"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ses oeuvres montrent que Laubiès aimait le ciel, les bords de mer, le soleil levant ou couchant, le miroitement de la lumière, l'envol des oiseaux, les back-waters qui prolongeaient sa plage, on reconnaît tout ça. Certaines de ses aquarelles paraissent même à première vue proches de celles de Turner, mais très vite on comprend que c'est à la fois bien de cela qu'il s'agit, et pourtant pas vraiment. Le propos est autre. Il nous conduit sur le chemin d'une méditation face à la nature. Dans son abstraction on ne trouve aucune trace d'épanchement de soi. Il commence d'ailleurs avant de peindre par une phase de concentration pour faire le vide en lui. C'était déjà le rôle des signes qu'il a peint de 1953 à 1955. Lui-même se considérait comme un peintre abstrait qui a toujours peint abstrait. Non pas, précisait-il, en réaction contre le réalisme imposé par les régimes totalitaires nazis ou communistes, comme ça été le cas pour beaucoup de ses jeunes ainés, les peintres abstraits d'après-guerre, mais parce que spontanément il a toujours regardé la nature de façon abstraite. "Je peins dans la nature et la nature est abstraite" ou encore " Je m'exprime mieux par l'abstraction puisque je recherche le rythme, la couleur, la forme et non le sujet, la spiritualité de l'art dont parlait Kandinsky, la vie intérieure et l'essence même des choses au-delà de l'apparence". Alain Margaron
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