"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Faire l'amour à la fille qu'on aime, j'avais oublié, mon Dieu, que c'était le seul signe que Dieu, parfois, adresse aux hommes du plus haut de ses cieux. J'ai déjà vu des fidèles, à l'église, gober quelque hostie de série. Je n'ai pas vu leur visage s'illuminer pour autant. Ils regagnaient leur place en trottinant, comme si rien en eux ne s'était produit du miracle tant vanté. (...) Faire l'amour à la fille qu'on aime, c'est un sous-bois l'été, la barrette d'étain qu'un torrent accroche à pic à la montagne, les coucous de Sénart et de Mortefontaine, les senteurs du verger, c'est Dieu dans toute sa puissance, toute sa rareté. (...) Ce n'est pas blasphémer. C'est plutôt honorer le Seigneur que de lui prêter ce visage. Je suis heureux et même Bienheureux de l'avoir entr'aperçu.» C'est ainsi que Régis, le narrateur, parle de la passion et de l'amour. Il témoigne. Heure par heure, rendez-vous par rendez-vous, il évoque le temps de la rencontre et celui de la trahison, le temps de l'éblouissement et celui de l'éclipse. Entre violence et pudeur, entre révolte et tendresse, il inscrira tous ses souvenirs. Premier volet d'une trilogie qui se poursuivra avec Y a-t-il un docteur dans la salle ? et L'Angevine, L'amour baroque tient à la fois du roman et du journal intime. C'est peut-être le plus pathétique et le plus maîtrisé des livres de René Fallet.
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