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L'auteur Marc Deleuze, DRH de la Maison, découvre un beau matin son bureau vidé. La porte a été déposée. Il ne reste plus que la moquette. Décidé à ne pas céder, il va vivre des mois de jouissive résistance face à l'hostilité, l'indifférence et l'embarras de ceux et celles qui furent ses collègues au sein de la direction du groupe. On veut l'ignorer mais lui observe tout, d'un uil lucide et féroce. Chaque jour il s'installe entre ses quatre murs, seul avec la chaise en PVC qu'il a dégotée non sans mal au sous-sol.
Dans son bureau vide, sans téléphone, il lit le journal ou fait balcon, à califourchon sur sa chaise, devant le couloir qui traverse la direction générale où Numéro Un a remplacé, à la faveur d'une OPA, son ami Bertrand.
Narguer est un exercice captivant mais accaparant. Le désoeuvrement ne s'improvise pas non plus ; il exige une véritable organisation. Mais une fusion peut en cacher une autre... L'auteur Né à Bruxelles, Frank De Bondt vit à Paris. A publié un roman, Un week-end avec Odile, chez Buchet/Chastel.
Décapant !! Le narrateur trouve un beau matin son bureau vidé de tout son mobilier alors qu'il occupait un poste important dans la Maison. Objectif? le faire craquer, démissionner. Il entre alors en résistance et décide de s'incruster. Il installe une chaise dans son bureau et regarde ce qui se passe, la vie autour de lui. Il note l'embarras, l'indifférence ou l'hostilité de ses anciens collègues. Son "siège" dure plusieurs mois et décrit à merveille le monde cruel de l'entreprise .
La Maison ressemble a toutes les grandes entreprises, avec ses chuchotements, sa diplomatie, sa cantine.
C’est selon moi ce qui fait à la fois la force et la faiblesse du très court roman de Frank De Bondt, à l’écriture par ailleurs très agréable. Car quiconque a fréquenté ou fréquente le monde impitoyable de l’entreprise s’y retrouve, certes. Mais ce traité de résistance (dont certains aspects m’ont rappelé Les heures souterraines de Delphine de Vigan) se révèle frustrant : j’aurais aimé en savoir plus sur le narrateur, sur sa vie, sur ses supérieurs, ses collègues…
Il y en a à peine assez pour que l’imagination se mette en route. Bien sûr, l’isolement forcé de Marc Deleuze est très bien dépeint, mais… rien ne bouge. Et si je conçois bien qu’il en soit ainsi pour le narrateur, en tant que lectrice, j’en aurais voulu davantage.
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