"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il est question ici du triangle qui unit celui qui écrit, celui qui lit et le troisième - qui aux deux autres donne existence -, le mot. Entre les trois coule l'encre, sang noir de l'écriture.
Tout écrivain « professionnel » est un dresseur de mots. Les « tueurs de lettres » ont été de ces dresseurs ; ils ont formé ce club, étrange petite société secrète, et chaque samedi, comme d'autres jouent aux cartes, fuyant un public de lecteurs de plus en plus décérébrés et voraces, ils se réunissent dans une chambre, bibliothèque ascétique, aux rayons vides. Chacun des tueurs de lettres va dérouler son récit dont aucune trace ne doit subsister...
Et cependant un texte est là. Qui l'a écrit ? Pour témoigner de quoi ? Peut-on tuer les lettres sans effusion d'encre, sans qu'en épilogue le sang se mette à couler ?
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