80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
« Saurai-je tenir ma promesse ? Jusqu'à présent, j'ai été irréprochable. À vingt-cinq ans, j'ai consacré chaque jour de mon existence à la musique au détriment de ma vie de jeune femme et de mère. Je n'en tire aucune gloire car je n'ai jamais fait qu'obéir à mon père, à ma mère, puis à George Sand qui m'a mariée à Louis pour la tranquillité de mon âme et pour le bien de ma carrière. Je n'ai jamais rechigné à suivre la voie que d'autres ont tracée pour moi. Ma liberté est ailleurs. Sur une scène d'opéra, c'est moi qui chante et personne d'autre. Je suis seul maître à bord, portée par une voix que je n'ai pas choisie mais que je maîtrise parfaitement à force de l'avoir travaillée. Grâce à cette voix, je chante toutes les passions que je n'ai pas encore vécues, je les fais miennes. Moi qui ne suis que travail et rigueur, je deviens par la magie du chant un être de chair et de sang qui aime, souffre, se déchire. » Soeur de la célèbre cantatrice Maria Malibran, Pauline Viardot (1821-1910), muse et artiste, laide et irrésistible, va tout au long de sa vie réussir à fasciner le monde littéraire et musical du xixe siècle, amis ou amants : Tourgueniev, Gounod, Balzac, George Sand, Rossini, Musset, Chopin, Berlioz, Liszt et tant d'autres gloires de l'époque romantique, en s'imposant avec désir et volonté au temps des crinolines et des grandes courtisanes.
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