"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Marguerite assise comme d'habitude, toute petite, à la grande table dans la pièce centrale qui donne sur le parc.
On voit juste sa tête et ses épaules qui dépassent. Elle parle à voix haute, mais comme pour elle seule : - Il n'y a pas de roman sans amour. Dans mes livres, l'amour est là d'emblée, mais ce n'est pas en tant qu'amour qu'il est écrit, c'est en tant que scandale, dans sa portée dans la société qui est phénoménale comme la peste, comme le feu. Elle alterne le ton complice et le ton magistral. - Les désabusés, je ne les aime pas.
Tu peux être désespérée mais pas désabusée. " Michèle Manceaux fait ici le récit d'une amitié d'exception, celle qui, durant trente ans, l'a liée à Marguerite Duras.
Un livre tout en douceur, tout en pudeur, un livre qui ne pose même pas la question de la sincérité de l'amitié quand l'objet de son amitié est un écrivain célèbre, ici Marguerite DURAS. Ni livre hommage, ni livre tabloïd, c'est surtout un récit comme une voix qui nous parle en chuchotant au sujet de cette étrange femme que fut M.D., qui la rend vivante, qui rend ses paradoxes sans aucun jugement, sans aucune explication cause-effet.
"L'Amie" est aussi bien Marguerite DURAS que Michèle MANCEAUX. Ce livre est publié un an après la mort de Duras, et c'est comme un au revoir de Manceaux à cette femme pas toujours commode, jamais simple, pétrie de contradictions dans une logique - cohérence toute personnelle.
Je m'attendais à apprendre plein de choses sur DURAS, comme toute biographie voir hagiographie, et c'est le cas, mais par une balade où on regarde la femme indissociable de l'écrivain. Je découvre aussi la plume de Manceaux, ses brèves lignes sur elle, sa vie, ses effondrements, là encore, avec pudeur, sans prendre de place.
Un très beau livre tant dans la forme (le style et le ton) que dans le fond.
Marguerite Duras est morte le 3 mars 1996.
Un an après, Michèle Manceaux écrit ce livre qui raconte trente ans d'amitié.
Même si depuis de nombreuses années leurs liens étaient rompus, tous les souvenirs sont là.
Leurs maisons à Neauphle-le-Château, leurs innombrables discussions.
Toujours, Michèle s'est sentie inférieure à Marguerite.
Marguerite et son talent.
Marguerite et son caractère entier, autoritaire.
Elle tenait parfois du dictateur, avait des jugements sans concessions sur bien des sujets
Cette amitié était profonde et le retrait de Michèle était parfaitement volontaire et accepté.
Je n'ai pas tout lu de Marguerite Duras, mais j'ai beaucoup aimé ce que j'en ai lu.
Alors que penser de ce livre ?
Je ne l'ai pas vraiment aimé.
L'écriture m'a semblé détachée malgré ce qu'elle voulait transmettre..
Une succession de citations
Marguerite Duras ne m'a pas parue très sympathique.
J'y ai lu beaucoup d'admiration de la part de Michèle Manceaux, et beaucoup d'effacement aussi.
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