Le Beija-flor est le colibri qui « embrasse les fleurs » ; celui qui sait en savourer le parfum, avec cette légèreté qui n'est pas l'inverse de l'intensité. C'est cette présence vibrante qu'expérimente, le temps d'un voyage, le narrateur. Cette escapade est comme une respiration dans un destin qui semble trop tôt formaté par l'école de commerce et la quête de performance. La rencontre d'un nouveau continent, de sa nature, de ses hommes et de ses femmes, est l'occasion d'un véritable renversement de valeurs. En prendre « plein les yeux, les oreilles, le cerveau et le coeur » est l'électrochoc qui permet au narrateur, au seuil de sa vie d'adulte, d'arrêter de se projeter, pour simplement « être là ».
Cette expérience de déconnexion totale à la découverte de l'Amazonie, de sa puissance et de sa fragilité, se révèle au fil des pages une véritable reconnexion à soi-même. Des plages de Florianópolis, des méandres de l'Amazone, de la franchise des hommes et de la liberté des femmes, le lecteur gardera longtemps un parfum de saudade, cette nostalgie douce et amère qui ne quitte plus ceux qui ont connu le Brésil.
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