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Les ventes de reproductions et l'intérêt du public restent entiers pour le style « décoratif » qui a connu un revival dans la décoration et un engouement en salle de vente depuis vingt ans. . Or, depuis l'« Art Déco Graphics » de Pat Kery chez Abrams dans les années 1980 (réédité en 2002), rien n'a été publié sur le sujet. Avec ses 450 reproductions, le présent ouvrage se propose, de montrer l'incroyable richesse de la production graphique de cette époque à travers les grands noms de la création comme les talents moins célèbres. Une première partie de l'ouvrage s'emploie à préciser ce qu'est l'affiche art déco, qui tire son nom (comme une bonne partie de la création de l'époque) de l'exposition éponyme de 1925 à Paris, et en quoi elle n'est pas un mouvement structuré. Sur vingt ans de juste avant la guerre de 1914 au milieu des années 1930 il représente pourtant un style dominant. Il se distingue des avant-gardes (de Stijl, les constructivistes, le Bauhaus) qui privilégient la photographie, le photomontage, des typographies précises (Futura, Akzidenz grotesk). Les graphistes art déco continuent à se situer dans la mouvance des arts plastiques, notamment du cubisme qui les a inspiré. Ils utilisent la gouache et font triompher l'aérographe, ils sont lithographes émérites. Ils n'ont pas d'engagement politique en commun, ils se considèrent comme des publicitaires, des communicants. Ils préfèrent la machine ou le produit à la représentation de la femme, omniprésente en 1900. Ils inventent de petits personnages cubisants pour incarner les marques. Si le mode d'expression varie avec chaque individu, leurs affiches sont claires et sobres, le plus souvent géométrisantes, leurs secteurs privilégiés sont la machine (auto, train, avion), mais la stylisation cubisante s'applique à tous les domaines. Deux artistes hors du commun s'imposent : Cassandre en France, McKnight en Grande-Bretagne, lesquels sont traités ici dans des chapitres distincts qui forment la deuxième partie de l'ouvrage. Mais chaque pays garde son style propre. Une troisième partie, celle-ci géographique, montre cet éclatement et ce foisonnement des formules : France (qui rayonne vers la Belgique et les Pays-Bas), Angleterre avec une forte personnalité insulaire, puis les Etats-Unis grâce à l'immigration européenne. Autant de différences qui n'arrivent pas à gommer une ligne et des couleurs communes qui constituent indéniablement un style. Au milieu des années 1930, le surréalisme vient ébranler les conceptions géométrisantes qui ne survivront pas à la guerre. Un chapitre abordera les pastiches récents, dernières prolongations d'un néo-art déco. Exposition « Art déco, le style Made in France » à la Cité de l'Architecture du 16 octobre 2013 à février 2014.
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