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Parmi ces « foutus curés qui ont fait la Révolution », l'abbé Grégoire se révèle comme l'une des personnalités les plus originales de cette période qu'il traversera sans jamais renoncer à sa foi et à son rêve de bonheur pour l'humanité. En un temps où la religion subit les attaques les plus virulentes, le curé lorrain se rallie à l'idéal révolutionnaire et y associe le message évangélique, qu'il conçoit comme expression d'un même programme d'égalité et de fraternité. Il échappera à l'obscurité d'une carrière ecclésiastique provinciale en devenant député aux États généraux de 1789, ralliant rapidement le tiers état, membre de l'Assemblée constituante puis de la Convention, évêque de Loir-et-Cher enfin - huit ans d'exaltation révolutionnaire qui précèdent une longue retraite de trente années. Défenseur des Juifs, anti-esclavagiste, partisan du suffrage universel masculin, il est de tous les combats humanistes visant à abattre les barrières entre « les hommes de toutes les couleurs » et entre les religions. Celui que Napoléon nomme « Tête de fer » devient à la fin de sa vie sénateur et comte d'Empire. Il meurt en 1831, au début de la monarchie de Juillet, sans jamais s'être renié.
Reconnu par la République comme un Juste, l'abbé Grégoire a retrouvé les feux de l'actualité en 1989 avec l'entrée de ses cendres au Panthéon et demeure le porteur d'un idéal de fraternité toujours actuel.
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