotidien. Stefan Hertmans s'est incroyablement bien informé sur l'époque, sur les coutumes, sur la géographie. Il a suivi Vigdis Adelaïs dans tous les endroits connus où elle est passée, à quelques siècles de différence, cherchant ses pas sous la surface de la terre. Décrivant là une véritable enquête archéologique, il donne à son récit un relief rare, une crédibilité historique pointue et nous entraîne d'autant plus dans cette épopée rocambolesque au coeur du haut Moyen-Âge.
Vigdis et David, c'est le triomphe de l'amour sur la religion et les interdits, en ces temps de bouleversements sans précédents. Début des croisades et de la Reconquista espagnole, c'est une période troublée pour toutes les communautés religieuses qui bordent la Méditerranée. L'auteur défend un point de vue très tranché sur les croisades, idée farfelue du Pape Urbain II pour « ressouder le monde chrétien« , et dépeint un portrait peu flatteur de ces hordes désordonnées en route pour Jérusalem, pillant tout sur leur passage et s'en prenant gratuitement aux communautés juives ayant cohabité en paix avec les chrétiens depuis des siècles. Si la réalité de l'époque mérite d'être nuancée, il offre tout de même un aperçu assez véridique de l'état d'esprit de l'époque, des dissensions sous-jacentes entre communautés religieuses et des règles prévalant entre individus de confession différente.
L'histoire de Vigdis Adelaïs nous éclaire sur son époque, sur la nature humaine et les conséquences de certains choix, tandis que le travail d'archéologue de Stefan Hertmans nous transporte au-delà des frontières de notre présent, nous donne envie d'explorer le monde et ses trésors enfouis, et donne corps à une épopée incroyablement riche.
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