"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De nouveau, les Oracles des Terres de Perora ont proclamé l'Appel du Massous. Filles et garçons, bénis par Otah, se doivent de suivre l'enseignement des quatre éléments pour développer leur potentiel magique d'élus.
L'un d'entre eux, Rehanne Pavlec, seize ans, a déjà des idées bien arrêtées sur cette course aux pouvoirs, destinée à satisfaire une société selon lui archaïque. Mais, s'il veut éviter le déshonneur à ses proches, il n'a pas d'autre choix que d'accomplir cette quête et de se distinguer des autres lors des épreuves imposées.
Sur le trajet des citées sacrées, les sept novices du royaume de Calthar devront ouvrir leurs esprits à de nouveaux modes de vie et survivre à de terribles périls. S'ils se montrent à la hauteur, ils atteindront le statut tant convoité de membres de la Confrérie des Mages. En revanche, s'ils échouent, ils seront condamnés au bannissement et à l'errance.
Comme il faut toujours ranger les livres dans une catégorie, celui-ci entre dans le genre Fantasy. Nous savons bien que dans chaque genre, on trouve des livres bien différents. Peut-être surtout dans le domaine de la Fantasy ou du fantastique. Avec « L’Appel du Massous » on se trouve dans de la Fantasy grand public. Ce terme n’est évidemment pas péjoratif, bien au contraire, cela veut dire que tout le monde peut le lire. Et c’est pour cela que j’ai adoré. De la magie, quelques êtres surnaturels ou plutôt imaginaires, c’est-à-dire que l’on ne risque pas de croiser dans notre monde (et qu’on ne veut surtout pas). Mais surtout, une histoire incroyablement bien construite qui permet de voyager dans un monde imaginé, restant assez proche du nôtre pour en devenir une allégorie.
Le personnage principal est Rehanne, un adolescent qui a les prédispositions nécessaires pour répondre à l’Appel du Massous. Avec d’autres jeunes de son âge, il doit commencer une longue quête pour développer les pouvoirs magiques qui sommeillent en lui. Il s’agit donc du passage de l’adolescence à l’âge adulte, le temps de devenir responsable et de poursuivre sa destinée pour apporter sa contribution au monde. Dans ce premier tome l’aventure se met en place et le but est d’atteindre la première cité : Aona. Les adolescents, qui désormais font partie de la même « équipe », vont apprendre à se connaître, ils vont nouer des liens d’amitié, d’amour et bien sûr de solidarité puisqu’ils doivent faire face à de nombreux défis et conflits. Mais les amis et les ennemis ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
Pour leur quête, ils sont menés par une guide, en charge de leur insuffler la sagesse nécessaire pour faire émerger et progresser les pouvoirs magiques que chacun possède. Ces pouvoirs sont nombreux et ils doivent tous les maîtriser. Nous évoluons avec eux dans leur phase d’apprentissage. Comme pour maîtriser un métier grâce aux études, ils doivent constamment apprendre et s’entraîner. Nous découvrons alors ces fameux pouvoirs, de ceux que nous voudrions réellement avoir. Nous découvrons des armes exceptionnelles, qui seraient bien pratiques. Nous vivons avec les émotions ressenties par tous ces adolescents, au plus proche d’eux grâce au style de l’auteure, réussissant des descriptions très bien amenées. Toute la palette des sentiments est présente dans ce livre.
Y compris l’amour, bien évidemment. Le personnage principal découvre ce sentiment si puissant. Il est loin de le maîtriser et dans ce domaine aussi il faut une dose d’apprentissage. Comme tout adolescent il est perdu face à ce qu’il ressent, il va commettre des erreurs, compréhensibles, surtout dans le contexte plus global de la quête. Une quête qui ne va pas sans embûches, très nombreuses, ce qui incite à tourner les pages du livre frénétiquement. Difficile de reposer l’ouvrage, tant on a envie de connaître la suite, de savoir ce qui va arriver à ces jeunes gens auxquels on s’attache très rapidement.
Autant dire que ce premier livre est une réussite complète. Écrire de la Fantasy est extrêmement difficile. Simplement parce qu’il s’agit de créer son propre univers et surtout de le maîtriser de bout en bout. Il faut transporter le lecteur dans un monde parallèle, inconnu, et ne pas le perdre alors qu’il doit assimiler beaucoup de noms étrangers et de termes spécifiques à l’histoire. Réussir ce tour de force c’est posséder un véritable talent. Et Rexane nous emmène dans son monde, en douceur, pas à pas, permettant d’immerger complètement le lecteur dans cet autre univers. Avoir l’impression de faire partie du groupe et de l’histoire, se passionner pour la quête, rêver d’avoir certains des pouvoirs énoncés, trembler pour les personnages, détester la dernière page parce qu’il faut les quitter en attendant la suite… Un livre qu’on a envie de relire, qu’on ne peut pas oublier. Une très belle réussite qui selon moi mérite un énorme succès.
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--- Vous non plus, vous ne connaissiez pas les éditions Souffles littéraires ? ---
Relativement jeune, la maison d’édition m’a contactée en novembre dernier afin de me proposer sa première parution en fantasy, qui est également le tout premier roman de Rexane LS : le tome 1 de L’Appel du Massous, prénommé Aona.
Intriguée par le synopsis – et par le félin présent sur la couverture, je l’admets -, je me suis empressée d’accepter. Je remercie donc les éditions Souffles littéraires pour l’envoi. Même si ce fut une lecture en demi-teinte, j’ai malgré tout passé un bon moment entre les pages de ce livre.
--- Les maladresses d’un premier roman ? ---
Mes exigences en termes de style ne font qu’augmenter avec le temps, j’en ai bien conscience. C’est pourquoi ce point est à prendre avec des pincettes, d’autant plus qu’il s’agit d’une appréciation toute personnelle.
Quoi qu’il en soit, la plume de Rexane LS comporte selon moi des lourdeurs inutiles, ce qui nuit à la fluidité du texte. Le ton employé est également très solennel, y compris dans les dialogues qui manquent donc de naturel. Toutefois, il s’agit là d’un parti pris en totale adéquation avec le cérémonial qui entoure l’Appel du Massous.
Bref, il m’a fallu un peu temps avant de me faire à la plume de l’auteure.
--- Une approche différente et bienvenue ---
Bien que les débuts de l’histoire soient très classiques, j’étais réellement curieuse de suivre Rehanne dans son apprentissage. En effet, si l’auteure a recours à la quête initiatique, elle prend le contrepied de ce cliché maintes fois exploité en fantasy. Dans Aona, le personnage principal n’a aucune envie de devenir un mage puissant et influent. Au contraire, il préférerait demeurer aux côtés de sa famille et ne pas risquer sa vie au cours d’un périple qu’il estime sans intérêt. En secret, il rêve de mettre un terme à ces traditions archaïques, sans toutefois savoir comment.
Je puis vous l’assurer, sur ce point, le récit ne m’a jamais déçue ! Bien sûr, Rehanne ne trouve pas de solution dans ce premier volume, cela aurait été bien trop rapide. Son évolution n’en demeure pas moins intéressante, alors qu’il enrichit sa réflexion au cœur même du système qu’il honnit !
--- Une intrigue linéaire et répétitive ---
Comme cela est indiqué dans le synopsis, Rehanne n’a d’autre choix que de répondre à l’Appel du Massous. Ainsi, il est obligé de taire ses envies de rébellion, tandis qu’il poursuit les enseignements imposés. Dès lors, ce qui avait si bien commencé s’est rapidement transformé en une suite d’événements redondants. Les leçons succèdent aux instants de franche camaraderie et, naturellement, certains obstacles (mortels ou non) doivent être surmontés. Encore et encore !
Par ailleurs, Rexane LS se répète beaucoup, insiste inutilement sur le désarroi de son héros et, surtout, s’attache à fournir moult détails. Par exemple, elle décrit avec minutie les épreuves endurées par chaque personnage secondaire lors d’examens importants. Quelques anecdotes auraient certes été plaisantes, mais elles sont si nombreuses qu’elles se sont muées en des longueurs rébarbatives.
--- Un mot sur l’univers ---
Comme l’intrigue, il est à l’image de tous les romans de fantasy : classique ! Cependant, ceci n’est pas un défaut ; Rexane LS a suffisamment développé son univers (un peu trop, peut-être), et de façon cohérente, pour le distinguer des autres. J’ai apprécié découvrir les particularités d’Aona, la cité de l’air, ainsi que ses diverses formes de magie.
Les prochains volets sont donc autant de promesses d’approfondissement de cet univers qui réserve encore bien des surprises !
--- Pléthore de personnages ---
Parce que les candidats sont nombreux à répondre à l’Appel du Massous, le texte regorge de prénoms dès les premières pages. L’auteure rajoute d’ailleurs une difficulté supplémentaire en utilisant à l’excès la périphrase. Rassurez-vous, néanmoins : j’ai fini par m’y retrouver grâce aux traits de caractère propres à chacun. De ce fait, les personnages rentrent dans des cases prédéfinies (le taiseux, le comique, le confident…), mais cela ne m’a pas dérangée. Et puis, Aona n’est jamais que le premier tome d’une saga qui en comptera cinq. Il sera bien temps de creuser les protagonistes dans les volumes suivants.
Par contre, et c’est plus que dommage, je ne me suis pas attachée au héros. Sa manie de se considérer comme la victime en toutes circonstances m’a en effet rebutée. Il se prétend intelligent, pourtant il ne se remet jamais en question !
Ah, et je ne vous ai pas parlé de la manière dont il perçoit la gent féminine…
--- Les relations amoureuses (et sexuelles) du héros, le véritable point noir de l’histoire ? ---
Très tôt dans le récit, Rehanne marque son intérêt pour ses camarades féminines, alors qu’il se dit avant tout préoccupé par son avenir. Toutefois, cela ne l’empêche pas de déterminer quelles filles lui plaisent en listant leurs attributs physiques. D’ailleurs, je pense que si elles avaient été plus nombreuses, il n’aurait pas hésité à faire un classement. Bref, cette habitude puérile m’a rapidement tapée sur les nerfs… Et ce n’est pas terminé !
Rehanne a bien évidemment l’occasion de faire plus ample connaissance avec ces demoiselles. Pour autant, et c’est ce qui me chagrine le plus, il ne prend jamais véritablement le temps de les connaître, s’arrêtant systématiquement à leur potentiel érotique. Malgré cela, l’auteure parle de sentiments, mais je reste dubitative à ce sujet.
Enfin, des chapitres entiers sont consacrés aux frasques sexuelles de Rehanne. Outre le comportement peu respectueux de ce dernier, j’ai trouvé que ces événements tombaient comme un cheveu sur la soupe, mais peut-être ne suis-je pas très objective. Comme vous le savez, la romance n’est pas ma tasse de thé !
--- En fin de compte, vais-je poursuivre la saga ? ---
C’est là une question que je me pose encore, car les 100 dernières pages d’Aona m’ont véritablement emportée. J’étais tout particulièrement captivée par l’antagoniste qui lève peu à peu le voile sur ses desseins. D’ailleurs, le final est à ce point passionnant que si j’avais eu le deuxième tome sous la main, je me serais aussitôt jetée dessus ! Néanmoins, suis-je véritablement prête pour l’apprentissage d’un second élément, qui se révèlera tout aussi long et fastidieux que le premier ?
Bref, je suis en plein dilemme !
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