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L'art du dressage

Couverture du livre « L'art du dressage » de Christel Perisse-Nasr aux éditions Editions Du Sonneur
Résumé:

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Articles (1)

Avis (7)

  • "Le mal a ses génies, mais aussi ses seconds couteaux.
    Marceau, trop jeune pour avoir connu la Seconde Guerre mondiale, trop âgé pour avoir " fait l'Algérie ""
    Ainsi nous faisons connaissance du père...ou la virilité toxique

    Un livre court, déroutant qui parfois laisse un petit malaise...
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    "Le mal a ses génies, mais aussi ses seconds couteaux.
    Marceau, trop jeune pour avoir connu la Seconde Guerre mondiale, trop âgé pour avoir " fait l'Algérie ""
    Ainsi nous faisons connaissance du père...ou la virilité toxique

    Un livre court, déroutant qui parfois laisse un petit malaise ...mais c'est le but recherché. Ce besoin de masculinité de Marceau pour élever ses fils et ses obsessions sont remarquablement écrit.

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  • Tout d'abord merci lecteurs.com pour ce livre surprise qui a été une découverte.

    Dans ce roman, Marceau "dresse" ces enfants sous la houlette militaire: l'un, le collectionneur passionné de maquettes militaires aurait aimé vivre le rêve militaire de son père mais ayant un oeil de valide sur...
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    Tout d'abord merci lecteurs.com pour ce livre surprise qui a été une découverte.

    Dans ce roman, Marceau "dresse" ces enfants sous la houlette militaire: l'un, le collectionneur passionné de maquettes militaires aurait aimé vivre le rêve militaire de son père mais ayant un oeil de valide sur deux il ne pourra pas poursuivre le rêve militaire du père et le sien par la même occasion. Reste donc Gilles, qui va entrer à Saint Cyr et qui va pouvoir poursuivre le rêve de Gilles. sauf que le harcèlement des fils de bonne famille de Saint Cyr aura raison de lui et il préférera retourner au public.
    Les deux fils sont comme dirigés par leur père tels des pantins, et auront une éducation où la masculinité est mise en avant.
    Ainsi plus tard en ayant une compagne, puis une fille, la femme est relayée en second plan et le rôle de l'homme et sa suprématie sur la femme sont biens présents.
    De la première à la dernière ligne, la place du patriarche est plus que présente, c'est lui qui dirige, c'est lui qui dresse. Est-ce lui qui va aussi ôter la vie à son fils?

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  • Il va falloir resserrer la longe, tirer sur les rênes

    Le second roman de Christel Périssé-Nasr décrit les ravages que peut provoquer une éducation virile. Sous couvert de passion, un père va inculquer à ses fils des principes qui finiront par les perdre.

    C'est d'abord une histoire de...
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    Il va falloir resserrer la longe, tirer sur les rênes

    Le second roman de Christel Périssé-Nasr décrit les ravages que peut provoquer une éducation virile. Sous couvert de passion, un père va inculquer à ses fils des principes qui finiront par les perdre.

    C'est d'abord une histoire de passion. Celle de Marceau pour l'aéronautique qu'il traduit en mettant beaucoup de soin à sa collection de maquettes. Il est en particulier fier des avions de la Seconde Guerre mondiale, comme ces Junkers avec lesquels Hitler ambitionnait de s'imposer sur tous les champs de bataille.
    Une passion qu'il transmet à son fils, qui ne peut intégrer l'armée, car il a perdu un œil. Il poursuivra donc son œuvre, tandis que Gilles, son second enfant, portera l'uniforme. Lorsque ce dernier accepte d'intégrer un collège militaire, il se dit que son éducation a payé. Mais à la fois le bizutage et les idées qui règnent du côté de Saint-Cyr auront raison de sa bonne volonté. Gilles jette l'éponge et entend oublier les militaires. Il va choisir de faire son service comme coopérant en Afrique. Puis croise Nour et décide rapidement d'en faire la femme de sa vie. Tandis que le couple s'installe et que la famille s'agrandit avec la naissance d'une fille, Mais tout aussi rapidement, les ennuis commencent et l'orage gronde. Alors Gilles et Nour se séparent, provoquant l'incompréhension d'un mari qui aura su grimper les échelons jusqu'à ce statut social qui lui est dû et qui devrait faire l'admiration de son épouse. C'est du moins ce qu'il pense. Mais peut-être lui a-t-il laissé trop de liberté, oubliant de serrer les rênes.
    C'est ce système que dénonce subtilement ce livre. En s'appuyant sur les petites manies et les grands principes, la représentation du pouvoir et la domination des grands mâles. Ici tout tient dans les habitudes et les gestes sournois plutôt que dans les démonstrations de force. Pour être pernicieuse, la violence n'en est pas moins réelle.
    Ce roman sur l'emprise, celle du père sur ses fils, celle du mari sur son épouse, pose aussi la question du statut de l'homme, bousculé dans sa virilité. On le sent ici fragilisé et déstabilisé. Alors il répond par la force et par le mépris. Un conte glaçant qui démontre combien le chemin vers une relation équilibrée et apaisée est encore long.
    https://urlz.fr/mgH1

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  • Ce texte d’une précision clinique, chirurgicale est une réflexion sur le bien et le mal.


    Marceau tient à conserver un contrôle quasi absolu sur le devenir de ses deux garçons ; l’un deux est éprouvé dès le départ dans son corps, et devra renoncer à ses rêves d’aviation. Sa créativité, née...
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    Ce texte d’une précision clinique, chirurgicale est une réflexion sur le bien et le mal.


    Marceau tient à conserver un contrôle quasi absolu sur le devenir de ses deux garçons ; l’un deux est éprouvé dès le départ dans son corps, et devra renoncer à ses rêves d’aviation. Sa créativité, née d’un relâchement de la vigilance paternelle, est dévolue à un espoir plus tangible. Mais créativité ne veut pas dire réussite.
    Quant à l’aîné, le futur objet de fierté, il oeuvre à concevoir des engins de guerre, concentré sur l’accomplissement de sa tâche, bien indifférent aux conséquences mortifères de son commerce.

    Le père figure de l’autorité est digne d’un respect légitime et incontestable, à moins que des secrets révélés ne viennent fragiliser l’édifice.

    Le ton particulier de la prose donne à ce récit des allures de texte sacré, de mythe d’un temps passé, mêlant le tribal à l’universel. Des histoires d’animaux domestiques à l’évocation de l’alchimie neurologique de l’empathie, la palette est large.


    Récit atypique et remarquable, ce roman est impressionnant.


    94 pages Sonneur 12 janvier 2023
    Sélection POL 2023

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  • On découvre en 100 pages à peine, comment Marceau, père autoritaire s’il en est, a élevé ses deux fils : le plus jeune, intitulé le collectionneur, est passionné d'avions de guerre. Malheureusement, aveugle d'un œil, il ne peut aller faire carrière dans l’armée. Gilles, l'aîné, s’essaie à St Cyr...
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    On découvre en 100 pages à peine, comment Marceau, père autoritaire s’il en est, a élevé ses deux fils : le plus jeune, intitulé le collectionneur, est passionné d'avions de guerre. Malheureusement, aveugle d'un œil, il ne peut aller faire carrière dans l’armée. Gilles, l'aîné, s’essaie à St Cyr mais n’ayant ni particule ni goût aux brimades incessantes bifurque vers l’aéronautique. C’est là qu’il pourra vérifier si les préceptes d’une virilité exacerbée peuvent bâtir durablement une existence qui fasse honneur à son père. Il est dit qu’entre le père et ses deux fils, une lanière fictive et symbolique les relie et cingle au moindre faux-pas.
    Le style est froid et constate sans émoi les dégâts dévastateurs de pareilles valeurs inconfortablement racistes et homophobes au passage bien sûr puisque femmes et singularités n’entrent aucunement dans le cadre initial prévu.
    Gilles se marie avec Nour et a une petite-fille. Il régentera son monde à la badine
    L’issue toxique de ce court roman n’épargne personne. Victimes bourreaux, bourreaux-victimes, c’est implacable et
    On referme ce livre, dérangé et mal à l’aise.
    Livre lu dans le cadre du Prix Orange 2023.
    Je remercie la Fondation Orange et les Éditions du Sonneur de m’avoir permis de découvrir cette auteure.

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  • Il était une fois un sexisme et un autoritarisme ordinaire…
    Une histoire d’Hommes où les femmes, les enfants (petites filles), animaux sont transparents ou au service de l’Homme.

    Marceau est un père autoritaire, qui entend bien transmettre ses idées d’honneur à ses deux fils. Faute d’être...
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    Il était une fois un sexisme et un autoritarisme ordinaire…
    Une histoire d’Hommes où les femmes, les enfants (petites filles), animaux sont transparents ou au service de l’Homme.

    Marceau est un père autoritaire, qui entend bien transmettre ses idées d’honneur à ses deux fils. Faute d’être soldat comme son père, il est huissier de justice. Alors il se projette dans ses enfants. Le plus jeune est borgne et ne pourra donc pas rejoindre l’armée. Il aligne et range ses créations d’engins militaires sur ses étagères.
    Le fils ainé, Gilles, doit donc sauver l’honneur de la famille. Il craque à Saint Cyr, harcelé par les étudiants à particules et finit par entrer dans une école d’aéronautique. Ouf ! Les principes de Marceau sont saufs, et Gilles travaillera dans cette branche.
    Il va se marier avec Nour et aura une petite fille.

    On pourrait penser qu’une fois marié, il va sortir de l’emprise de son père et échapper au formatage qu’il a subi. Non, il applique comme un gentil garçon, un fils obéissant, les préceptes de machisme, de condescendance envers sa femme, de maltraitance envers les plus faibles.
    « Nour veut du temps et du silence autour d’elle pour peindre ses petites merdes en confort.(…) Offre lui ce confort. Tu la tiens par la pelote et on lui ploiera doucement l’échine. Elle apprendra à compenser son petit temps et son petit silence, à te les payer au prix fort. Tu l’auras, ta servante. »
    Jusqu’au jour où….

    Ce qui m’a intéressée, c’est la précision chirurgicale, froide des portraits tracés.
    Aucune empathie de la part du lecteur.
    Presque un exercice de style : les portraits de Marceau et Gilles servent d’illustration au sexisme et au mépris de tout ce qui n’est pas Homme ou Soldat.

    C’est le titre et la couverture qui m’ont attirée vers le roman. Et pour moi, c’est le seul bémol : quand on est cavalier, l’art du dressage consiste à faire AVEC le cheval et non pas contre, en le soumettant à sa petite volonté.

    Livre lu dans le cadre du Prix Orange 2023.
    Je remercie la Fondation Orange et les Éditions du Sonneur de m’avoir permis de découvrir cet auteur.

    https://commelaplume.blogspot.com/

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  • C’est toujours une joie pour moi de découvrir un nouveau titre des éditions du Sonneur, une maison d’édition chouchou ! J’y vais les yeux fermés et je me laisse surprendre.
    Ce roman nous plonge dans une famille composée d’hommes, le père et ses deux fils. L’atmosphère est chargée de masculinité...
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    C’est toujours une joie pour moi de découvrir un nouveau titre des éditions du Sonneur, une maison d’édition chouchou ! J’y vais les yeux fermés et je me laisse surprendre.
    Ce roman nous plonge dans une famille composée d’hommes, le père et ses deux fils. L’atmosphère est chargée de masculinité et peut déranger le lecteur ou la lectrice. Le père est huissier de justice. Il s’appelle Marceau. A défaut d’être un soldat comme son père, mort en plein vol en 1940, il transpose son rêve sur ses enfants.
    D’abord sur le plus jeune, « le collectionneur » qui réalise et aligne de nombreuses maquettes d’engins militaires sur ses étagères. Mais l’armée française ne veut pas de lui. Il est aveugle d’un œil depuis la naissance.
    Alors Marceau se tourne vers l’aîné, Gilles. Il accepte la requête de son père : entrer dans la très renommée école militaire, Saint-Cyr. Mais il n’y tiendra pas longtemps face au harcèlement et à la violence des fils de bonnes familles, hautains et méprisants, qui ne voient pas d’un bon œil l’intégration de recrues sans particule.
    Gilles rebondit et après le lycée civil, il trouve un moyen de satisfaire les ambitions de son père. Il intègre une école d’aéronautique. L’honneur est sauf.
    Tout au long du roman, on sent l’emprise du père, comme des fils invisibles qui influencent les choix de ses enfants. Son éducation ressemble plutôt à une ode à la virilité, ou à un dressage comme le suggère le titre.
    Ensuite on apprend que Gilles a une petite fille, « Boucle d’or » et une femme « exotique », Nour, une artiste qui vit à ses dépens. C’est lui qui subvient aux besoins de la famille.
    Des événements de l’enfance resurgissent à certains moments du roman et font le parallèle avec ce que vit Gilles avec sa fille et sa femme, notamment sa relation avec les animaux de compagnie. Sans trop vouloir vous en révéler, la vie de famille n’est pas idyllique.
    J’ai aimé l’écriture de l’autrice. L’histoire est originale et traitée comme une sorte de conte par moment. Elle aborde essentiellement le thème de la virilité. Les femmes, inférieures, sont toujours la cause du malheur des hommes, reléguées au rôle de servante. Un texte dérangeant, critique et qui fait très bien ressentir les émotions des personnages, souvent négatives.
    Ce roman pose la question : Qu’est-ce qu’un homme ? Comment Gilles peut-il grandir avec un père toxique ? Quel homme deviendra-t-il ? Quel père deviendra-t-il ? A vous de le découvrir en lisant ce court et intense roman de 94 pages, plutôt glaçant ! Pas sûre qu’il plaise à tous les lecteurs, mais pour ma part je le trouve très réussi !

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