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Les aventures du chevalier Gauvain, neveu du roi Arthur, prennent dans Le Conte du Graal le relais de celles de Perceval et occupent le second volet resté méconnu en raison de sa facture aussi déconcertante que sa matière.
Chrétien de Troyes abolit ici toutes les conventions de la tradition romanesque : en effaçant les repères spatio-temporels et en désarticulant l'action narrative, il inaugure un espace onirique à l'intérieur duquel les personnages, pris dans des jeux de miroirs permanents, échangent leur identité et permutent leur fonction. Poussant plus loin encore la liberté poétique, il abolit la barrière entre la mort et la vie, faisant de certains protagonistes les revenants de figures archaïques disparues.
Par là, il ouvre à son lecteur la scène cachée sur laquelle l'homme engage les enjeux déterminants de sa destinée.
On découvre alors que le Chevalier cuirassé sous l'armure du moi a depuis l'origine rendez-vous avec deux partenaires : l'Autre primordial à deux visages, en même temps magnifique et démoniaque, et la Mort, elle aussi dédoublée, puisque celle qui attend le Chevalier n'est pas la mort glorieuse rencontrée dans le fracas des batailles mais une autre mort, qui est la condition de la vie.
En cette fin de siècle où la perte du sens de la mort menace de rendre la vie sans raison, les aventures de Gauvain, qui parachèvent le mythe du Graal, nous interrogent d'une façon brûlante.
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