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Cet ouvrage collectif s'inscrit dans l'effort mené au sein de la communauté universitaire et du mouvement syndical pour rendre compte du déclin du syndicalisme en Europe occidentale comme en Amérique du nord depuis les années 1970. Plus spécifiquement, il s'agit de comprendre le rôle joué par les idées antisyndicales dans cette évolution, depuis la construction de répertoires d'arguments, lesquels sont ensuite articulés, mobilisés et diffusés sous la forme de discours, jusqu'à leur traduction pratique sous la forme de dispositifs. Afin de mieux saisir les différents aspects de l'offensive antisyndicale, il est important, d'une part, d'examiner le programme antisyndical qui se déploie dans le cadre de l'im- position des politiques néolibérales mises en oeuvre à partir des années 1980 et, d'autre part, d'ancrer cette étude dans l'histoire de l'hostilité des classes dirigeantes à l'égard de l'organisation collective des travailleurs depuis l'émergence des syndicats.
À cet effet, l'ouvrage croise les perspectives sur les idées antisyndicales et leur développement historique en s'appuyant sur les exemples de trois pays. La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis sont caractérisés par des différences pro- fondes aussi bien en ce qui concerne leurs structures économiques, l'histoire de leurs mouvements ouvriers respectifs ou encore leurs institutions de régulation des relations professionnelles. Des trois pays, la France est par exemple le seul où il existe un droit de grève inscrit dans la constitution, ce qui n'est pas le cas aux États-Unis ou en Grande-Bretagne.
Cependant, et tout en soulignant les singularités des discours et dispositifs antisyndicaux qui se déploient dans des contextes nationaux hétérogènes, cet appui sur trois terrains fait également apparaître des convergences qui révèlent les grandes lignes d'un programme antisyndical néolibéral transnational.
Afin de restituer leur profondeur historique aux discours et aux dispositifs antisyndicaux, cet ouvrage est divisé en trois sections chronologiques. Une telle attention portée à l'histoire des idées antisyndicales permet de penser la révo- lution néolibérale des années 1980 moins comme une rupture inattendue que comme le produit d'un long travail de construction discursive et de mobilisation des classes dirigeantes. Elle permet également de restituer le caractère conflictuel du second tiers du XXe siècle, période pourtant caractérisée dans les pays abordés ici par le compromis his- torique avec le mouvement ouvrier.
Une première section chronologique s'attache à la période d'émergence des organisations de travailleurs (période large et qui diffère selon les pays, mais dont les bornes vont du début du XIXe siècle au début du XXe siècle), ainsi qu'aux réactions hostiles des classes dirigeantes et des « leaders moraux » de l'époque, sous la forme de discours antisyndicaux aussi bien que de dispositifs juri- diques visant à empêcher ou à freiner l'organisation collective et l'action des travailleurs.
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