Quelles étaient les lectures de ces derniers mois à ne pas manquer ?
C'est une bourgade entre mer et champs, avec son église, ses fermes, ses habitants rugueux et taciturnes. Avec ses cauchemars aussi, car ce qu'on a fait au cheval des jumeaux Bellay, aucun animal n'en serait capable. Julia, vétérinaire, et Stéphane, maréchale-ferrante, ex-citadines fraîchement arrivées dans la région, en sont persuadées : seul un homme a pu commettre pareille atrocité. Au fil des jours, de nouvelles carcasses sont retrouvées, et les villageois entrent en émoi - le Varou, monstre de légende assoiffé de vengeance, est revenu ! Au même moment, d'étranges événements se produisent dans les sous-bois alentours, alors qu'un gosse bizarre, « l'enfant-fée » comme on l'appelle, rôde autour des dépouilles d'animaux. À travers l'enquête de deux femmes décidées à se reconstruire, Adeline Fleury nous conte une terre marécageuse balayée par les vents et les légendes ancestrales, et les secrets d'un village français. Un roman envoûtant, noir et vénéneux, où les grenouilles, parfois, tombent du ciel.
Quelles étaient les lectures de ces derniers mois à ne pas manquer ?
Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
Dans ce village normand peuplé de paysans taiseux et d’enfants-fées, une jeune vétérinaire découvre le cadavre d'un étalon sauvagement mutilé
La scène horrifique sur laquelle s'ouvre le roman d'Adeline Fleury est prometteuse pour les amateurs du genre.
Dans un lotissement comme on en voit tant à la périphérie des villages, une pluie de grenouilles s'abat sur des enfants.
Cet événement apocalyptique, qui rappelle l'une des dix plaies d'Égypte narrée dans la Bible, sème la terreur dans la population.
D'autant plus qu'un inquiétant « gosse blond au visage de vieux » rôde. C'est le fils d'agriculteurs du coin, un bout de landes normand balayée par les vents où les croyances et les légendes sont encore bien ancrées.
La rebouteuse surnommée la Vieille, que même les âmes les plus cartésiennes, sait bien que le garçon est un « fêtet ».
Elle aussi avait un eu « enfant-fée » mort dix ans plus tôt écrasé par une voiture dont le conducteur n'avait jamais été identifié,
Après l'épisode des batraciens, des animaux sont blessés et tués. Puis c'est au tour des humains...
Roman sur la différence et la vengeance teinté de réalisme magique, « Le Ciel en sa fureur », titre emprunté à une fable de La Fontaine, happe le lecteur en révélant chez lui sa part d'irrationalité.
On se laisse embarquer et c'est très plaisant.
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-le-ciel-en-sa-fureur-adeline-fleury-lobservatoire/
J’ai beaucoup aimé ce roman d’Adeline Fleury « Le ciel en sa fureur ». Peut-être pourra-t-on me taxer, un peu, de chauvinisme, l’histoire se passe dans le département de la Manche, mon département de naissance. Toutefois cela me permet de mieux juger la performance de l’autrice, pour décrire les paysages d’une beauté sauvage du Cotentin et dépeindre le monde rural dans toute sa rusticité.
Ce livre n’est pas à mettre dans les mains d’esprits cartésiens, rationnels ou par trop citadins qui le trouveront au mieux farfelu au pire complétement débile. Bienvenue, dans le monde des contes et légendes, dans ce petit village entre mer et marais où règne une atmosphère glauque d’apocalypse. Je vous laisse juge : « L’enfant du pavillon numéro 13 se retourne, elle pousse un hurlement assourdissant. Des coassements gras lui répondent, recouvrant dans un vacarme plaintif tous les autres bruits de la nature. De gros crapauds bondissent des bosquets, des centaines de batraciens affolés et baveux, ils chargent les enfants qui hurlent de peur et se réfugient chez eux, les crapauds s’écrasent contre les portes et les baies vitrées. Des petites grenouilles brunes tombent du ciel. Ceux du lotissement ferment leurs volets bordeaux, ceux du lotissement sont terrorisés. Le corps de l’enfant du pavillon 13 gît au milieu des feuillages, secoué de spasmes, couvert d’un liquide visqueux. L’assaut des crapauds ne dure qu’une dizaine de minutes, mais semble une éternité à ceux du lotissement. La mère épouvantée de la fille du pavillon numéro 13 n’arrive pas à déverrouiller la porte d’entrée, des morceaux de crapauds bloquent la clenche. Les pluies de crapauds annoncent l’apocalypse. Certains ont lu ça dans la bible. » Suivront d’autres signes tout aussi inquiétants, la naissance d’un veau albinos, un cheval retrouvé éventré, jusqu’au cadavre de la « Ferluche » un jeune homme simplet du village, retrouvé sous un tas de fumier.
Tout oppose les deux mondes qui cohabitent, ceux des citadins du lotissement, « nouveaux ruraux », à la petite vie bien proprette et aseptisée et le monde rural, bien moins ragoutant, mais beaucoup plus proche de la nature, qui voit dans les manifestations célestes des signes divins, combat entre le bien et le mal à l’image des gobelins (goubelins dans sa version normande) qui sont des elfes, esprits de la nature qui se métamorphosent en animaux familiers, ils sont facétieux mais plutôt bienveillants tant qu’ils sont choyés. Dans le cas contraire, le diable en fait ses marionnettes.
Au milieu de ces extrêmes Julia, la nouvelle vétérinaire, qui a appris le métier de son prédécesseur local le « Vieux » que les rhumatismes contraignent à l’inactivité, mari de la « Vieille » la rebouteuse, la magnétiseuse, la guérisseuse qui par simples appositions des mains soulage bien des maux et Stéphane, la maréchale-ferrante, qui a fui la ville après le décès brutal de son amour, Victoire, et proche désormais de Julia. Ces deux femmes aidées du « Potelé », Guillaume, un journaliste venu de Cherbourg, natif du village, vont essayer de trouver la clé de tous ces mystères.
Les soupçons se dirigent bien vite sur un enfant blond, le fils des Levavasseur de la ferme à vaches, petit corps et grosse tête aux traits vieillis attirant et repoussant à la fois, que l’on retrouve toujours sur les lieux des exactions. La « Vieille » jure que c’est un enfant-fée, comme son p’tit Jojo, son fils, qui a disparu il y a quinze ans. Toutefois, l’autrice nous sème le doute, quel est donc ce Géant, ce colosse qui semble commander aux animaux, pour l’instant guetteur mais en qui l’on sent monter la violence.
Vraiment, un excellent moment de lecture que ce « thriller à la normande » doublé d’un roman d’atmosphère, merveilleusement alimenté par une écriture à la sauvagerie poétique d’Adeline Fleury. Ces contes et légendes font l’histoire de nos terroirs, notre richesse collective et rien que pour cela ne méritent pas d’être galvaudés. Ah ! j’oubliais, je ne crois pas à grand-chose, mais papa a été victime de graves brûlures sur les bras et le corps et il n’a trouvé le soulagement qu’après avoir eu recours à une magnétiseuse. Croira qui voudra !
Remerciements à Lecteurs.com et aux Editions de l’Observatoire pour cette belle découverte.
Comment ne pas croire encore aux légendes lorsqu’on habite une terre de fin du monde. Les uns ont “leur petit confort à volets bordeaux, à sofas fleuris et tables basses en verre”, les autres ont leurs bêtes et leurs cauchemars. Coincés entre la mer et les champs boueux, “ceux du lotissement” et “ceux du village” se partagent ce bout de campagne furieuse et hostile, figée dans des croyances anciennes et murée dans le silence.
Un hiver, des phénomènes étranges viennent saccager la routine pavillonnaire et paysanne de cette communauté. Des poules éventrées, une vache au pis ensanglanté, un cheval mutilé, une pluie de crapauds, un enfant-fée, une créature qui rôde en italique en fin de chapitre… Punition divine, cruauté animale ou vengeance humaine ? Difficile à savoir tant il y a de secrets enfouis sous les vieilles pierres campagnardes. “On préfère encore croire aux fantômes et aux fées maléfiques pour expliquer certaines morts brutales plutôt qu’au désespoir des vivants.”
Écrit dans l’inquiétude du présent, ce roman fait vaciller le rationnel et la logique. Il donne à voir des hommes embourbés dans leurs malheurs et leurs superstitions, et des femmes décidées à s’en affranchir, malgré ce qui perdure : une nature invincible, pleine de sauvagerie et de féérie mêlées.
Un petite commune rurale de la côte ouest du Cotentin ;
Un bourg , des hameaux où vivent les gens du cru, ceux qui y ont fait souche .
Le village est depuis toujours imprégné d'histoires du passé de certaines familles, d'affaires dont on n'ose guère parler et de superstitions liées à certains lieux de la commune, à certaines personnes, en particulier à certains types d'enfants porteurs de sortilèges .
Les croyances en des maléfices d'un autre temps ont la vie dure , ici !
A la périphérie , comme dans de nombreuses bourgades actuellement, un lotissement de maisons neuves, une sorte de cité dortoir où vivent des familles de rurbains qui travaillent en ville et ne se mêlent pas des affaires de la commune .
Entre ces deux types de population, deux jeunes femmes venues de la région parisienne intégrées a la vie du village : une vétérinaire, et une maréchale ferrante qui par leur métier vivent au sein de la communauté rurale, sans toujours toutefois bien comprendre ce qu'il s'y passe .
Un matin on découvre que 2 chevaux du club hippique ont été sauvagement massacrés . Les deux femmes vont alors chercher à comprendre pourquoi on s'en est pris à ces animaux .
A partir de ce moment, le roman qui a un fort ancrage régional et qu'on pourrait qualifier de roman du terroir devient un roman policier dont la caractéristique essentielle est qu'il baigne dans une atmosphère de réalisme magique. On y balance constamment entre rationnel et l'irrationnel, entre fantômes du passé et poids du présent .
Un beau roman riche en personnages, énigmatique, qui peut, en son début paraître déroutant . Au lecteur de se laisser envoûter, entraîner par l'écriture sensorielle d 'Adeline Fleury qui restitue à merveille l'atmosphère d'entre deux mondes dans laquelle baigne le récit
Un roman paru lors de la rentrée littéraire de janvier 2024 aux éditions de L'OBSERVATOIRE. Un roman noir mêlant thriller et fantastique. On plonge dans un roman d'ambiance et dans l'âme humaine prise entre la noirceur et la lumière.
Une intrigue magnétique, gothique, à mi chemin d'un conte ou d'une fable. Un huis clos qui nous envoi dans une petite bourgade où des ex citadins s'installe dans un coin reculé avec des locaux rugueux, des violences faites sur des animaux va faire surgir des croyances autour d'un monstre local "Le Varou" une bête qui se venge.
La plume est captivante, envoûtante, on plonge dans l'étrange, les mystères, l'âme humaine, la ruralité, les croyances, les soupçons et les rumeurs. Le récit est court, il nous offre une belle galerie de personnages avec une belle construction , de la psychologie, des secrets et l'onirisme.
"Le silence dans le bourg est lourd, les habitants ruminent leurs secrets indicibles derrière l'humidité des murs. Quelques herbes folles soulèvent les pavés de la place du village marquée du sceau de la honte et de la désolation. La porte en bois de l'église grince, le prêtre est à genoux devant l'autel. Les mains jointes sur son front, les yeux clos, il prie. Il prie pour que le village s'en sorte, pour que la haine et le dégoût ne l'accablent pas, pour que la mort ne frappe pas à nouveau. Pour que tout redevienne comme avant, avant quoi il ne sait pas. "
" Le monolithe couché indique en effet l’entrée du champs où, autrefois, les fées venaient danser. Elle désigne un cercle où l’herbe est comme brûlée. La Vieille affirme que la danse est le plaisir favori des fées. La nuit, sous les rais limpides de la lune qui enfle, monstrueuse, elles se rassemblent pour former une ronde, et malheur à l’impudent qui s’approche de ces mystérieuses créatures, les fées l’entraînent dans la farandole qui redouble de vitesse, tournoient sans relâche, jusqu’à ce que l’intrus pris de vertiges tombe, épuisé, contre le sol, alors les facétieuses s’amusent à se jeter le corps."
Le ciel en sa fureur est un livre choral mystérieux autour d’une nature sauvage et de l’âpreté des hommes dans la vie tourmentée des habitants d’un village en plein campagne normande. Les fées et les sorcières ne sont jamais très loin.
Des ondes étranges s’abattent sur cette terre sans que l’on sache s’il s’agit de phénomènes météorologiques et/ou des actes de vengeances humaines. Comment relier des pluies de grenouilles, la mort d’animaux, du bélier noir, d’un étalon ou la naissance d’albinos ?
Les légendes les plus noires sont (col) portées par les locaux dont certains ont des dons particuliers comme la vieille rebouteuse ou les enfants-fée, car possédés par une fée et dotés d’une sensibilité hors normes.
Les nouveaux entrants dans le village voient leur rationalité vaciller qu’il s’agisse de la nouvelle vétérinaire, du maréchal-ferrant ou des habitants du nouveau lotissement tous issus de la ville. Les autochtones sont méfiants surtout quand les métiers sont exercés par des femmes.
Une ambiance d’apocalypse règne, renforcée par l’annonce de grands dangers peut- être reliés au retour d’un géant.
La narration croise le passé et le présent mais certains clichés perdurent comme le souci de la transmission de l’exploitation, les accusations contre les gitans ou l’existence de pouvoirs maléfiques.
Au-delà de cette ambiance lourde, Adeline Fleury porte des messages de résilience sur les enfants incompris ou la difficulté de s’intégrer dans des bouts de terre ruraux.
L'auteure excelle dans l’art de transmettre les pressentiments que des choses terribles se préparent. Elle explore avec aisance des personnages hauts en couleurs où se mélangent leur capacité de percevoir les souffrances des êtres et la dureté de leur condition.
Envoutant et original, Le ciel en sa fureur, est un magnifique récit porté par une atmosphère énigmatique. Adeline Fleury nous offre un livre en noir et blanc, d’une grande émotion et d’une puissance littéraire séduisante.
Très enthousiaste à l'idée de découvrir ce roman....je suis vite restée sur ma faim.
Je n'ai pas réellement retrouvé les évènements annoncés sur la 4ème de couverture ....et me suis retrouvée dans une histoire de vengeance, finalement, vue assez souvent.
Le tout, saupoudré de légendes, et de magie....
C'est joliment écrit mais cela ne m'a pas suffit cette fois ci.
Idée plaisante à l'origine de ce roman étrange : fées et autres légendes du Cotention, personnages de brume et de pluie, réalisme magique (que j'ai souvent apprécié chez des auteurs sud-américains) et me voilà partie pour une lecture fantastique ! Eh bien non ... récit décousu, un mystère à élucider qui n'en est pas un et malgré une jolie plume, on patauge dans la boue. Nous sommes ici dans une tragédie avec cruauté et vengeance gratuites, volonté claire de faire du mal et d'anéantir le bien. Ce monde sauvage et rugueux vous agresse et vous éloigne rapidement de toute tentative de rêver à quelque chose d'étrangement poétique.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !