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Du haut de la tour, l'horizon se touche avec les yeux.Bruxelles, 2042. Il y a trente ans, le monde que nous connaissons a disparu. Une bactérie a décimé la quasi-intégralité de notre civilisation et la planète ne compte dorénavant plus que 2746 habitants. Ils vivent à la verticale, entassés dans une immense tour, séparés de la mort par un simple double-vitrage et principalement gérés par une curieuse IA nommée Newton. Ensemble, ils forment la Fédération des États-Unis d'Europe qui, elle-même se divise en deux groupes distincts : les « anciens » et les « intras ». Les premiers ont connu le monde d'avant, ils ont le souvenir d'un temps où l'air était respirable. Les seconds sont nés dans la tour, vivent selon les règles et le mode de pensée de leurs ainés et dernièrement, élèvent dangereusement leurs voix pour s'en libérer... Au sein de cette humanité chancelante, seul un groupe d'élite est autorisé à s'extirper de la tour : les chasseurs. Pendant deux heures, chaque semaine, ils traquent le gibier dans les rues désertiques d'une Bruxelles où la nature a repris ses droits. 47e membre de ce corps armé et dernière recrue en date, Aatami est un chasseur intra. De nature calme et courageuse, il ne laisse rien paraître de ses véritables intentions et pourtant, il n'a qu'une pensée : deux heures à l'extérieur, ça ne lui suffira pas.Pur récit d'anticipation, La Tour offre un regard juste et profond sur nos psychologies et nos sociétés. Tout en invoquant Snowpiercer et Je suis une légende, il met en scène un schisme générationnel imposé par la transformation radicale d'une société déliquescente. Premier tome palpitant d'un triptyque mené de mains de maitres par Jan Kounen, Omar Ladgham et Mr Fab.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
J'imagine que pour des scénaristes, ça ne doit pas être évident de se lancer dans une BD post-apocalyptique tant le sujet a été maintes et maintes fois abordé (et pas qu’en BD en plus). Pourtant Jan Kounen et Omar Ladgham relèvent crânement le défi et, pour l’instant du moins, de fort belle manière. Il faut dire qu’ils sont bien accompagnés par Mr Fab dont le trait, les cadrages et les couleurs sont clairement au niveau de ce que l’on peut attendre d’une telle entreprise.
Donc, certes, on est dans du très classique avec ce groupe de survivants dont on peut néanmoins s’étonner qu’ils soient les seuls à travers le monde (alors qu’ils ne sont MÊME PAS américains !!!), mais c’est bien la thématique principale abordée dans ce premier tome que je trouve intéressante. En effet, comme une forme de résonance aux jeunes générations actuelles qui alerteraient les plus anciennes du danger environnemental qui nous guette tous, les intras (les moins de 30 ans qui sont nés dans et n’ont connu QUE la tour) reprochent leur égoïsme aux anciens. Égoïsme de les avoir fait naitre alors qu’ils savaient que leurs progénitures seraient prisonnières à vie et, sous-tendu, le fait d’avoir gâché le monde comparativement idyllique qu’ils avaient à leur disposition.
Bref, comme bien souvent dans ce genre de BD, le message écologique est omniprésent et c’est à mon avis une bonne chose. Reste à savoir ce qu’en feront les auteurs dans les tomes suivants que, pour ma part, j’attends avec impatience (surtout que je ne vous ai même pas parlé de la très surprenante scène finale…).
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