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Il n'est pas aisé de tourner le dos aux évidences de la négation. L'auteur s'y est astreint, sans y parvenir toujours. « Le non m'excède » (leitmotiv du dernier chapitre) est comme la clef d'un livre où le oui surgit plutôt d'une nostalgie que d'un raisonnement. Ceux qui, éprouvant le vide comme une certitude affective, l'assimilent à une donnée primordiale de la conscience, comment se hausseraient-ils à l'affirmation ? Rien de plus difficile pour eux que de concevoir l'être; inaptes à le saisir par l'esprit, ils s'évertuent à le conquérir par la volonté, en même temps qu'ils poussent la négation jusqu'au point où elle s'annule elle-même. Il existe un savoir mortel à la vie, destructeur par essence, dont ces essais se réclament et se détournent tout ensemble. Autant dire qu'ils se présentent comme une série de perplexités, comme l'illustration d'un tiraillement. Si, entre l'être et le connaître, l'auteur opte en fin de compte pour le premier, c'est qu'il s'est exercé à penser contre soi, contre ses certitudes : tiraillement encore, qu'il a instauré cette fois au plus intime de lui-même. Dans ses conclusions, La tentation d'exister n'est qu'une protestation contre la lucidité, une apologie pathétique du mensonge, un retour à quelques fictions salutaires.
Il est difficile de décrire toute l'étendue des idées contenues dans ce livre tant elles sont divergentes aux premiers abords bien qu'elles convergent toutes vers le même point d'ancrage : le scepticisme, l'idiosyncrasie de sont auteur. Penser contre soi revient à presque s'oublier derrière les anfractuosités desquelles nous sommes fait, c'est ce que Cioran, emprunt de mysticisme taoïste et bouddhiste, tente de nous expliquer, qu'une vie sans cesse animée par l'agitation et le stress est néfaste. Ensuite il passe à la prophétie d'une civilisation essoufflée qui est la notre, en passant par la critique de la littérature jusqu'à une éloge, un peu longue à mon goût , du peuple juif. Ce qui est agréable avec Cioran, c'est que tout du long de son livre, il n'oublie jamais d'essaimer ici ou là un brin d'ironie, si caractéristique de son style inspiré en partie des cynique tels que Diogène et Antisthène.
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